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Voici venu le teeeemps des chroniques de printemps ♫

Publié le 02 mai 2013 par Paoru

Chroniques manga de printemps

C’est l’arrivée du soleil et des vacances pour nombre d’entre-vous (en espérant que vous ayez au moins un des deux), et c’est donc le temps de vous proposer de nouvelles chroniques d’équipe ! Les petites plumes vous proposent donc leurs meilleurs moments de lecture de ces dernières semaines à travers 10 écrits qui balayent toutes les thématiques. Ce mois-ci vous aurez de la fresque historique plus ou moins sanglante, de la comédie soit agraire, soit sexuée, de l’aventure arthurienne, maritime ou parisienne, des encore des tranches de vie drôle, émouvante ou enrichissante… Nan mais franchement, si avec ça vous ne trouvez pas votre bonheur, je mange mes plumes de chocobo !

Des débuts prometteurs !

Mokke tome 1
Mokke #1 de Takatoshi KUMAKURA chez Pikapar Olivier

Démarré en 2000 et adapté en anime en 2007, Mokke aura mis du temps pour parvenir jusqu’à nous. Et c’est bien dommage car le manga traite des yokai et c’est un genre qui fait encore défaut aux publications françaises alors qu’ils sont omniprésents et essentiels à la culture japonaise. Nous ne connaissons tout au plus que les plus célèbres comme les Kappa, ou les Tengu, mais voici une occasion de se rattraper.

Les deux sœurs Mizuki et Shizuru ont chacune un don spirituel : celui d’attirer les yokai pour l’une et celui de les voir, pour l’autre. Alors que la cadette subit la présence de ces esprits sans savoir pourquoi, son ainée doit souvent la tirer de là sans attirer l’attention des gens. Car cette faculté ne doit pas s’ébruiter, raison pour laquelle elles ont déménagé à la campagne chez leur grand père exorciste.

Leur quotidien mystique jonché de soucis d’adolescente peut faire penser au récent Ame & Yuki qui est aussi un seinen. En effet, les deux jeunes filles découvrent la vie malgré leurs péripéties. Jugez plutôt : alors que Mizuki a ses premières règles, elle se retrouve à « porter » un yokai ressemblant à un énorme fœtus dont la charge est trop lourde pour certain…

Je ne peux que vous conseiller d’accompagner cette lecture par Le dictionnaire des Yokai si vous voulez plonger dans ce folklore riche et complexe.

Cesare-tome 1- Ki-oon
Cesare #1 & 2 de Fuyumi SORYO et Motoaki HARA chez Ki-oonpar Olivier

L’histoire est quelque chose qui doit parfois être bien narrée pour devenir captivante. Combien d’étudiants s’ennuient durant les cours d’Histoire mais suivent avec entrain des séries télé, films et autres médias traitant de faits historiques. Cesare fait parti de ces œuvres qui savent accrocher le public, tout en proposant un contenu riche et détaillé.

L’auteure va se servir des mésaventures d’Angelo pour nous présenter l’univers de la renaissance italienne mais surtout pour nous immerger. Il est bien plus facile de comprendre les tenants et aboutissants des tensions entre famille de l’époque avec un héros gaffeur comme on en voit partout. Les préoccupations d’Angelo, parfois semblables à celles d’un jeune d’aujourd’hui, évitent de nous servir une soupe historique soporifique. La lecture est plus digeste, et on comprend mieux les lois régissant Pise en 1491.

Le manga est par ailleurs une véritable invitation à se documenter. Si son contenu déjà riche n’est pas suffisant à certain, une liste d’ouvrages recommandés est présente en fin de tome pour les historiens en herbe.

kamakura-diary-1-kana
Kamakura Diary #1 d’Akimi Yoshida, chez Kanapar Painfool

Quand Sachi, Yoshino et Chika Kōda apprennent le décès de leur père, cela ne les attriste pas outre mesure. Il faut dire qu’il les a abandonnées, quinze ans auparavant. Les funérailles vont leur donner l’occasion d’apprendre à connaitre cet homme que le temps a fait disparaître et de se découvrir une nouvelle petite sœur, Suzu, qui viendra par la suite habiter à Kamakura avec elles.

Akimi Yoshida propose ici un shōjo très touchant, qui, même s’il est en apparence passe-partout, se démarque des autres publications du genre par sa maturité et son réalisme. L’histoire s’articule autour de cette fratrie et de sa vie de tous les jours, le tout étant traité de façon assez classique. Malgré leurs profils assez typiques, les quatre protagonistes savent charmer le lecteur, chacun à sa façon. Découvrir ces personnages aux âges, aux horizons si différents reste un réel plaisir et pimente le récit de nombreuses pointes d’humour.

Kamakura Diary s’avère être une petite perle discrète, à la lecture très agréable et très bien menée par l’auteure, qui n’a pas son pareil pour entremêler la joie et la tristesse aux petites choses du quotidien.

