Les chefs sont devenus de véritables acteurs. Si le théâtre pouvait prendre modèle sur l'univers de la cuisine pour faire l'apologie de ses auteurs, les salles obscures ne seraient plus à moitié vides comme je le constate avec tristesse. Je reviendrai sur le sujet le 28 avril en relatant le Palmarès qui sera présenté sur France 2 en lieu et place de la Cérémonie des Molières dont on a été privé l'an dernier.
Le scoop du jour c'est l'annonce du nouveau programme de Cuisine+ qui sera à l'antenne tous les lundis et mardis à 12 heures à partir du 6 mai.
J'ai eu l'opportunité de voir un épisode, et par la même occasion de découvrir un chef que je ne connaissais pas. Christopher Aarvik est un globe-trotter un peu fou, très sportif (il est fan de long-board) et sans complexes, un peu à l'instar de Jamie Oliver que l'on connait et aime beaucoup.
Il installe sa cuisine à ciel ouvert sur le port, en bordure de plage ...au gré de ses envies et en se mettant à la portée des gens. Sa personnalité chaleureuse le rend sympathique et on lui pardonne ses facéties. Son passage sur les marchés ne laissera personne indifférent. Il renifle à gauche et à droite. Il goûte tout. Il est folklorique, c'est le moins qu'on puisse dire.
Je ne sais pas si ses recettes feront date. Mais son savoir-faire est appréciable. Sa décontraction est à imiter sans modération. Il n'est pas du genre à imposer des diktats : vous n'avez pas d'estragon sous la main, prenez de la ciboulette !
Cette manière de cuisiner, avec ce que l'on trouve et ce dont on dispose, c'est ce que je fais tous les jours et j'apprécie de voir qu'un chef peut travailler avec cette contrainte. Parce que c'est facile de faire de la grande cuisine avec des produits exceptionnels. C'est une autre histoire pour le commun des mortels. Christopher, que vous appellerez bientôt Chris, revendique d'être autodidacte. Il cuisine depuis l'âge de 14 ans et compose ses plats au jugé, sans se soucier des codes et des conventions.
La gastronomie est pour lui une occasion d'échanges et de rencontres. La série qu'il a enregistrée pour Cuisine+ l'a conduit dans le Sud de la France. Pour cet homme, certes francophone, mais d'origine norvégienne, le contraste est puissant.
Ce n'est pas un hasard si j'invoquais plus haut le théâtre parce que le jeune sportif joue de son charme et de son accent pour redécouvrir le terroir marseillais ... de sa maman. Et son enthousiasme est communicatif.
Manifestement, tous ceux qui sont passés devant sa planche devenue table de cuisine, ont été conquis par la saveur de ses plats. il a une manière toute personnelle de préparer le taureau de Saintes-Maries-de-la-Mer, le maquereau de Marseille, la dorade et le thon de Porquerolles, le porc de Roussillon, les moules d'Arles, l'agneau des Alpilles, le poulet d'Hyères, la truite de Bauduen, le veau d'Aups et le calamar de Sanary.
Ces dix rendez-vous vont changer le regard que l'on porte sur la cuisine méditerranéenne et on souhaitera ensuite que le globe-fooder promène son long-booard sur toutes les côtes françaises.
Cuisine à ciel ouvert, sur Cuisine+, une série de 10 épisodes de 13 minutes, tous les lundis et mardis à 12 heures, à partir du 6 mai 2013.