Danemark, 1986. Peter
(6 ans) et son père ne cessent de déménager. Que fuient-ils ? De qui se
cachent-t-ils ? Pour l’enfant, cette errance est source d’angoisse. Afin
de le calmer, chaque soir, son géniteur lui raconte « l’histoire du roi et
du prince qui n’ont plus de maison et sont partis de par le monde pour trouver
la reine blanche et la tuer ». Des années plus tard, un événement tragique
a séparé père et fils. La reine blanche est morte et l’on retrouve Peter chez
sa mère en 1996. Devenu un lycéen taciturne fumeur d’herbe, l’ado à problèmes a
du mal à trouver sa place. Au seuil de l’an 2000, le jeune homme travaille dans
un centre de tri, il vit avec sa petite amie et semble peu à peu reprendre pied grâce à la peinture. Mais les traumatismes de l’enfance, toujours présents,
font qu’il reste fragile…
Ça commence comme un
road trip assez classique entre un père et son fils. On ne sait pas grand-chose
des motivations du père mais on comprend que sa clandestinité est due à des raisons essentiellement politiques. Puis l’odyssée vire au tragique et la
trajectoire de l’enfant marqué par ses jeunes années bascule dans une atmosphère où la folie et la solitude sont omniprésentes.
J’avais adoré
Submarino, le second roman de Jonas T. Bengtsson, considéré par beaucoup comme
l’enfant terrible des lettres danoises. Malheureusement ici la déception est à
la hauteur de mes attentes. Je suis resté très éloigné de cette histoire et de
son protagoniste principal. La prose est essentiellement descriptive, sans
aucun affect. Cette froideur quasi clinique qui traverse l’ensemble du roman m’a
laissé de marbre. Mais je crois que c’est le personnage de Peter qui m’a agacé
au plus haut point. En tant que narrateur, il relate son enfance et sa jeunesse
de façon mécanique, dans une sorte de témoignage brut dont il ne semble pas
avoir grand-chose à faire. Son je-men-foutisme permanent finit par gagner le
lecteur qui, au final, se désintéresse lui aussi de son histoire. C’est du
moins comme cela que je l’ai vécu.
Une grosse déception,
donc. Pour autant, je resterai à l’affût des prochaines publications de cet
auteur. Submarino m’avait trop plu pour que j’en reste là.
Une lecture commune que
j’ai le plaisir de partager avec Valérie. Pas certain qu’elle soit plus
emballée que moi…
A
la recherche de la reine blanche de Jonas T. Bengtsson.
Denoël, 2013. 524 pages. 24 euros.