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Hannah Arendt

Par Tibo75

Hannah Arendt
Evidemment ce film vaut tout particulièrement pour son message historique et non pas pour ses qualités cinématographiques. J’ai lu il y a quelques années « Eichmann à Jérusalem, la banalité du mal », j’avais trouvé la première partie sur le personnage Eichmann très bien faite et novatrice. La thèse d’Hannah Arendt est à rapprocher de l’expérience de Milgram qui a eu lieu en même temps. Pour ceux qui ne l’ont pas en tête je rappelle le principe de l’expérience : un sujet doit insuffler à un autre sujet un choc électrique en cas de mauvaise réponse à une question simple. Les chocs montent jusqu’à 450 volts. A un moment le « cobaye » ne réagit plus et semble mort mais les professeurs demandent au sujet de continuer l’expérience. Près de deux tiers des sujets (sujets américains de toute originale sociale je précise) vont jusqu’au bout. Lors d’une variante le sujet n’appuie pas sur le bouton qui déclenche le choc électrique mais demande à un autre d’appuyer sur le bouton, l’obéissance monte alors à 80%.


En fait le choc électrique est complètement bidon, le « cobaye » ne reçoit aucune décharge, c’est un comédien. Cette expérience a été mise en place pour étudier la soumission à l’autorité d’un individu moyen. Et cela marche ! Elle a été très bien relatée dans une séquence du film « I comme Icare » d’Henri Verneuil.


Le film montre bien comment la philosophe comprend au fur et à mesure l’insignifiance d’Eichmann, bête exécutant ne réfléchissant plus et qui a complètement renversé son point de vue moral. C’est effrayant et dérangeant car on aurait bien mieux vu Eichmann en brute sanguinaire.
La seconde partie du livre est plus classique et relate l’histoire de la Shoah. Il y a des livres bien mieux faits sur le sujet et c’est finalement quelques jugements de cette partie qui vont entraîner la polémique racontée dans le film. Pour ma part, j’aurais passé beaucoup plus de temps à raconter la thèse de la « banalité du mal » que le reste. Je comprends que le film aurait perdu de son intensité dramatique et n’aurait intéressé que quelques mordus d’histoire. Ce film a été fait pour un plus large public (même s’il ne passe que dans une dizaine de salles à Paris alors qu’ « Iron Man 3 » y truste les écrans) et c’est finalement son mérite.


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