Magazine Culture

Manifestation du 5 mai : Joyeux anniversaire, François Hollande

Publié le 05 mai 2013 par Aurelieb @aureliebacheley

SAM_0499Les balais auront fait la loi en ce dimanche 5 mai, jour de la manifestation de Jean-Luc Mélenchon, « contre l’austérité, contre la finance et pour une VIe République ». De place de la Bastille à Nation, 30 000 personnes ont défilé selon la préfecture de police, 180 000 selon Jean-Luc Mélenchon. Pour le leader du Front de gauche, réussir à mobiliser 100 000 personnes relevait déjà du « triomphe ».

« Marx ou crève », « Ils nous mettent au régime ? Changeons de régime », « Tout élu rasoir doit être jetable »… autant de slogans affichés par les manifestants lors de cette journée qui a rassemblé un très large public. Des jeunesses communistes aux militants soixantenaires  du front de gauche, en passant par les manifestants pour les droits des sans-papiers et ceux pour l’espéranto, langue universelle pour « la démocratie au travers des mots », le cortège est riche, et les revendications nombreuses. Sous les termes « austérité » et « finance » se cachent bien des démons présents dans le discours de Jean-Luc Mélenchon. Son message de solidarité et d’espoir est acclamé par l’ensemble des manifestants, dont certains semblent avoir en tête un idéal que le leader du Font de gauche pourrait incarner. Il rappelle la crise que traversent l’Espagne, de la Grèce et du Portugal, sort auquel « ne peut se résoudre la France », avant d’invoquer un « référendum révocatoire » permettant aux citoyens d’ « arrêter le mandat qu’ils ont confié à un homme », François Hollande.

SAM_0512
« François Hollande doit faire preuve d’un courage politique »

Un discours auquel n’est pas insensible Elodie, 35 ans, venue manifester aux côté de ses amis et de sa famille. Aucun événement précis ne guide la conduite d’Elodie aujourd’hui, mais plutôt une « lassitude générale ». La manifestation du 5 mai s’inscrit dans la « continuité » de son état d’esprit, explique-t-elle.

Une lassitude qui concerne avant tout l’emploi. C’est en effet l’Accord National Interprofessionnel (ANI) qui est blâmé par les manifestants. Stéphane, 49 ans, est monté ce matin dans le car transportant 116 personnes de Saône-et-Loire. Ce chauffeur-routier militant au sein du syndicat Solidaires clame que l’emploi devrait être « la grande priorité en négociation avec les syndicats », ce qui n’est pas le cas avec l’ANI, selon lui. Plus question pour lui de faire confiance à François Hollande : « je n’attends plus rien de lui, il n’a plus sa place comme chef du gouvernement ». Un sentiment que ne partage pas totalement Josette, retraitée d’Indre-et-Loire. « François Hollande doit faire preuve d’un courage politique ! Il doit écouter le monde de la rue. Il entendra qu’il est toujours temps de revenir sur l’ANI ! ». Les autres chantiers à traiter selon elle : « les sans-papiers, les salaires et la réforme des retraites. »

SAM_0508
Les échos du mariage homo

Si ces sujets rassemblent les manifestants, le thème qui grouille encore dans la foule parsemée de poussettes est le mariage pour tous. Une nouvelle journée de mobilisation des anti avait en effet lieu aujourd’hui dans plusieurs villes de France, dont Paris. Et c’est bien le passage de la loi sur le mariage pour tous qui restera dans les mémoires selon Frédéric, encarté depuis peu au PCF : « Mitterrand, c’était la peine de mort, Hollande, c’est le mariage pour tous » affirme-t-il avec reconnaissance pour cette « avancée majeure ». Toutefois, la protection des entreprises françaises comme Florange ou Pétroplus via leur nationalisation aurait du être le cheval de bataille du président pour sa première année de quinquennat, selon Frédéric.

L’enthousiasme pour la loi est bien moindre du côté de Jérémy, étudiant en sciences politiques. Il estime que le mariage pour tous n’était pas un thème « si important » et que cela constitue davantage une « diversion qui aura crispé la France pendant des semaines » qu’un acquis démocratique. Aucune autre priorité cependant selon le jeune-homme qui n’a pas voté l’année dernière. On l’aura compris : le petit bout de chemin accompli par François Hollande dans la lutte contre les inégalités est bien loin de suffire. Les citoyens l’attendent sur tous les fronts, et celui de l’emploi en priorité.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aurelieb 23 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines