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Phoenix – Bankrupt!

Publié le 26 avril 2013 par Wtfru @romain_wtfru

phoenix bankrupt(V2/Glassnotes/Loyauté)

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Il aura fallu, à un mois près, quatre ans pour écouter un nouvel album de Phoenix. Quatre ans sur une échelle musicale, ça commence à faire beaucoup. Mais il était difficilement envisageable pour le groupe versaillais d’aller plus vite. Parce qu’il convient de compter au moins deux ans pour s’extirper de la frénésie de Wolfgang Amadeus Phoenix, leur précédent disque au succès commercial et critique interplanétaire. Un des meilleurs albums de la décennie passée sans trop exagérer, une boite à tubes qui a fait passer le quatuor dans une toute autre dimension. Entre promotions, récompenses, tournées mondiales, on peut comprendre que Phoenix ait décidé de souffler un peu avant de repartir au combat. Cruellement, c’est peut être maintenant que le plus dur commence puisqu’il faut convertir ce succès en confirmation de talent.

Et c’est à partir de fin 2011 mais surtout 2012 que le groupe ait reparti en phase de créations, entre Paris et New-York, toujours accompagné de l’ami Philippe Zdar. Un an durant lequel Phoenix a du mettre la main à la patte pour offrir un successeur convaincant aux fans. Une préparation qui s’est déroulée sans trop de pression, les informations défilant au compte goutte durant 2012. Et ce n’est qu’au tout début de cette année que les choses se sont accélérées. D’abord une date, puis le titre et enfin le single en février dernier. Un morceau annoncé en grande pompe, qui aurait demandé deux années d’élaboration. Et après écoute d’Entertainment, puisque c’est de lui qu’il s’agit, c’est avant tout la circonspection qui a primé: tout ça pour ça ?
Pas que le titre soit mauvais, juste qu’il ne surprend pas et n’a pas l’impact des hits d’antan.

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Phoenix – Entertainment

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Et le problème, c’est que c’est un peu le cas de tout l’album. On est loin, très loin du résultat que l’on attendait. Après il serait injuste de se focaliser sur une comparaison tout du long avec W.A.P, mais même en essayant d’en faire abstraction, on a la gênante impression que les mecs ne sont absolument pas foulés, se contentant de servir la même soupe. Sauf que le petit truc qui donnait de la saveur au tout, maintenant qu’on le connait, et bien il surprend moins.
Mis à part aux fans hardcore de ce genre d’ambiance jeunesse UMP qui se saoule au champomy, on ne voit pas trop à qui pourrait plaire véritablement ce Bankrupt!.

On entre jamais vraiment dans le vif du sujet, on se contente de rester en surface, à trouver deux, trois idées pas mal, au mieux. Mais on sort très vite de l’album tellement c’est du déjà-vu, revu et corrigé. On est pas surpris une seule fois, pas un titre sort des sentiers battus. Seuls certains sonnent mieux que d’autres, on retiendra parmi eux The Real Thing et Oblique City qui ont des belles gueules de futurs singles et qui devraient marcher grâce à la marque déposée Phoenix.
C’est pas fou mais ça reste efficace en toute circonstance.

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Phoenix – The Real Thing

Phoenix – Oblique City

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Le reste, c’est vraiment poussif. Soit c’est du copier-coller comme Don’t, grossière version 2.0 de Lisztomania, soit c’est mou du genou. Et très souvent, c’est même les deux. On pense par exemple à Trying to be Cool, Bourgeois ou Drakkar Noir qui sentent la naphtaline à plein pif. Cette phrase va faire mal mais par moment, on a même l’impression d’écouter du sous Two Doors Cinema Club. Oui oui.

On a même pas envie de détester cet opus, ça va plus loin que ça. On s’en fout carrément. Rien ne transcende positivement ou négativement, on reste là, à écouter et à subir le truc plus qu’autre chose. Comme une conversation avec une super jolie nana qui nous parlerait de sa passion de l’équitation ou de son passé dans un club de dessin. On en a rien à carrer mais on reste et on la regarde parce qu’elle est bonne quand même.
Ici, on va jusqu’au bout parce que ça se laisse écouter mais pas une seule fois on sourcillera vraiment. C’en est triste comme situation.

Le plus dur était à venir pour Phoenix, comme on vous l’a dit et cet album laisse un goût désagréable en bouche d’une sortie pour faire des ronds à la maison de disque plus que par véritable envie. Parce qu’on sait que Mars et ses potes on du talent à revendre et en ont sûrement encore sous le pied. Mais là, c’est surtout le manque d’inspiration qui prime et on est pas loin de l’escroquerie intellectuelle. Peut être fallait-il une plus grande coupure encore au groupe avant de revenir.

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2-300x66

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Tracklist:
1.Entertainment 3:40
2.The Real Thing 3:24
3.SOS IN Bel Air 3:42
4.Trying to be Cool 3:48
5.Bankrupt 6:57
6.Drakkar Noir 3:23
7.Chloroform 4:04
8.Don't 3:17
9.Bourgeois 4:52
10.Oblique City 3:29

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