Il y a un an, jour pour jour, François Hollande faisait face – dans le débat d’entre deux tours – avec le président que nous avons sorti. A cette occasion, le candidat solférinien avait eu cette accroche de communication : « Moi président de la république… ». Effet garanti. Un an plus tard, le résident de la République doit pouvoir faire son bilan :
Moi président, j’ai trahi les promesses que j’ai faites aux salariés de Florange. Les hauts fourneaux sont éteints et ArcelorMittal a les mains libres pour liquider le site.
Moi président, j’ai abandonné les PSA après avoir qualifié le plan social présenté par le constructeur automobile comme « inacceptable en l’état ». Le dit « plan de sauvegarde de l’emploi », qui détruit 11 200 postes de travail et ferme l’usine d’Aulnay, a été adopté lors du comité central d’entreprise du 29 avril.
Moi président, je fais la part belle à la finance après l’avoir qualifiée comme mon ennemie. L’accord national interprofessionnel, écrit par le MEDEF, a été transposé en loi avec l’appui de l’UMP. Il liquide le Code du travail près de 70 ans d’acquis sociaux issus des luttes ouvrières.
Moi président, je multiplie les cadeaux aux actionnaires. Ce sont 20 milliards d’euros de cadeaux fiscaux qui ont été faits aux entreprises et surtout aux porteurs d’actions.
Moi président de la République, je fais la peau aux représentants de l’aile gauche du PS. Montebourg a tout juste le ministère de la parole et, encore, une parole très contrôlée. Le ministre du Redressement productif a été cornerisé sur la nationalisation temporaire des entreprises en difficultés, entre autres.
Moi président de la République, je me fais traiter de « conseiller général » par un député parti solférinien, Pascal Cherki, loin d’être un gauchiste pourtant.
Moi président de la République, je fais des cadeaux au groupe Vinci au risque de fâcher mes amis écologistes. Malgré une opposition qui ne faiblit pas, l’ancien maire de Nantes continue à accoucher aux forceps du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
Moi président de la République, je divise le monde syndical. Ca permet d’éviter que ceux qui s’opposent à la politique du gouvernement n’apparaissent trop nombreux.
Moi président de la République, je ne suis même pas crédible sur la « République irréprochable ». Jérôme Cahuzac, star montante du gouvernement, a été pris la main dans le pot de confiture de la fraude fiscale. Un comble pour un ministre du Budget.
Moi président de la République, j’ai trahi ma promesse de renégocier le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe. Le traité « Merkozy » est devenu le traité « Merkollande », suscitant l’ire de l’aile gauche du PS.
Moi président de la République, je laisse poursuivre les expulsions de sans-papiers et le démantèlement de camps de Rroms. Elles sont juste, un tout petit peu, plus discrètes.
Moi président de la République, je gère la France comme je gérais le parti solférinien : au trébuchet du rapport des forces.
Moi président de la République, j’ai réussi à décevoir même ceux qui n’attendaient rien de moi.
Moi président de la République, j’ai réussi à faire du Front national la première force politique en France.
Pour marcher droit à nouveau, vite la 6e République
Moi président de la République, je ne laisse de choix à celles et ceux qui veulent une politique de gauche que de descendre dans la rue le 5 mai.
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Bonus vidéo : Depeche Mode « Wrong (Trentemoller Remix) »