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[Bilan] Les séries fantastiques (Saison US 2006/07)

Publié le 02 juin 2007 par Heather

Hormis Heroes, qui s'exhibe fièrement en hors-catégorie (et qui a déjà eu droit à son bilan), les séries fantastiques de la saison américaine auront surtout été le produit des chaînes câblées. Une tendance qui semble se renverser pour la prochaine rentrée 2007. En effet, de The Bionic Woman (un remake de Super Jamie) à Pushing Daisies (à surveiller de très près, puisqu'il s'agit de la nouvelle série de Bryan Fuller -le créateur de l'immanquable Dead Like Me et du plus confidentiel, énième victime Fox-iène, Wonderfalls), en passant par le retour en grâce du genre vampire à travers Moonlight et du voyage temporel avec Journeyman, le fantastique investit à nouveau les écrans (l'avenir nous dira avec quel succès...).

Toujours est-il que sur la saison qui s'achève aux Etats-Unis, les nouvelles séries fantastiques américaines ne resteront pas dans les annales de la sériephilie. Petit tour d'horizon de celles que j'ai suivies avec plus ou moins d'assiduité.

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The Dresden Files (Sci-Fi)

Une histoire de sorcier nommé Harry qui se déroule dans l'atmosphère brumeuse de Chicago, cela pouvait générer quelques promesses. Au final, la série s'est orientée dans un mélange de policier et de fantastique, dans une ambiance magique très sobre, sans effets excessifs (cause à trouver sans doute du côté du budget accordé à la série). Malheureusement, si cette atmosphère semblait à même de générer un certain mystère, de retranscrire une mythologie et une mystique intéressante, la série se révèle incapable d'exploiter pleinement ces bases. Si ce déficit d'attrait découle sans doute en partie du manque de rythme quasi-constant des épisodes, il trouve également sa source dans l'absence de personnages forts. Le héros s'enfermant à l'extrême dans son rôle d'anti-héros remplit trop bien son objectif, au point de ne produire qu'une indifférence difficilement perturbée chez le téléspectateur. Il faut avouer qu'il n'est guère aidé par la policière avec qui il fait souvent équipe, dont les réparties manquent de piquant et de dynamisme comme d'originalité. Il faut un fantôme pour revitaliser cette équipe, Bob étant sans aucun doute celui qui tire le mieux son épingle de ce jeu bien pâle.

Bilan, certes, on trouve quelques épisodes qui sortent du lot en raison de guest-star inspirés, en provenance d'autres séries de SF, en particulier Stargate SG1 puisqu'il convient d'attribuer une mention spéciale à Morena Baccarin (plus connue sans doute pour son rôle d'Inara dans Firefly), et puis quand même aussi à Claudia Black. ^_^ Cependant, dans l'ensemble, cette série ne parvient jamais à trouver le ton qui lui confèrerait la saveur que sa source d'inspiration pouvait laisser espérer.

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Blood Ties (Lifetime)

Encore une adaptation de roman, par une chaîne pas spécialement réputée pour ses séries... Paradoxalement plus cheap, le résultat apparait pourtant déjà plus convaincant que l'essai précédent. Si le budget est serré, les dialogues offrent plus de dynanisme. Les réparties cinglantes, le triangle 'amoureux' qui se dessine au fil des épisodes, comme l'ambiguïté de certains personnages sont autant d'éléments qui compensent une réalisation plutôt vieillotte. Les intrigues/enquêtes ne sont pas toujours d'une grande originalité, les fins souvent un brin baclées... Mais finalement cette série, qui n'affiche pas d'autre prétention que de divertir sans en rajouter, trouve son créneau.

Avec les moyens du bord et portée par Christina Cox, Blood Ties parvient à se jouer de ses propres limites pour offrir un fiction divertissante. Le kitsh devient un moyen d'introduire une ambiance décalée. L'humour agrémenté d'un degré d'autodérision assumé éclipse quelque peu les faiblesses de scenarii souvent très convenus. Une série qui réveille une certaine nostalgie des années 90 (la présence de Christina Cox accentuant ce sentiment).

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Painkiller Jane (Sci-Fi)

Adaptation d'un comics cette fois, centrée sur une jeune femme très forte tête aux capacités de régénération étonnante. Pour couper court à toutes comparaisons avec Heroes que je me souviens avoir lues dans les premières reviews sur cette série, j'aimerais quand même rappeler aux pourfendeurs de copycat toutes les discussions ironiques qui dominèrent la fin de l'été et le début de l'automne 2006 sur l'absence d'originalité de Heroes, dont tout le monde s'accordait dans une joyeuse unanimité pour dire qu'elle se contentait de se réapproprier des codes maintes fois usités. Le succès n'étant, de façon irréfragable, pas générateur d'originalité (même s'il peut affecter la mémoire), ne commençons pas à pourfendre toutes les séries mutantes/super-héros, en brandissant l'étendard Heroes.

Cela étant dit, Painkiller Jane ne mérite pas vraiment qu'on argumente pour sa défense. L'originalité n'est pas en cause. C'est une question de scénario/dialogues/acteurs qui laissent dans l'ensemble (5 épisodes visionnés, le reste était au-dessus de mes forces) une impression de vide. Il y a peut-être quelques étincelles, quelques hésitations dans la galerie de personnalités très monolythiques qui nous est offerte, qui jaillissent ça et là. Mais mis à part les fans de Kristanna Loken, j'ai dû mal à voir qui y trouvera son compte...

Une saison US donc fort peu prolifique en terme de nouveautés fantastiques... La prochaine devrait être plus heureuse.


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