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Dans l'immédiat, seule la gauche...

Par Alaindependant
samedi 4 mai 2013 Face à la précarité galopante, à la paupérisation tout azimut par des politiques anti-sociales qui laminent les acquis arrachés de haute lutte, il n'y a pas au stade actuel, tel que configuré par le monde politique, d'alternative à la gauche, toutes sensibilités confondues. L’avènement d'une gauche ouverte à tous les mouvements et actions qui se veulent et agissent en alternative au capitalisme sauvage du tout marché et à la mondialisation, sera salutaire. Peut-être y perdrait-elle son nom, qu'importe, l'essentiel est de sauver les meubles, d'être sur la brèche. Pour ce faire, la gauche doit revenir à ses primats, sa raison d'être : la justice sociale , la protection des plus démunis. Sa survie en dépend. Quitte à se repenser, à se rénover en s'ouvrant aux combats d'autres courants politiques et mouvements sociaux d'avant-gardes à l'échelle mondiale, que ce soit dans le domaine de l'écologie, de l'économie ou de la santé, tout en misant sur l'école comme vecteur du changement sur le long terme . L’ère de la réal-politique est bel et bien révolue, les lignes de démarcation doivent être respectées et traduites dans les programmes. De plus graves fractures sociales sont à éviter, à tout prix. L'implosion sociale est imminente. D'avoir fait rêver les gens d'un maximum de confort dont on leur retire aujourd'hui les acquis qui relèvent rien moins que de la décence, peut avoir des retombées fâcheuses. On ne peut berner impunément des populations conscientes de leurs droits. Acculés au désespoir, les hommes sont capables de tout . Ceux qui font fi de leur amour-propre, de leur droit légitime à une vie décente devraient craindre le retour de la manivelle. Rien n'est plus dangereux que des foules en colère ! Il ne sert à rien de cibler les communautés étrangères pour en faire les boucs-émissaires des populations d'origines fragilisées par la crise. Le malaise et la mal vie sont communs. Il ne sert à rien de jouer sur le désarroi général. Le peuple déboussolé, désinformé, intoxiqué, sait reconnaître les siens.Il sait que seule la gauche a encore quelque chose à offrir, bien qu'elle puisse si peu. S'il lui reste une illusion d'espoir, c'est là qu'il ira la chercher. Quant aux étrangers, que la politique politicienne charge de tous les maux du système, on tenterait vainement de les dresser contre les sociétés de leurs pays d'accueil. Pour avoir fui la misère, l'oppression ou la guerre, et quelques soient les difficultés présentes et à venir, ils ne peuvent qu'être reconnaissants. Les autres, autochtones ou assimilés sont leurs concitoyens, leurs frères. Preuve en est, que ceux qui sont venus d'ailleurs, à la recherche qui de conditions viables, qui de sécurité, n'ont pas démérité. Leur apport a été indéniablement enrichissant. Les musulmans plus précisément, nonobstant l'image que l'on se fait d'eux, sont et resteront des gens de paix : «  Nulle contrainte en religion » leur recommande le Saint Coran ». Car l'autre est un égal et le bon voisinage un devoir, tout musulman est tenu de coexister dans le respect. Le vivre-ensemble étant central en Islam, les musulmans ne peuvent qu'être enclins à la solidarité et à l'entente. L'Islam se situant à gauche, les musulmans ne peuvent se tromper de camp. Celui d'un avenir meilleur pour tous. Celui du respect de la vie dans son sens le plus large. Dans leur idéal de justice, celui de l'Islam, le libéralisme est une injustice flagrante, qui se transmue, au fil du temps, en déni d'existence à l'encontre des hommes et des autres formes de vie, une violation des règles qui concourent à l'harmonie du monde. L'aspiration à la dignité, existera tant qu'existeront les hommes et que le minimum de droits requis pour vivre dans la décence est bafoué. La lutte pour l'égalité, la justice et la fraternité est éternelle, le besoin d'évoluer dans un environnement apaisant lui est intrinsèque. A la gauche donc de faire sa mue. Toutefois, si judicieuse et ambitieuse que puisse être l'organisation des mouvements de gauche, leur apport sera infime et transitoire tant que les valeurs du partage, du respect de la vie, du don et d'une simplicité assumée n'investiront pas le quotidien des gens dans les actes les plus anodins et ne se traduiront concrètement pas dans la réalité. En ce sens, les populations les moins pauvres de la planète ont un devoir de solidarité envers les trois-tiers les plus démunies. Un mode de vie sain leur sera non seulement bénéfique en tant que personnes, dans leurs propres frontières et sur leur propre territoire, il sera aussi le garant d'une meilleure vie pour les générations futures de l'humanité entière. Car pour les peuples du tiers-monde, les pays développés sont un modèle, les citoyens de ces derniers, revenus exsangues des promesses édéniques des sirènes du marché ne peuvent plus se tromper. Désormais, le sentiment du bien-être ne sera plus tributaire de la croissance et des seuls biens de production industrielle auxquels nous devons la boulimie de consommation actuelle, les luttes fratricides, les guerres, les génocides, le pillage meurtrier et la dégradation alarmante de la Terre . Parce qu'il a les moyens intellectuels et organisationnels de drainer l'humanité vers une voie nouvelle, celle du bon sens et de la mesure, le monde développé en a la responsabilité historique et morale. Telle est sa mission aujourd'hui. Et sa dette. Grâce à quoi, le bien-être n'aura plus le sens qui berce les enfants de la civilisation actuelle. L'histoire prendra un autre virage. L'apport de la modernité revivifiera les cultures traditionnelles, mettant en exergue la sagesse ancestrale et en échec le formatage induit par la cadence horriblement assassine de la productivité et du mythe du progrès. L'accomplissement ne se résumera plus à l'avoir, mais d'un juste équilibre entre le matériel et le spirituel. De commune mesure les hommes marcheront vers un avenir plus juste et plus sûr. Ils auront pris le temps d'apprendre qu'ils sont interdépendants, quelle que soit les distances qui les séparent. Djouher Khater

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