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Les 16 vérités sur panoramas #16

Publié le 06 mai 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Visu Pano 16 Copie 726x1024 LES 16 VÉRITÉS SUR PANORAMAS #16

Après avoir passé deux jours à la seizième édition Panoramas, je crois que je suis bien placé pour vous délivrer les 16 vérités sur le festival. On vous en a caché certaines, d’autres sont avouées publiquement. Voilà donc les réponses aux questions que vous n’aviez jamais osé demander (ou auxquelles vous n’aviez jamais pensé). On joue la carte de l’honnêteté.

  1. A Panoramas, il fait froid. Je sais pas si vous avez déjà essayé de dormir sous une tente quand il faisait environ 0 degré à l’extérieur, mais vous ne devriez pas le faire. A moins de faire un feu de camp dans la tente (ce que je ne conseille pas non plus).

  2. A Panoramas, c’est le bordel. Moi j’aime bien le bordel, mais changer trois fois de set-time (oui, pas line-up, rappelez-vous) au cours de la soirée, c’est parfois un peu dur à suivre. Beaucoup ont donc attendu Dave Clarke et vu débarquer Don Rimini en haut de son monolithe étrange, tout comme certains attendaient Don Rimini et ont vu Joris Voorn, dont le set avait été inversé avec celui de Dave Clarke, et puis en fait non. Vous n’avez rien compris ? Les festivaliers non plus.

  3. A Panoramas, les gens finissent par s’endormir dans la boue. Et ce dès 22h. Ca me fait rire, mais sérieusement, qui a envie de payer sa soirée trente euros pour la finir à la Croix Rouge dans une couverture de survie dont le niveau sonore atteint les 140db dès qu’on bouge le petit doigt ? C’est bien la peine de se faire chier à remplir et dissimuler des pom’potes, les gars.

  4. A Panoramas, les gens sont gentils. Non, vraiment ; et pas que parce qu’ils ont pris des pilules qui rendent gentil. A part l’espèce d’abruti qui a sorti sa lacrymo pendant Joris Delacroix (pas un mal vu la qualité du set, mais on y reviendra), et les pickpockets (qui ne sont pas moins nombreux ici qu’ailleurs, malheureusement), tout le monde est cool.

  5. A Panoramas, même les mecs de la sécu sont gentils. Non mais sans déconner, j’ai jamais vu ça. Déjà, pour la distribution efficace de bouteilles d’eau aux barrières : merci. Et même pour le reste : souriants et jamais agressifs, ce qui ne les empêche pas de faire leur travail.

  6. A Panoramas, les filles ont des traits fluo sur les joues. Surtout les mineures (elles sont en majorité). Une fois passée la mode des moustaches de chat (c’est sûrement so 2009, mais je ne suis pas expert en maquillage corporel), on en arrive aux marqueurs colorés qui bavent des traits souvent bancals sur les pommettes des demoiselles. On souffre moins à voir ces mignonnes marques quand elles ont abandonné leurs talons au cours de la soirée.

  7. A Panoramas, on vient entre copains. Il n’y a qu’à regarder autour de soi : les gens circulent en meutes joviales, courent entre les deux salles le sourire aux lèvres, et sautillent gentiment devant les scènes (quand ils ne poussent pas trop vers les barrières). C’est sans doute de là que vient la bonne ambiance du festival, et c’est ce qui le rend aussi attachant.

  8. A Panoramas, il y avait les trois groupes les plus mi-débiles mi-funs de toute la France. Sexy Sushi, Cuir! Moustache et Salut c’est cool !. Je veux pas les mettre dans le même panier, chacun a des affinités différentes avec ces groupes. Toujours est-il que je me suis autant ennuyé devant la fausse rébellion de Sexy Sushi, un concert que j’ai trouvé étonnamment mou, que devant la fausse beaufitude de Cuir! Moustache et de sa Chenille (qui m’avait déjà laissé de marbre aux Trans) ainsi que devant Salut c’est cool, dont les coupes de cheveux m’échappent autant que les morceaux. Je me suis demandé si je ne savais pas m’amuser, je crois que c’est simplement que j’attends un peu plus de la musique.

  9. A Panoramas, de la musique, il y en a eu. Beaucoup, très fort. Et de la bonne. Parmi les sets les plus marquants du festival, celui de Boston Bun, jeune français issu de l’écurie qui sort des groupes à 200ch (et à peine moins de BPM). Une house racée, qui délaisse les gros moteurs pour nous plonger dans un monde subtil qui n’oublie jamais l’efficacité.

  10. A Panoramas, on oublie jamais l’efficacité. C’est ce que pensait Vitalic, qui est arrivé à Morlaix avec ses gros sabots : lightshow hallucinant et grosses basses pour soutenir…le vide. Parce que derrière le jeu de lumières, il n’y avait pas grand chose à part un enchaînement de « gros sons ». Côté «efficacité creuse», il n’est pas le seul, et est suivi dans le Grand Club par ses copains daubestep (elle est facile mais je m’en lasse pas) de Netsky, dont on avait déjà aperçu l’étendue du manque de talent aux Transmusicales, et Pendulum, que j’avoue juger sur les seules trente secondes que j’ai pu passer en compagnie de sa musique. Décidément pas mon genre.