Silver Spoon #2 Kurokawa
Silver Spoon La cuillère d’argent #2 de Hiromu ARAKAWA chez Kurokawa – par Fabien

Avec ses deux précédentes séries disponibles en France, Hiromu ARAKAWA nous a habitué a de l’aventure, ainsi que de l’action. Avec Silver Spoon, c’est un tout autre genre qui nous est présenté, de la tranche de vie mixée avec une bonne dose d’humour.

Après un premier volume principalement focalisé sur la découverte du monde agricole par Yûgo, ce second volume nous permet de voir l’évolution de notre héros. En effet, les jours défilent, et Yûgo apprécie de plus en plus sa nouvelle vie. Mais les autres personnages ne sont pas oubliés, bien au contraire, puisqu’on en découvre un peu plus sur eux, et c’est l’occasion de faire entrer en scène d’autres, tout aussi sympathique.

Pour le moment, il n’y a pas vraiment de fil conducteur, mais ces courtes histoires sont de bonne qualité et l’humour n’est pas en reste. Pas de quoi éclater de rire, mais il est efficace et donne une bonne ambiance au titre.

Sur le plan visuel, pas de surprise, nous retrouvons le style habituel de la mangaka. Le design des personnages, tout comme le dessin de l’univers agricole sont réussis.

Encore peu présent chez nous, le genre de la tranche de vie a trouvé un très bon titre pour se lancer auprès du grand public, en espérant que la série donne de bonnes idées aux autres éditeurs. En attendant, vivement la suite !

Et d’aventures en aventuuuures ♫

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One Piece #66 de Eiichiro ODA chez Glénatpar Ramza

Enfin, enfin… Enfin ! Le cycle des hommes-poisson s’achève. Après nous avoir enchanté avec un conflit légendaire qui a vu la mort de nombreux et valeureux guerriers, le petit arc des hommes poissons avait de quoi laisser de glace, la faute à un ennemi et des acolytes obscurs sans beaucoup d’envergure. Après un an de publication One Piece passe maintenant à autre chose.

Ce tome 66 nous propose un épilogue riche en informations, dont certaines sont annonciatrices, sur le long terme d’évènement d’une envergure substantielle. On y trouve également quelques personnages secondaires qui refont surface après avoir pris du galon, comme l’Amiral Smoke, et on assiste à l’arrivée de nouveaux adversaires plutôt originaux… On a hâte de voir des adversaires à la hauteur qui nous permettent de jauger plus avant des nouvelles forces de l’équipage du chapeau de paille !

Justement, après Barbe Blanche, c’est l’un des quatre empereurs Big Mom qui rentre dans la danse… Et bien évidemment notre bon vieux Luffy l’a déjà envoyé bouler. Mais la bataille ne semble pas encore pour tout de suite et nous repartons sur une mer déchaînée avant d’aborder une île inconnue… L’aventure quoi !

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Witch Hunter #14 de Jung-Man CHO chez Ki-oonpar Julien B.

Le combat de Xing à Bairong des derniers tomes ayant trouvé sa conclusion, Witch Hunter retourne donc aux problèmes de Tasha et Halloween en Bretagne. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Tasha est toujours à son insu au centre des manigances de la plupart des différents belligérants…

Après la chine médiévale de l’Empire de Bairong, nous revoilà donc en pleine légende arthurienne. Jung-Man CHO continue de nous régaler avec son univers riche et ses cocktails aussi détonants qu’improbables. Les gunfights côtoient les arts martiaux, la chevalerie et autres mythologies, voire les anachronismes les plus modernes, et cela le plus naturellement du monde grâce à la magie omniprésente.

De plus quel plaisir de retrouver nos si charmantes et diaboliques sorcières ! Elles sont, avouons le, un des plaisirs du titre. Non seulement parce que le thème des sorcières reste peu fréquent en manga, mais aussi bien sur par leurs designs plus sexy les unes que les autres (et ce sans tomber dans le fanservice habituel). Car si les manhwa présentent souvent des dessins un peu génériques manquant de personnalité, ce n’est pas du tout le cas ici.

Personnages charismatiques, combats dynamiques, mimiques et délires SD pour l’humour, rien ne manque et tout est maitrisé. Non, vraiment, Witch Hunter n’a rien à envier aux plus efficaces des shônens japonais.

Paris-le-retour-Philippe Picquier
Paris, le retour ! de Jean-Paul NISHI aux Editions Philipe Picquierpar Ramza

Aventures toujours, mais parisiennes cette fois-ci ! Quelle joie de revoir ce bon vieux Jean-Paul et ses aventures parisiennes, pleines d’humour et de vérités qui font mouche. D’autant que, cette fois-ci, le public des aficionados du Japon est directement concerné car Japan Expo est à l’honneur. L’auteur, qui nous raconte ses propres aventures, continue de faire preuve d’une curiosité piquante qui met parfaitement en évidence les fantasmes de fans peu avisés du Japon et le décalage avec la réalité que ce Japonais expatrié a connu dans son propre pays. On a aussi l’occasion de découvrir un otaku 100% nippon qui se révèle être aussi un fanatique comme on croise peu souvent !

