Avec : Bruce Campbell, Embeth Davidtz, Marcus Gilbert, Ian Abercrombie, Richard Grove, Bridget Fonda, Ted Raimi, Timothy Patrick Quill, Michael Earl Reid, Sam Raimi, Patricia Tallman...
Genre : Épouvante - Comédie.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 36.
Date de sortie : 5 janvier 1994.
Synopsis : Une tronçonneuse greffée au poignet, un fusil à canon scié dans l'autre main, Ash, le héros des Evil Dead, remonte le cours du temps jusqu'en 1300. Là, il lui faut mettre la main sur le Nécronomicon, grimoire à l'origine de ses malheurs. Sa quête se transforme vite en effarante croisade, qui le mène à affronter une armée de squelettes...
Bande annonce originale
"J'aurais pu rester. D'ailleurs ils me considéraient comment un être supérieur, comme un Jedi !"
Après un "Evil Dead 2" que j'avais beaucoup aimé mais qui me laissait quand même un peu sur ma faim, c'est avec plus de plaisir que je me suis mis à mater "Evil Dead 3 : L'armée des morts". En effet, alors que je reprochais au deuxième film d'être un bon remake du premier sans rien apporter de nouveau sauf peut être une perte dans le domaine de l'épouvante, ce troisième opus de la saga, dès son affiche, avait l'air de prendre un virage totalement différent. La fin ouverte du deuxième film le présageait aussi d'ailleurs et c'est alors que je m'attendais à un bon gros nanar, que le sourire aux lèvres, j'ai commencé à suivre ce film.
Et c'est exactement ce que j'ai eu. Un bon gros nanar mais un nanar de qualité. Écris par Sam Raimi et Ivan Raimi, le scénario prend en tout cas en effet dès le début un sacré virage dans la franchise. L'humour y est ainsi omniprésent et alors qu'il m'avait fallu une vingtaine de minutes pour me plonger dans les précédents opus, très rapidement je me suis laissé embarquer dans cette aventure avec un humour cynique et grinçant que j'ai beaucoup aimé. Dans tout ça, l'épouvante à quasiment disparu. Étouffé dans un récit qui joue la carte de l'humour à fond, je n'ai cette fois ci plus ressenti le moindre sursauts.
J'aimais bien ce mélange épouvante - comédie mais là, même si on joue toujours avec des forces du mal fort peu sympathique, à aucun moment on ne ressens la moindre tension. Et c'est pas plus dommageable que ça car du coup, on s'amuse vraiment beaucoup devant ce divertissement qui m'as provoqué de grand sourire. On est loin du film d'auteur expérimental du premier opus, j'y ait repensé avec nostalgie car je me suis dis qu'avec un peu plus de sérieux cela aurait pu donner un film d'épouvante pur pas mal du tout mais le contre pied fait avec la comédie est assez intéréssant à mes yeux pour que je ne regrette pas ce choix créatif.
Du coup, ça à été un vrai plaisir de retrouver Ash dans une nouvelle aventure où on va exploité encore un peu plus le côté décalé et déjanté de ce personnage haut en couleur. Si le choc des époques est traité avec peu de finesse, il nous offre en tout cas des scènes remarquables comme la fameuse scène où en 1300, Ash explique que chez Prixbas, les prix sont bas. Assez constant dans son humour, on ne voit pas trop le temps passé et c'est peut être ça aussi qui fait la force du long métrage. Sans aucune autre prétention que celle de nous divertir, le film atteint son but sans jamais se perdre en route.
