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Bêtes de Scène (Best In Show - Christopher Guest, 2000)

Par Doorama
Bêtes de Scène (Best In Show - Christopher Guest, 2000) A Philadelphie, Le Mayflower est LE concours duquel sortira le meilleur chien... Caniche, Saint-Hubert, Shin-Tzu ou Norwich, toutes les races s'y confrontent pour décrocher la prestigieuse récompense, à moins que ce ne soit leur maître... ? La personnalité de ces toutous, n'est rien comparée aux humains qui les accompagnes, bien plus intéressants encore...
Tel chien, tel maître... Enfin, c'est ce que l'on aurait envie de dire, mais les quadrupèdes sont quand même bien plus simples et solides que les bipèdes. Best In Show est une charmante comédie sur ces drôles de passionnées qui font concourir leurs chiens. Derrière chaque toutou de compét' se cache un névrosé de compét', sinon un indécrottable passionné, prêt à tout pour montrer que son compagnon est le meilleur de sa catégorie, le meilleur de tous ! Galerie de portrait (bestiaire devrait-on dire), Bête de Scène pose un regard amusé et distrayant sur ce petit monde. La rédaction étant aussi amatrice de bêtes à poil que de cinéma, nous ne pouvions rater l'occasion de vous présenter l'objet...
Il ya du bon et du moins bon dans Bêtes de Scène, mais c'est quand même le plaisir qui l'emporte ! Sur l'écran le portrait d'une succession de propriétaire se compose au fur et à mesure de leurs interventions face-caméra. A la manière d'un reportage qui suivrait les différents parcours, Christopher Guest nous dévoile progressivement la personnalité des bipèdes qui encadrent les quadrupèdes, laissant souvent apparaître des obsessionnels, sinon au moins des névrosés bien dosés ! Le procédé s'estompe ensuite pour retrouver une structure plus conventionnelle lors du concours. Tous ces papa-toutous sont bien évidemment tous sérieusement atteints par un canino-centrisme aigu, dessinant en filigrane une certaine société américaine fana de compétition et qui se gorge de superficiel. Bien sûr, ce n'est pas le message principal de Bêtes de Scène, qui se contente de construire sa galerie de personnages hauts en couleurs, mais impossible non plus de ne pas rapporter le ridicule et la "gagatitude" (oui, nous avons écrit "gagatutude" !) de ses personnages à toute la société américaine !
Avec son concours en point de mire, Bêtes de Scène vous entraîne, de grand malade en grand malade, au travers des différentes étapes de chaque participant... Une ancienne fille facile (un euphémisme !), un petit couple "cage aux folles" light, une désoeuvrée, un couple refoulé, un pêcheur... : chacun trouve en son animal son point d'équilibre ou d'expression, mais c'est bien leurs petits déséquilibres qui nous font rire. Même si Bêtes de Scène ne déclenche pas de fous-rires, sa galerie de freaks fait mouche. Détail après détail, et passé les présentations, on finit par goûter sans retenues leurs cabotinages (bravo la rédaction !). Dans Bêtes de Scène, les animaux ne font pas rire (à la grande déception de la rédaction !), ce serait même eux qui seraient le plus "normal", se posant ainsi en modèle à atteindre et nous reléguant du même coup, nous bipèdes, au stade d'animaux au comportement un peu limité. Là est peut-être la clé de son humour, une savante et fine inversion des rôles, sans jamais dévoiler les ficelles du tour de passe-passe.
Alors qu'est-ce qui nous a gênés dans Bête de Scène ? L'humour y est fin et bien senti, la caricature franche, mais absolument pas grossière, le ton léger et l'angle original... Sa faiblesse, s'il fallait en détacher une, vient principalement d'un manque d'intensité. Si l'humour est bien présent, on peut regretter que Bête de Scène ne soit pas plus tonique. Enchaînant les saynètes sans parvenir à imposer un réel rythme, Bête de Scène ressemble à une comédie 80's (son procédé face-caméra rappelle d'ailleurs furieusement le ton des portraits du savoureux Quand Harry Rencontre Sally...) et semble du coup plus âgé qu'il ne l'est vraiment. Ce bémol casse un peu son dynamisme et lui donne un côté presque trop sage au regard des personnalités avec lesquelles il s'amuse. Un poil (de chien !) moins percutant qu'il n'aurait pu l'être, Bête de Scène nous a déçu sur sa forme générale, mais nous n'en garderons cependant aucune dent (bravo la rédaction !) contre lui, puisqu'il nous offre un bien bel os à ronger (superbe !) et sait nous caresser dans le sens du poil (Olé !)... Bêtes de Scène nous à fait ronronner... mais pas aboyer !
Bêtes de Scène (Best In Show - Christopher Guest, 2000)

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