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Concert de la Java (et du 114) : un compte-rendu par Eglantine R.

Publié le 26 avril 2013 par Milega

J’allais passer mon Bac quand je l’ai découvert, j’étais en fac lorsque je l’ai vu sur scène la première fois. Aujourd’hui, je bosse comme une grande et il parait qu’il va sortir son premier album. La carrière de Benjamin Siksou avance doucement et hier soir, un peu plus de 4 ans après l’avoir vu à Bordeaux, je le redécouvrais à Paris.

Pour tout vous dire, j’étais présente lors de son petit concert de décembre dernier, au 114, bar parisien. C’était cool de le revoir sur scène, j’aime toujours autant le voir chanter et jouer, mais une ambiance qui ne me convient pas peut me plomber la soirée. Entre les gens bourrés qui poussent, les nanas qui se touchent la culotte et ceux qui sont là pour jouer les accompagnateurs (coucou mon chéri !), y’a mieux comme public. Que voulez-vous ? C’est mon côté « fille relou ». Quand je vais voir les artistes en live, comme dirait l’autre, c’est pour voir et écouter les artistes en live, pas pour faire un Scrabble en parlant basket. Tout ça pour dire que ce set de décembre m’a laissé sur ma faim (sur ma fin ? je sais jamais), n’ayant pas pu profiter à mon aise de ce qui nous était proposé.

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(Ah oui aussi, j’ai testé pour vous : aller voir Benjamin Siksou en concert, quand on est accompagnée par son mec et qu’il s’appelle Benjamin. Naturellement, j’ai appelé mon copain par son prénom, et le public croyant que j’appelais la vedette de la soirée s’est mis, le temps de quelques secondes dans un état d’excitation à base de « où ça ? », « putain il est là ? », « où ? où ? », alors que je demandais juste à mon mec de me rapporte une pinte avec un peu de pêche dedans. C’était assez drôle comme situation.) Parenthèse fermée.

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Bon, venons en au fait : mardi, Siksou jouait à La Java, et j’y étais.
Aussi, alors bon, j’aborde ce point maintenant, histoire d’évacuer direct les choses qui fâchent : BENJAMIN BORDEL PRENDS DES COURS DE PONCTUALITE S’IL TE PLAIT MERCI. Au 114, c’était franchement abusé. Benjamin est arrivé près d’une heure après l’heure indiquée.

Hier, ça commençait à devenir long (si j’en crois ma petite personne et mes voisines de salle), lorsque Benjamin est apparu sur scène pour jouer les « MC de cérémonie » et nous demander d’accueillir une jeune chanteuse dont il semble très admiratif : Sarah Manesse. Lorsque le public a entendu ce nom, on a entendu des petits échos dans la salle : « Sarah Manesse ?? » Un nom connu, mais d’où ? Je me suis rapidement souvenue qu’elle avait participé à X Factor, mais n’ayant pas suivi attentivement cette émission, je ne savais pas à quoi m’attendre. Et bien je crois que ça a été une très belle surprise pour tout le public. Sarah a une voix superbe, tantôt douce, tantôt puissante, elle attrape des notes surprenantes. Y’a beaucoup de nuances, de groove. J’ai fini sous le charme. Ses compositions sont intéressantes. Son interprétation a capella m’a foutu les poils. J’aime pas dire ça, ça fait vraiment Michel Drucker, mais je pense et j’espère qu’on entendra parler d’elle car c’est une nana talentueuse. Et alors, juste pour le point superficiel de la soirée : ELLE EST CANON ! (oui j’aime écrire en majuscule quand j’ai des messages à faire passer)