Ce second tomes de ses aventures revient aussi sur l’analyse des mœurs français : nos bises, nos accolades et nos baisers enflammés, tout est étrange pour un Japonais ! Au programme également : la vie dans une auberge, la recherche d’un appartement dans la capitale, le regard sur le Japon des français qui y sont allés, son travail à l’épicerie nippone Kioko, etc.

Toutes ces petites histoires se lisent avec plaisir et sont autant de petites pauses amusantes… On vous le recommande !

Quelques mangas bien darks…

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Dogs Bullets & Carnage #7 de Shirow MIWA chez Panini Mangapar Julien B.

Après les révélations et le flashback du tome 6 sur le passé de Heine, c’est maintenant au tour de Naoto d’obtenir enfin un début de réponse sur ses origines. Mais cette vérité ne sera pas celle qu’elle espérait… En parallèle, ce sont aussi les enjeux du conflit qui sont désormais au centre des préoccupations.

Alors que les premiers tomes de Dogs étaient résolument tournés vers l’action survitaminée dans un univers sombre et mystérieux, Shirow MIWA s’emploie désormais à nous dévoiler petit à petit quelques réponses. L’univers gagne en profondeur à mesure que les mystères de la ville s’éclaircissent et nos personnages torturés commencent à livrer les secrets de leurs douloureux passés. Et cela sans pour autant délaisser l’action, toujours débridée. Pourtant, si l’ambiance est souvent violente et pesante, l’auteur parvient à préserver un humour bienvenu et efficace pour alléger l’atmosphère dans les moments d’accalmie.

Côte dessin, les personnages, magnifiques et terriblement classes, gagnent toujours plus en finesse et en expressivité. Ils ont clairement les faveurs de l’illustrateur et chara designer qu’est le mangaka, et ce au détriment des décors qui se font de plus en plus rares. Mais c’est bien le seul défaut que je trouve à reprocher à Dogs, qui malgré son rythme de publication lent reste clairement parmi mes titres fétiches.

Wolfsmund #4
Wolfsmund #4 de Mitsuhisa KUJI chez Ki-oon – par Fabien

Alors que les deux premiers volumes de la série introduisaient la situation de la forteresse  Wolfsmund tenue par l’effroyable seigneur Wolfram, le troisième volume marquait le commencement des choses sérieuses. Le manga a désormais un personnage principal, Walter Tell, qui est entré dans la bataille pour des raisons personnelles.

Ce quatrième volume continue de nous narrer l’attaquer de la forteresse par les confédérés, voulant retrouver leur indépendance. Désormais, tous les coups sont permis, autant du côté des oppresseurs que du côté des oppressés. La situation évolue d’une page à l’autre, avec de nombreux rebondissements. Impossible de savoir ce qui va se passer quelques pages plus tard et c’est ça qui fait la force de la série, où l’on est sans cesse surpris ! La suite nous promet également d’autres surprises, tant les possibilités y sont nombreuses, notamment grâce à la possible intervention de nouveaux personnages introduits dans ce volume.

Même si à première vue, le dessin peut paraître repoussant, on s’y habitue assez rapidement, pour se dire au final que cela fait partie du charme de l’œuvre. L’auteur nous communique également de très bonne manière la violence de la série par la cruauté des châtiments ou la souffrance lisible des protagonistes.

On n’a qu’une seule hâte, découvrir la suite de l’histoire pour savoir quel camp remportera la victoire…

Mais on finit… Avec le sourire !

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Switch Girl #19 de Natsumi Aida, chez Delcourt par Painfool

Natsumi Aida se lâche pour fêter la fin de son arc, et elle n’y va pas par quatre chemins : comme promis à la fin du précédent tome, celui-ci commence par… le compte-rendu de la première nuit de Nika et d’Arata, témoignages à l’appui ! L’auteure n’hésite pas à piétiner à grand renfort d’humour le romantisme qui aurait du voiler cette ellipse d’une nuit. Tous les délires sont permis, avec la participation des principaux personnages de l’histoire, dont le duo Mantaku et leurs dōjins pour le moins osés !

Après une courte parenthèse sur la première fois de Nino et Masamune, l’histoire reprend son cours. Par la faute de Bino, Nika et Arata se retrouvent chacun dans le corps de l’autre ! Et bien entendu, cela ne doit pas se savoir… Le pauvre Arata va connaître l’enfer (et le kusaya) chez les Tamiya, pendant que Nika s’en donne à cœur joie avec le corps de son homme…

Si on sent que le cap risque d’être difficile à franchir pour la série, l’auteure s’en sort pour le moment avec brio grâce à son humour et à des personnages solides, forgés au fil des volumes.


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