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REVIEW : Bonobo – The North Border.

Publié le 04 mai 2013 par Vargasama

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BONOBO

The North Border

Ninja Tune (2013)

Douceur, équilibre et volupté. Voici quelques mots qui pourraient introduire une approche sensitive du nouveau chef d’œuvre de Bonobo « The North Borders ». Immanquablement, comme pour ses quatre précédents efforts, le bassiste, DJ/producteur et compositeur britannique, Simon Green, excelle dans l’élaboration de ses textures sonores riches, profondes et chargées d’émotions. Toujours sur le mode downtempo, l’atout majeur de l’écurie Ninja Tune expose en treize titres somptueux sa vision charnelle de la musique électronique, un savant mélange de mélodies touchantes et enivrantes nappées sur une assise rythmique glitch faite d’assemblages ingénieux et solides.

Le disque se dévoile avec une ouverture quasi subaquatique, « First Fires » pose les jalons du véritable travail d’orfèvre qu’a réalisé Bonobo. Ce subtil alliage de beats et de synthés aériens, accompagnés d’un ensemble à cordes vibrant en apesanteur, offre une belle plage instrumentale au chanteur folk de Brooklyn, Grey Reverend (remarqué par The Cinematic Orchestra), qui vient délicatement y déposer sa voix fascinante. Rappelant Woodkid dans son sublime « Iron », ce premier titre dégage une sorte de nonchalance poétique bouleversante ! « Emkay » et sa rythmique 2-Step typiquement anglaise nous replonge dans les ambiances drum & bass et jungle des années 90, tandis que le single « Cirrus » et son doux carillon entêtant nous prépare aux « Befores » deep-house des beach parties azuréennes. Puis vient le morceau phare de l’album, avec la participation de la magnifique Erykah Badu, pionnière de la scène nusoul avec son « Baduizm » sorti en 1997. « Heaven For The Sinner » est un pur bijou electronica, atmosphérique et tendre, riche en sonorités ouatées et synthés triturés : une prestation délicate de la diva et une production minutieuse de l’architecte sonore. Bonobo a le chic pour découvrir et lancer de nouveaux talents, on se souvient d’Andreya Triana dans le précédent opus « Black Sands », c’est au tour de la ravissante chanteuse anglaise Szjerdene de faire ses preuves dans deux titres « Towers » et « Transits ». Sa voix suave et soulful est apaisante ; bien qu’en retrait, elle déploie une sensualité proche de celle de l’immense Sade. C’est Cornélia qui a l’honneur de clore le disque avec « Pieces », la jeune chanteuse pop a écrit les paroles et a participé à sa production. Déjà remarquée lors de ses apparitions notamment sur le sublime « Sleepless » du Portico Quartet, elle brille à nouveau dans une ambiance trip-hop aux accents intimistes que seules les samples de Green savent produire. Simon semble nous adresser une synthèse de tout ce qui se fait mieux dans la musique électronique actuelle, en Angleterre comme ailleurs : de l’abstract hip-hop de « Ten Tigers » ou « Jets », à la nudisco d’ « Antenna », en passant par le dubstep de « Sapphire », la balearic deep-house de « Don’t Wait » sans oublier le cinematic breakbeat de « Know You ».

Élégance et maestria sont donc une fois de plus au rendez-vous dans cette dernière mouture made in UK de Simon Green, artiste discret et au combien précieux.

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