Si vous googlisez Sarah Manesse, vous allez trouver des photos d’elle toute pomponnée pour l’émission d’M6. Pff, oubliez ça les gars ! La meuf elle arrive avec sa guitare, sa voix de ouf et sa beauté naturelle, et ben vous craquez, point barre.
Ah ! J’ai oublié de dire qu’avant de laisser Sarah chanter, Benjamin nous a proposé de nous asseoir par terre, puisque de beaux et grands tapis orientaux étaient à notre disposition. Ainsi, l’ensemble du public, même ceux du fond, pourra profiter du concert sans avoir un chignon qui gâche la vue par exemple. Quelle formidable idée ! Ma cambrure et ma petite scoliose t’embrassent. Une ambiance festival-sur-herbe-fraiche s’installe. Au presque-premier rang, je prends place, en tailleur.
Bon, il est 22h passé, et BS, comme on dit chez moi, se pointe avec son bassiste habituel, son chevelu, son barbu, j’ai nommé Aurélien Barbolosi, qui semble envahi par la pilosité de concert en concert. On remarquera le t-shirt Flight of the Conchords : big up Aurélien ! Formation différente du 114 donc, puisque, cette fois-ci, seule une basse accompagne la guitare de Benjamin. Mais le duo fonctionne à merveille.

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Ils débutent avec “Tombé du camion” à forts accents Bashungiens, mais sans en être une pale copie. Je ne saurais vous donner un avis pour chaque morceau joué. Mais ce que je sais c’est qu’il y a une unité dans ce que nous propose Benjamin, y’a des influences, c’est clair, on les ressent, on les entend. Mais tout est mis à sa sauce, on retrouve SON son à lui. Je lis ou j’entends dire parfois « mais on veut t’entendre en anglais », « le français ça te va pas. » Mais quel est le fuck ? Le français va très bien à Benjamin, aussi bien dans l’écriture des textes que dans la façon dont il fait sonner les mots. Je pense que si certains sont déroutés par le fait de l’entendre chanter en français, je vais peut-être aller loin, mais en fait je crois tout simplement que c’est qu’on n’entend pas ça dans le paysage musical actuel (j’entends par là dans ce qui est diffusé et médiatisé). Et comme souvent avec les choses qui sont différentes, on ne va pas plus loin, on ne veut pas creuser. Y’a un truc unique chez Siksou. Je trouve ça génial qu’il mette ce mélange d’influences anglo-saxonnes et françaises au service de la langue de Molière (vous avez vu un peu cette technique lourdaude pour éviter de dire deux fois « française » !).

Ça crée un mélange qui détonne, un frenchy-blues. L’anglais lui va très bien, mais j’aime l’audace dont il fait preuve en proposant des titres français. Beaucoup joueraient la facilité en chantant en english.

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« Est-ce que vous connaissez l’homme à la tête de chou ? », nous demande-t-il. « Et bien là c’est l’homme à la tête dans le cul ». Voilà un titre que je n’avais encore jamais entendu il me semble. Le seul de la soirée, les autres ayant déjà été interprétés, entre autre en décembre, au 114. J’ai été ravie de l’entendre jouer « Décor », chanson déjà présente pendant sa petite tournée de 2009 et qui figurait sur l’EP live « Instantanés ». Lors du précédent concert, j’avais eu un coup de cœur pour « Et… tadam ». J’étais très contente de l’entendre hier. J’aime beaucoup beaucoup les couplets de ce titre, qui me touchent assez. « Défoule », ce morceau qu’il a mis « online » il y a quelques jours. Je l’aime beaucoup aussi. La version studio est top. La version live est top. Que dire ? J’attends impatiemment cet album qui visiblement va prochainement pointer le bout de son nez. J’ai filmé « Défoule », et sachant que le morceau était officiellement déjà mis en ligne sur Internet, je n’ai pas hésité à la publier sur Youtube. Je ne l’aurais pas fait avec un morceau « inédit ».

