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[Critique] LA CAGE DORÉE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LA CAGE DORÉE

Note: ★★★★☆

Origine : France
Réalisateur : Ruben Alves
Distribution : Rita Blanco, Joaquim de Almeida, Roland Giraud, Chantal Lauby, Barbara Cabrita, Lannick Gautry, Maria Vieira, Jacqueline Corado…
Genre : Comédie
Date de sortie : 24 avril 2013

Le Pitch :
Maria et José Ribeiro, tous deux d’origine portugaise, vivent à Paris depuis des années. Maria est concierge, José est chef de chantier en maçonnerie et ils ont deux enfants. La nouvelle d’un très riche héritage en perspective va mettre leur famille et tout le quartier en émoi, et va semer un trouble certain dans la vie de chacun…

La Critique :
Rares sont les films qui reflètent une profonde inégalité. La Cage Dorée de Ruben Alves s’inscrit dans cette catégorie d’œuvres cinématographiques qu’on a bien du mal à classer. En réalité, la première partie du film est assez insupportable. Le mot est certainement un peu fort, mais autant dire que l’accumulation de gags un peu lourdingues, de quelques clichés assez pesants et d’acteurs qui en font trop, agace et amène même à regretter l’achat du billet d’entrée… Un temps seulement, car la deuxième partie rattrape le film miraculeusement !

Pour se focaliser sur ces défauts qui ont mené la vie dure au film dans les premiers temps, il faut savoir que La Cage Dorée raconte une histoire toute simple. Celle de Maria et José Ribeiro, un couple d’origine portugaise, et leurs deux enfants, Paula et Carlos, qui vivent à Paris. Maria est concierge et José est chef de chantier maçon. Une histoire de famille parmi tant d’autres en somme. Pour le coup, les deux acteurs principaux sont vraiment bons, mais on est vite fatigué d’observer une histoire qui ne semble aller nulle part. Certaines caricatures, qui n’apportent guère de nuance en début de film, sont assez imbuvables, notamment illustrées à travers le personnage absolument insupportable de Rosa, incarnée par Maria Vieira. Ses mimiques incessantes et son sur-jeu auront eu raison de son personnage. Maria, incarnée par Rita Blanco, est profondément effacée dans la première partie, on la sent ailleurs et on ne voit qu’un visage fermé. Cependant, elle prendra toute son ampleur à partir de la seconde partie, où elle brille clairement. La Cage Dorée étant un film principalement basé sur les personnages, et minimisant le côté esthétique, il est normal que quelques fautes d’interprétation altèrent un peu l’œuvre à un moment donné.
Il est assez impressionnant d’observer une telle inégalité. Par exemple, le personnage du jeune fils, Carlos, qui est assez agaçant au début, devient finalement plus que touchant par la suite.
L’histoire repose donc en grande partie sur une myriade de protagonistes, et il est parfois difficile de trouver un équilibre parfait.

Ce qu’il y a de fantastique, dans le film si personnel de Ruben Alves (l’œuvre est dédicacée aux parents de ce dernier), c’est qu’il prend un envol fantastique par la suite.
Le trait des personnages s’affine et le jeu devient de plus en plus juste et intéressant. En fait, la deuxième partie est clairement magnifique et très bien interprétée. Elle effectue un virage à 180 degrés, saisissant de beauté et de profondeur. L’âme humaine est inspectée, observée mais surtout pardonnée. Les personnages sont saisis et dessinés avec une justesse intelligente et infinie.
La jeune actrice Barbara Cabrita illumine l’écran, et si on a parfois l’étrange sensation qu’elle fait un défilé de mode sur la pellicule, elle possède un grand talent d’interprétation en apportant au film une touche très particulière. Elle incarne une génération un peu perdue au milieu de ses origines, et de son lieu de naissance. Elle apporte également beaucoup de fraîcheur et d’authenticité par la puissance de certaines scènes dans lesquelles elle brille. Actrice prometteuse donc.

Nous avons là un film plein d’humour, multipliant les styles de comédie pour notre plus grand plaisir. Certaines scènes sont franchement cocasses et particulièrement bien réussies. Un film drôle où Chantal Lauby excelle. Franchement remarquable avec son rôle de maman dépassée par les événements, la comédienne est touchante et décalée. Les couleurs vives du film lui confèrent également une touche très personnelle, sans lui enlever sa profonde authenticité.

La réalisation de Ruben Alves est un hommage pour ces héros du quotidien, demeurant dans l’ombre. Un hommage vibrant et touchant, notamment au travers de quelques scènes marquantes absolument magnifiques. Une histoire chaleureuse où le thème de la famille est traité avec la plus grande intelligence. Une famille aimante, mais qui peut aussi être pesante.
La Cage Dorée est une véritable bouffée d’air pur. Un métrage qui s’adresse à beaucoup de gens, et ça fait un bien fou. On notera que l’interprétation fantastique de Rita Blanco n’y est pas pour rien, elle qui partage beaucoup de traits avec les personnages féminins typiques du cinéma d’Almodovar…

@ Audrey Cartier

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Crédits photos : Pathé Distribution


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