« Écrire le temps, saisir le temps dans la forme que lui donne l’écriture ou comment toucher du doigt
l’intangible en s’accrochant à ces prises minuscules que sont les signes de ponctuations. »
Esthétique de la ponctuation d’Isabelle Serça
Lecture :
« C’est bien simple, dans ses phrases on entendait jusqu’à la ponctuation. »
Si j’accroche ma lecture du livre de Marc Villemain à l’esthétique de la ponctuation c’est bien évidemment parce qu’elle ouvre à la question du style. Ce style qui manque cruellement à ce qui se présente aujourd’hui, massivement et à grand renfort de trompettes, comme littérature. Je pourrais l’accrocher aussi à la brièveté du texte qui force l’obligation créative d’un travail de la langue quand l’époque encombre ses librairies de pavés où cette même langue s’appauvrit à l’aune de la banalité d’histoires répétitives.
Un texte court donc, un style. Une histoire aussi… qui vaudrait peu de chose sans cela. Car après tout, cher Marc, les petits vieux comme moi qui ruent dans les brancards sous les coups de boutoir de l’idéologie de l’éternelle jeunesse, de, de, de… sont légions et bien sûr se résignent, fatigue aidant, à finir leur histoire, comme à la fin de votre livre, par un meurtre. Je ferai silence sur l’inversion que vous faites de cet élément princeps, le meurtre, où la psychanalyse pense l’autonomisation de l’individu. Non, ce n’est pas cette histoire-là, que je me raconte en permanence et en milliers de variations imaginatives, qui marque ma lecture. Mais vous l’avez déjà compris, ce qui marque ma lecture de votre très beau texte c’est la variation qui est la vôtre (celle qui m’avait échappé). Le style donc, le travail de la langue. Là où l’émotion naît du texte lui-même et pas seulement du propos.
Qu’en dire ? Et bien rien qui déflorerait les lectures à venir.
Alors ? En parler, oui, dans ce que je me propose de provoquer ici comme criticism in progress.
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