Benjamin Siksou - Défoule live @LaJava

Après une reprise de « Big mouth strikes again » des Smiths, Benjamin invite Sarah à le rejoindre sur scène pour reprendre « Millionnaire », de Kelis et Andre 3000. Ce sont deux morceaux que Benjamin avait déjà repris au 114. Les voix de Benjamin et Sarah s’accordent franchement à merveille. Très chouette moment groovy-rock (oui j’ai le droit d’inventer des adjectifs tels que « groovy-rock », et si j’ai envie de dire « c’était plutôt spicy-salsa » je le ferais).

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En ce qui concerne les reprises, mon rêve secret est que Benjamin reprenne « Madame rêve » de Bashung à chaque concert. Alors oui, on l’a entendu la chanter sur M6, il l’a reprise sur sa première tournée, et alors ?! Cette chanson lui va si bien et la version qu’il en a faite en concert est tellement prenante, que je voudrais l’entendre à chaque fois. Mais comme on ne peut pas tout avoir, je me contente de réécouter la version de l’EP (seul album que j’ai téléchargé légalement de toute ma vie soit dit en passant. C’est pas beau ça ?)

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Après une petite heure, Benjamin nous annonce que c’est la dernière chanson du set, et pour se faire il choisit « Just know that I knew », la plus connue du public, celle qu’on a tous et toutes écouté et re-écouté et aussi regardé sur Myspace.


Un public enthousiaste, mais assis, mais enthousiaste, c’est curieux. Ça crée une sorte d’excitation molle ou de chaleureuse oisiveté. Dans l’ensemble, même reposé sur son petit cul, le public est content d’être ici ce soir et le démontre. Surtout sur le dernier titre.
Benjamin affirme qu’il n’y aura pas de rappel, car il « déteste les rappels ». Pour le moment, je lui pardonne cet affront. Après de beaux applaudissements, et les remerciements de Siksou, ravi de voir la salle remplie, l’artiste et son musicien quittent la scène et la lumière se rallume.

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Une fois encore, c’était trop court. Mais c’était bon. Ce que j’aime chez Benjamin Siksou, en plus de sa voix, de ses textes, de sa musicalité, de son groove, c’est qu’il se donne à fond. Ce que j’aime, c’est son talent d’interprète, sa façon de vivre la scène. Le mec chante avec son corps, avec ses pieds (les pointes en particulier), avec ses bras, et même avec le cou. Et c’est encore plus frappant quand on est à trois mètres de la bête. C’est ce qui m’avait, entre autre, marqué chez lui lors de la Nouvelle Star. Sa façon d’être très expressif corporellement parlant, mais sans trop en faire. Y’a un truc qui passe quoi. C’est sincère, moi ça me plait, ça me touche.


La lumière se rallume, donc. La salle se vide. Ni une ni deux, je choppe discrètement la set-list (comme d’hab. D’ailleurs la prochaine fois Ben, permets-moi de t’appeler Ben, la prochaine fois, donne-moi directement ce foutu bout de papier qu’on n’en parle plus). J’attends un peu. Benjamin revient pour débarrasser son matos de la scène. Quelques personnes en profitent pour lui demander photos et bisous. Il semble gentiment gêné par ces requêtes. J’aimerais bien aller l’embêter deux-trois secondes pour qu’il signe mon papier (mais c’est pour ma collection-heuuuu) et pour lui dire que ça fait du bien de le revoir sur scène, d’entendre de nouveaux morceaux, et que mon admiration est toujours présente (oui bon j’aurais surement jamais réussi à aligner tout ça). Et puis j’ai aperçu ses parents, ses amis, j’ai pas voulu faire le boulet, alors j’ai tourné les talons, l’âme en peine, la frange grasse et les Converse trouées. Mais ce n’est que partie remise. Je ne l’avais pas prévu dans mon agenda, mais il a suffit que BS dise « revenez le 14 mai, ça ne sera pas tout à fait le même concert » pour que je me dise « allez ! on remet ça ! » Sur ce, je vous laisse, j’ai une place de concert à réserver. Et cette fois, ça sera surement « spicy-salsa ».

Eglantine R.

On la remercie encore. ;-)


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