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Claude Esteban

Par Antigone

Claude Esteban Hier au soir, j'ai pu, in extremis (merci M Antigone !), me rendre à une lecture organisée par la maison Gueffier. Il s'agissait de découvrir Claude Esteban, poète, essayiste, universitaire, éditeur de poésie, traducteur et critique d'art, décédé en 2006, et très inspiré dans ses écrits par la peinture, la mort, la terre, la lumière, les langues en général et particulièrement la langue castillanne...

Voici un petit extrait de "Le jour à peine écrit" (Gall. 2006), trouvé ici, parmi d'autres extraits :

Donnez-moi ce matin, ces heures
encore du petit matin
quand tout commence, donnez-moi, je vous prie,
ce mouvement léger des branches,
un souffle, rien de plus,
et que je sois comme quelqu'un
qui se réveille dans le monde et qui ne sait
ni ce qui vient ni ce qui va
mourir, donnez-moi
juste un peu de cieI, ou ce caillou.

(Le jour à peine écrit, éditions Gallimard)

Les textes en prose qui nous ont été lus m'ont plus plu peut-être que sa poésie car ils m'ont semblés plus incisifs et plus abordables. J'espère les trouver un jour en bibliothèque afin de les savourer tranquillement, et de pouvoir ainsi vous en livrer quelques passages. Voici, en attendant, quelques couvertures, en vrac...

La mort a distance
   
Le jour à peine écrit
   
Morceaux de ciel, presque rien
 

Trajet d'une blessure
   
Etranger devant la porte
   
L'ordre donné à la nuit
etc...

Pour celles et ceux qui aiment particulièrement Edward Hopper (et je sais qu'ils sont nombreux), existe également ce livre, "Soleil dans une pièce vide", qui parle de ses tableaux.

Claude Esteban
Soleil du matin, 1952

"Quelqu'un regarde un tableau. Il aime tellement ce tableau qu'il voudrait, Dieu sait pourquoi, ne plus le contempler seulement, mais se trouver à l'intérieur de la scène, comme un personnage, comme un livre posé sur une table. Il n'y parvient pas. Alors il se met à regarder tous les autres tableaux de ce peintre, un par un, dans les musées - et le même phénomène se produit.
Le peintre s'appelle Edward Hopper. Il a représenté des rues désertes, des femmes dans une chambre d'hôtel, des bureaux, des gares où pas un train ne passe.
L'homme qui regarde comprend qu'il ne pourra jamais habiter chacune de ces images, qu'elles sont là et qu'elles lui échappent. Il décide donc de vivre à côté d'elles avec des mots, des mots qui, peu à peu, se, transforment en une histoire, celle du peintre peut-être, la sienne aussi, bien que l'Amérique lui soit presque étrangère.
À la fin, il lui semble avoir vécu tout cela, et lorsque le soleil, un après-midi d'été, traverse une pièce vide, il devine que le peintre va mourir et qu'il lui faut, tel Bartleby le copiste, écrire, lui, la dernière phrase du livre, poser la plume et s'effacer." C. Esteban



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