En parlant de Ash justement, c'est aussi un grand plaisir que de retrouver Bruce Campbell dans le rôle phare. Alors que dans les précédents opus, il prenait son temps pour gagner en ampleur et en charisme, il s'impose très vite dans ce volet et utilise toute la folie qu'il possède dans son interprétation. A l'image du scénario, il ne perds pas de temps et donc très rapidement c'est une joie pour les amateurs que de le retrouver dans ce nouveau volet, où contrairement aux précédents, la version française est de bonne qualité en accentuant un peu plus le côté nanar du produit. L'acteur livre là en tout cas à mes yeux sa meilleure interprétation de la franchise et on sens qu'il s'amuse beaucoup avec son personnage qu'il continue d'ancrer dans le patrimoine du cinéma en le rendant encore plus mythique.
J'ai eu un peu de mal au début sinon avec Embeth Davidtz dans la peau de Sheila mais ça s'est arrangé par la suite. Elle forme un bon duo avec Bruce Campbell et même si son jeu n'est pas non plus mémorable (en même temps ce genre de film n'est pas une course pour l'Oscar du meilleur acteur - actrice), elle s'en sors bien et arrive à exister. C'est le cas aussi de Marcus Gilbert en Lord Arthur que j'ai trouvé un peu fade au début avant de le trouvé plus plaisant par la suite tandis que j'ai regretté qu'on n'exploite pas un peu plus le personnage du Duc Henry bien interprété par un Richard Grove qui apporte des choses intéressante dans ses courtes apparitions.
Le reste du casting est du même acabit sinon. Tout le monde joue dans l'exagération et dans la surenchère. Ça fonctionnait très bien dans les précédents opus, ça fonctionne encore mieux dans ce nouveau film. Si dans le reste de cette distribution personne ne se détache vraiment du lot, j'ai tout de même bien apprécié par exemple le jeu de Ian Abercrombie et ça m'as amusé même si ce fut très court, de voir l'apparition de Bridget Fonda dans la peau de Linda.
Sinon avec sa caméra, Sam Raimi semble toujours s'amuser également dans cette franchise. Si j'ai eu l'impression qu'il y mettait moins de technique en nous proposant quelque chose de plus académique comparé aux autres volets, il réussit quand même à y garder la même essence avec des plans qui nous rappelle parfois les autres films comme lors de l'attaque du démon que l'on ne voit pas mais qui se dirige vers sa proie. Ca reste sinon en tout cas très bien ficelé avec des plans efficace dans leurs côtés classique et qui joue beaucoup avec ce sujet. J'ai trouvé ça ainsi très drôle de voir certains passages filmés de façon quasi héroïque alors que la situation était plutôt comique comme lors de la scène finale.
D'ailleurs en parlant de final, j'ai bien aimé aussi le combat final avec les squelettes qui ont fini de me convaincre que ce spectacle me plaisait. Les effets visuels ont pris un coup de vieux même si il reste meilleur que les autres volets mais ça reste diablement fun. Kitsch à souhait, ça permet aussi au long métrage de nous faire mieux ressentir le côté second degré et nous plonger tout de suite dans le délire. Le côté nanar sans prise de tête m'as beaucoup plu en tout cas tout comme l'utilisation des différents décors que j'ai trouvé pas mal du tout. Quant à la bande originale composée par Joseph LoDuca, elle est elle aussi très bonne et accompagne bien ce récit.
Pour résumer, alors qu'il se différencie grandement du reste de la franchise en optant pour un virage à 180 degré abandonnant quasiment l'épouvante au profit de l'humour pur, "Evil Dead 3 : L'armée des ténèbres" se place au même niveau dans mon ressenti que le premier "Evil Dead". Ce troisième opus apporte quelque chose de différents, accentue totalement sa différence avec les autres aventures dès le début en jouant avec son côté nanar et ça fonctionne. C'est le principal car on en demandait pas plus et on passe un excellent moment à se marrer devant cette comédie fantastique qui possède son lot de répliques fort sympathique. Il m'as fallu du temps pour découvrir dans son intégralité cette franchise mais ça en valait le coup surtout que ce troisième volet m'as vraiment beaucoup divertit. Il fait en tout cas parti des films que je pourrais très largement revoir sans aucun soucis.
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