Il y a ces questions rémanentes que l’on pose aux écrivains : Pourquoi écrire ? Et cette seconde : La lecture, qu’est-ce que ça donne ?
Curtis et d’autres ont donné d’excellentes raisons de lire : s’enrichir de l’expérience de centaines de personnages ; visiter des lieux étrangers ; vivre des centaines de vies ; ressentir le monde en l’éprouvant à travers des personnages fictifs, mais vraisemblables ; bref, donner une expansion maximale à sa conscience… Mais le plus important ne s’explique même pas, se définit très mal. Ce serait quelque chose comme la naissance et la nutrition d’une âme en soi ; quelque chose comme la musique par les mots, qui conforte l’âme ou la rapproche de soi.
Comme tout ça est mal dit ! Mais il est des territoires sauvages, rébarbatifs au langage utilitaire et à l’exploration, où nos instruments butent.
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
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Souvent, les éditeurs reprochent aux poètes de s’attarder à des formes incorrectes, très locales ou archaïques. La raison : tous ces mots jaillis du magma de la langue quotidienne et non policée, sont parfois plus propres à donner la vie, à animer le réel et à le faire chanter que ces mots admis par Le Robert ou Le Larousse.
(Le chien de Dieu, Éd. du Cram)
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