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The grandmaster de wong kar-wai : saisissant mais très insuffisant

Publié le 02 mai 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

poster the grandmaster THE GRANDMASTER DE WONG KAR WAI : SAISISSANT MAIS TRÈS INSUFFISANT

In The Mood For Love version Kung-Fu ?

Un film de kung-fu réalisé par Wong Kar-wai, le réalisateur de In The Mood For Love et 2046 ? Qui dirait non ? C’est la première fois en 24 ans de carrière que le talentueux réalisateur chinois s’attaque à un film de ce genre, marquant un tournant dans sa carrière – il s’était alors « contenté » de réaliser des romances, des drames. Mais ne réalise pas un film de kung-fu (de wing-chun plus précisément) qui le veut ; n’est pas Zhang Yimou (Hero, Le Secret des Poignards Volants) qui le désire .

The Grandmaster donnait vraiment envie. Un trailer efficace, une belle affiche, un réalisateur de renom et des acteurs connus pour avoir brillé dans des films tels que Tigre et Dragon, Hero, etc. Au final on est déçu. Loin de dire que The Grandmaster est un mauvais film, il ne brille que par son aspect artistique. Son scénario lui, déçoit fortement : des longueurs, des enjeux pas très bien cernés, des ellipses qui cassent le rythme du film, un discours trop démodé, des scènes un peu trop surréalistes, trop peu crédibles, même pour un film de kung-fu (alors qu’Ang Lee faisait voler ses personnages sur les toits de la ville dans Tigre et Dragon, Wong Kar-wai perd en crédibilité lors d’un simple combat dans une gare, qui n’a presque rien de crédible dans le film).

Visuellement rien à dire : saisissant mais pas suffisant.

Photographié par un chef opérateur français – Philippe Le Sourd – The Grandmaster a de nombreux atouts visuels : superbes ralentis, image d’une qualité irréprochable, travail parfait au niveau de la profondeur de champ et de la lumière, montage extrêmement efficace ; mise en scène des acteurs et chorégraphie des combats presque parfaites. Les décors quant à eux – même s’ils sont extrêmement classiques pour un film du genre – sont réalistes, les costumes aussi.

Mais on n’accroche pas. Les images ici ne suffisent pas et le spectateur se laisse perdre dans les dialogues sans signification particulière pour lui, dans des situations qu’il peut juger sans réel intérêt. Pourtant écrit en partie par Wong Kar-wai lui même, le scénario n’est vraiment pas abouti : à part quelques scènes fortes (en sensation et en émotion) le film est assez vide. On passe d’un personnage à l’autre, des fois sans réelle explication, et la première partie du film, centrée sur le personnage principal qu’est Ip Man (on nous montre qu’il est le meilleur à l’aide de nombreuses scènes de combat) est beaucoup trop longue. On s’ennuie.

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Un scénario trop peu intéressant

Aussi, on retrouve les mêmes thèmes, encore et toujours exploités dans les films de ce genre : l’honneur, la vengeance, etc. Pas un problème de retrouver un thème, mais ils sont ici exploités toujours de la même façon. Si The Grandmaster éblouit par son visuel extrêmement saisissant : le scénario est une toute autre chose.

De leur côté, les acteurs sont très bons, même si – encore une fois – le scénario leur fait défaut. On retrouve notamment Tony Leung Chiu Wai (In The Mood For Love, 2046, Les trois Royaumes, Infernal Affairs, l’excellent film coréen dont Scorsese a fait un remake en 2006 avec Les Infiltrés), Zhang Ziyi (Tigre Et Dragon, Mémoires d’Une Geisha, 2046, Hero, Le Secret des Poignards Volants) ou encore Chang Chen (Tigre et Dragon, Les trois Royaumes).

Les scènes de combat, même si peu réalistes – mais c’est un autre sujet – sont très réussies. Wong Kar-wai  a ici réussit à trouver de nouveaux angles pour aborder ces combats, qui peuvent paraître identiques à ceux d’autres films pour les moins amateurs du genre. Deux scènes resteront néanmoins dans les esprits de ceux qui sont allé le voir au cinéma : la scène d’ouverture, où Ip Man combat sous la pluie (ou celle reproduit presque à l’identique avec La Lame), et le combat final dans la gare, entre Gong Er et La Lame.

Finalement, The Grandmaster ne restera probablement pas dans les esprits, mais aura le mérite d’avoir trouvé de nouvelles idées. Même si l’histoire est franchement simpliste.


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