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Une place à prendre, J.K Rowling

Par Maliae

bann rowling

Lecture commune avec club de lecture.

une place à prendre
Résumé : Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre…

Comédie de moeurs, tragédie teintée d’humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adultes révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige.

Avis : je vais commencer cette critique en parlant de l’objet livre en lui-même. Il a été beaucoup critiqué, j’ai souvent lu que la couverture était moche. Alors je dois sans doute être une des seules personnes à dire ça, mais je la trouve magnifique. J’adore ce livre, j’adore le toucher, je le trouve souple, et superbe. Pour moi la couverture est ce qui m’a donné le plus envie de posséder ce livre, super flashy, et peut-être même un peu intrigante, ça me fait un peu penser au cluedo. Bref, j’en suis fan, je trouve mon livre trop beau et je le chouchoute.

Parlons maintenant de l’histoire. Allez savoir pourquoi, je m’étais mise dans la tête que ce livre était un policier, du coup j’attendais un rebondissement dans ce sens qui ne vint jamais et je dus abandonner et me dire « non laisse tomber, t’as fumé, c’était pas un policier », cela ne le rend pas plus mauvais. Je trouve que ce n’est pas un livre si facile que ça à lire et il faut aimer ce genre mais quand on est dedans il est difficile de décrocher. Sur moi ça a totalement marché, j’étais à fond dedans, et franchement les pages se tournaient toutes seules. Oui, il y a un grand nombre de personnages (et d’ailleurs je les ai noté sur un petit carnet pour les répertorié) mais l’auteur a fait en sorte (en tout cas j’ai trouvé) qu’on s’y retrouve très facilement, qu’on replace assez vite qui est qui et de qui elle causait (en tout cas moi elle ne m’a pas du tout perdu, si bien que je me servais à peine de mon carnet au final).

Et que dire sur ces personnages? Et ben ce sont des sacrés hypocrites pour la plupart, mais bizarrement je m’attachais à eux, même quand ils étaient stupides, cruels, ou bouchés. Ils avaient un petit quelque chose d’attachant malgré tous leurs défauts, peut-être parce qu’ils étaient très vrais, très humains. Mes chouchous étaient Krystal (sans doute parce que malgré ce que les gens croient d’elle, c’est une fille bien), Andrew, Gaïa et Suhkvinder, oui il s’agit là des adolescents du livre, mais j’aimais leur manière de « survivre » dans ce monde d’adulte et d’essayer -si ce n’est d’être heureux- au moins de s’en sortir. Celui que j’ai le moins aimé c’est Fats, son histoire « d’être authentique » je trouvais ça faux, surtout que dès qu’on creusait un peu, on voyait bien qu’il ne l’était pas du tout lui-même, tout ce qu’il faisait, il le faisait parce que c’était le contraire de son père. J’ai vraiment trouvé que de toute l’histoire c’était lui le plus hypocrite, mais par contre, dès qu’il montrait ses faiblesses, pour de vrai, là tout de suite je l’adorais (mais ce sont des moments très rares). Dans les adultes, j’ai bien aimé Samantha (même si comme tous les autres j’avais envie de la baffer), Pat (qu’on voit assez peu), Tessa (mais moins Colin, son mari), Kay (sauf quand elle chouinait pour Gauvin). Howard, Shirley, Maureen et Miles étaient sans doute les pires, plus bouchés et hypocrites qu’eux, tu meurs, et pourtant je trouve qu’ils représentent totalement l’esprit un peu « campagne profonde » qui fait dire que les gens de la cité c’est de la racaille. C’était des gens bien pensant, mais pareil quand tu grattes un peu, tu te rends compte de ce qu’il y a en dessous et c’est pas mieux que les autres. Parminder était sympa, mais pas en tant que mère. Simon m’énervait, sa femme aussi. Mary était hyper égoïste, mais je crois qu’elle était surtout là pour souligner que Barry Fairbrother (son mari) n’était pas parfait. Car comme il s’agit du mort, on ne voit que ses qualités de tout le bouquin, un type bien, un type drôle, un type génial, à l’écoute. Peut-être que s’il avait été vivant comme les autres on aurait pu voir qu’il avait lui-même ses défauts, et Mary nous le fait bien sentir en expliquant qu’il ne prenait pas assez soin de sa famille (mais elle m’a énervé au bout d’un moment à trop le dire et j’ai finis par la trouver totalement égoïste). Gauvin est un pauvre type fade, il devrait se remuer. Bon j’avais dit que je ne parlerais pas de tous les personnages, et finalement je crois avoir dit un mot sur chacun d’entre eux ahaha (bon non les plus secondaires sont un peu passé à la trappe). En fait, il arrivait que j’adore ces personnages, puis qu’ensuite j’ai envie de les baffer, je pense qu’ils sont attachants mais comme on nous met bien en évidence leur défaut sous le nez on se rend compte à quel point ils ne sont pas toujours des gens biens.

Quand j’y repense, ce livre a un petit côté voyeur et malsain, on se retrouve vraiment plongé dans la tête et la vie des gens de ce village, on se moque d’eux, on s’attache à eux, et y a vraiment des moments où j’ai ris mais ris (à cause de quelques quiproquos, ou alors tout simplement quand ils nous mettaient sous le nez à quel point ils étaient hypocrites). Le langage de l’auteur est ici très cru, par moment elle ne passe pas par quatre chemins et des fois elle fait des parallèles très très cynique qui jette un froid. Elle a vraiment su me toucher. Elle n’hésite pas elle-même à se moquer de ses personnages d’ailleurs. Je pense qu’elle a du fournir un énorme travail derrière pour avoir une idée si précise de la psychologie et de la personnalité des gens de tout ce petit village, et on sent qu’elle maîtrise totalement son sujet.
Les 200 dernières pages m’ont vraiment fait pleurer, il semble que tout s’accélère, pour le meilleur ou pour le pire.

Alors c’est vrai qu’il est long, qu’il y a des passages un peu longuet parfois, et qu’on se demande où on va, mais franchement ce fut un régal à lire et même à la fin j’étais déçue de quitter ces personnages, de devoir les laisser retourner à leur vie, mais voilà, j’ai tourné la dernière page et on est obligé de revenir à la notre de vie. Ici est exploité également les problèmes de l’adolescences, des enfants battus, des problèmes médiatiques, des idées toutes faites sur « ils travaillent pas c’est leur faute » et « ils n’ont qu’à pas se droguer tout simplement, des problèmes des jeunes…
Ce n’est pas un livre que je conseillerais à tout le monde, mais moi je l’ai totalement adoré, j’ai adhéré à cette histoire, aux personnages et à l’humour noir (j’adore ça il faut dire), et j’ai vraiment été touché de voir ainsi exposé le pire et le meilleur de l’Homme et de ce qui fait qu’on est humain après tout.

Je n’ai pas post-itée de phrase.

3 plus : 
- L’histoire
- Les personnages, leur psychologie très maîtrisé
- Toute la réflexion qu’il y a derrière

3 moins : 
- C’est un livre très difficile à fermer car on ne veut pas quitter les personnages
- Pas mal de fautes « d’édition »
- Il faut s’accrocher, je ne pense pas que ce soit un livre facile à lire.

Ce livre répond aux challenges : 

52livres
jedegommemapal
Lecure commune
abc2013


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