  11. A Panoramas, mon genre, il y en avait. Et ça n’a pas manqué. J’ai pu voir BRNS une fois de plus, et à chaque fois leur concert s’enrichit, devenant plus mature, plus sûr de lui, et mêlant toujours mieux leur efficacité pop et leur impatience rock. Quant à Poni Hoax, il semble que leur dernier album se transforme mal sur scène : si l’ensemble est dansant, les tonalités plus chaudes se perdent, pour ne rien trouver à la place ; je pars en restant sur ma faim. Concrete Knives fait le show habituel avec une pop indé dont on connaît tous l’air : à défaut d’être surprenant, c’est plaisant. Comme Naïve New Beaters et leurs désormais mythiques palmiers gonflables qui ne tiennent jamais debout

  12. A Panoramas, j’ai essayé ce qui n’était pas mon genre, comme tout le monde. Bloody Beetroots ? J’ai essayé, mais je suis parti avant de voir l’armée de teens surexcités sauter au plafond aux premières notes de Warp, et écraser les plus faibles d’entre eux. Visuellement, c’est vide à part un gros logo qui clignote ; quant à la musique, il me semblait que ce genre avait été interdit par la loi depuis trois ans. Mais ces mafieux d’italiens ont dû trouver un vice de procédure pour continuer à assassiner nos oreilles plutôt que d’aller aider les éboueurs napolitains. Bakermat ? J’ai essayé, mais le concert ne tenait pas debout et les erreurs (touchantes au premier abord) fatiguent très vite. Et puis ce saxo omniprésent qui vient gâcher des beats pourtant souvent plutôt bien travaillés, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il n’est là que pour réussir à faire aimer la techno à vos parents (les miens aiment déjà). Klankarrussell ? Même verdict, où les erreurs sont remplacés par une platitude qui ne prendra jamais fin. Joris Delacroix ? J’ai essayé, mais l’ensemble était bien trop mou et n’a jamais réussi à décoller.

  13. A Panoramas, la programmation ne mettait pas assez le chapiteau (le « Club ») en valeur. Là où l’an dernier on a pu y découvrir Rone dans un DJ set majestueux, cette année les noms étaient un peu moins intéressants. J’avoue ne pas avoir tout été voir, mais à l’exception de Julian Jeweil, le dernier à y être passé cette année, et qui a livré un set aussi varié que béatifiant, j’ai eu du mal à y trouver mon bonheur. Je feins d’oublier Julien de Castilho, j’ai trop regardé son costume intégral de zèbre pour me rappeler de sa musique (j’admets aussi ma forte tendance à mieux me souvenir quand c’est mauvais que quand c’est bien, c’est donc bon signe pour le Rennais).

  14. A Panoramas, j’ai confondu des artistes. J’ai trouvé Joris Voorn surprenant et Dave Clarke décevant. Ou le contraire ? Comment voulez-vous que je sache ? Selon mes calculs scientifiques (j’ai eu 19 en maths au bac, la seule fierté de ma vie), c’est bien Joris Voorn qui m’a agréablement surpris : house délicate et une pointe de techno saupoudrée avec amour donnent un set prenant, entraînant et au final impressionnant. Dave Clarke, lui, fait plus dans une facilité décevante : transitions peu travaillées et tracks sans reliefs s’enchaînent, jusqu’à mon départ.

  15. A Panoramas, les artistent se masquent. Au-delà de Julien de Castilho, c’est surtout Boris Brejcha, dont la valeur du set ne tenait pas qu’à son hallucinante coiffe. Couronne dorée impressionnante de hauteur vissée sur le crâne, l’Allemand, instigateur de la « hightech minimal » (des mots laids pour désigner de la jolie musique), évite habilement tous les faux pas en délivrant une heure et demie impeccable et à l’efficacité implacable.

  16. A Panoramas, on s’en Morlaix doigts. On a peur d’être tombé dans le Pano. A part ces jeux de mots que je m’étais promis de caser, c’est vrai qu’on se sent légèrement floué : la programmation n’est pas tout à fait à hauteur de ce à quoi on avait été habitués. Pourtant, sans trop savoir pourquoi, on fait quand même confiance à l’équipe : après tout, les bons moments ne manquaient pas non plus cette année, même s’il est vrai que le tableau général est un peu entaché par les écarts dans une programmation qui aurait gagné à se faire plus légère, plus pointue.

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Après cette édition en demi-teinte, le festival en sera l’an prochain à sa dix-septième édition : chez les humains, c’est souvent l’âge où on trouve ses repères, espérons qu’il en soit de même pour l’adolescent qu’est le festival finistérien.


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