Comment m’est venue l’idée de ce roman, telle est bien la question ?
Il faut comprendre que le choix du lieu d’un roman n’est pas neutre, et un auteur doit donc être conscient d’une règle d’or : quelle que soit la qualité de son bouquin, celui-ci plaira aux gens du coin ! Ils seront contents de reconnaitre les lieux qu’ils habitent, leurs voisins, leurs copains, la route de leur boulot, au point que l’histoire, le style, l’intrigue, en devient secondaire…
Tout cela pour vous dire qu’un auteur doit se méfier. Imaginez, vous situez votre roman dans un lieu sordide, loin de tout, noyé par le pire des climats… et bien vous trouverez là-bas des lecteurs terriblement fiers de votre attention, et même peut-être une librairie pour vous y inviter, et même peut-être un journal local pour vous y interroger, et même peut-être un hôtel pour y dormir, un festival pour y rester, une groupie pour vous y séquestrer…
Vous avez compris le message? Tout ceci n’était qu’une longue introduction pour vous expliquer pourquoi mon dernier roman se situe sur l’île de la Réunion !
Même coincé en Normandie, même assis derrière mon écran, je sentais le soleil tropical me dorer la couenne lorsque je l’écrivais. Avec l’espoir d’une promo en tongs et chemise à fleurs, de cocktails en librairie Ti-Punch à la main et de rencontres qui se terminent tard sur la plage autour d’un rhum arrangé… Malin, non ?
Comme je suis de nature partageuse, j’emmènerai avec moi tous les lecteurs qui le voudront bien sur les pentes du piton de la fournaise, sur la plaine des sables, dans les forêts primaires ou au-delà de la barrière de corail…
Et je ne désespère pas de convertir au roman noir et bleu lagon quelques lectrices qui tournent avec leurs moufles les pages de leur kindle, persuadées qu’il n’est de bon polar que par moins 10 degrés, de bonnes noyades que dans les fjords et de bons flics qu’en Anorak…
Bon voyage ?
Moins de vingt euros l’aller-retour Orly/Saint-denis, franchement, qui dit mieux ?