J'ai assisté à une conférence de Jeff Foster samedi dernier à Paris organisée par l'association Etre et Présence. La salle était pleine, beaucoup de monde souhaitaient entendre l'auteur d'une « absence extraordinaire » (Ed. Almora).
Foster est un jeune homme brillant, conférencier agréable, avec de l'humour qui a développé quelques idées clefs de la non-dualité à travers des métaphores. Voilà les notes que j'ai prises pendant la conférence :
La métaphore de l'océan et de la vague
Nous nous prenons pour un individu ignorant de la conscience universelle qui nous anime ; nous sommes comme une vague qui se croirait indépendante de l'océan. Pourtant, l'essence de la vague c'est bien l'eau ; elle est une avec la mer. On ne peut même pas distinguer, en réalité, la vague de l'océan. Nous sommes la présence illimitée, immuable comme un vaste océan de conscience. Les vagues sont des mouvements de la conscience ; la conscience est immobile mais aussi non-séparée des vagues. Aucun vague n'est à rejeter ; toutes sont à accepter en tant que mouvement de ce que nous sommes ; en fait les vagues sont déjà acceptées. Il n'y a rien à faire pour cela. Vouloir d'autres vagues (plus de paix, plus de joie, moins de tristesse) revient à ne pas reconnaître ce qui est ici et maintenant et qui est nous-même:les vagues, toutes les vagues, sont nos enfants.
La pièce et ses contenants
nous sommes l'espace rempli de phénomènes (pensés, sentiments, sensations...) comme une pièce contenant des meubles, mais sans limite. Aucun contenu n'est à fuir ; si nous allons contre nos contenus, nous souffrons car nous allons contre notre nature. Le moment présent est sacré ; l'invitation qu'il contient c'est d'accepter ce qui arrive. Les contenus ne sont jamais un blocage pour l'espace, mais une invitation à prendre conscience de l'espace.
Critique de l'impersonnel.
Jeff Foster a aussi rappelé ses réserves à l'égard de certains enseignants de la non-dualité impersonnelle, qui nous enseigne à n'être personne, à n'être rien. Pour Jeff Foster, ne parler que du vide, c'est courir le risque de nier les formes, le plein, le mouvement.
Rejeter les contenus pour ne vouloir que l'espace, c'est encore recréer une dualité ironique entre le vide et le plein.
Il ne s'agit pas de se cacher dans une bulle d'impersonnalité pour refuser le personnel ; car une telle bulle n'existe pas. L'éveil c'est être complètement ouvert à la vie et reconnaître les vagues comme ses propres enfants. C'est la totale réunion de l'impersonnel et du personnel, du rien et du tout, de l'océan et des vagues. En réalité, il n'y même pas d'océan et de vagues; c'est juste une métaphore.
C'est un oui radical à la vie. Alors on peut jouer avec les contenus. Il s'agit d'un alignement total avec la vie. C'est alors la fin de toute peur.
Et c'est l'amour.
Le prochain livre de Jeff Foster sera publié début 2013 aux éditions Almora.
jlr