Magazine Culture

[critique] Trance, le nouveau Boyle à la sauce Inception.

Publié le 06 mai 2013 par Vance @Great_Wenceslas

C'est dingue ce que ce type est prolifique. Après un 127 heures éprouvant quoiqu'un peu vain et une très belle cérémonie d'ouverture aux J.O. de Londres l'été dernier, le revoici avec ce thriller hypnotique, remake d'un obscur téléfilm. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le pitch (du film hein, pas la brioche de poche) donne envie [NDLR : voir en bas de l’article] ! 

 

Trance-02.jpg

Vous vous imaginez bien qu'avec le réalisateur anglais aux commandes, le film n'est pas qu'un "simple" thriller classique, et qu'il en a plutôt profité pour faire toutes sortes d'expérimentations afin de moderniser le genre. Malheureusement, et c'est devenu une habitude, Danny Boyle part complètement dans un délire superflu pendant le dernier tiers du film. Une fin trop explicative, qui fait dans une surenchère inutile et qui vient ternir le tableau en nous prenant trop par la main, comme si les images ne suffisaient plus à parler d'elles-mêmes. Car pendant la majeure partie, on est totalement accroché à notre fauteuil, avec l'envie d'en savoir plus, et cette sensation de croire que l'on va deviner ce qu'il va se passer par avance, alors qu'en réalité, on a tout faux. En effet, Danny Boyle et son comparse John Hodge ont la brillante idée de commencer le film de manière très traditionnelle, et de petit à petit le faire basculer dans une sorte de surnaturel, sans que le spectateur s'en rende compte. On pense tout comprendre, puis on commence à se poser des questions, on devient pris au piège d'une sorte de labyrinthe, dans les méandres de la psyché des personnages, et l'on finit, à l'instar du trio principal, par ne plus faire confiance à ce que l'on voit. Je ne peux rien dévoiler de l'intrigue pour ne pas vous gâcher les effets de surprise, mais en gros, le réalisateur le dit aussi : au départ, on pense que Simon est le personnage principal, à la fin l'histoire est devenue plutôt celle de Franck. Au milieu, c’est Elizabeth, élément mystérieux qui semble détenir la vérité. 

Le trio se devait d'être irréprochable pour tenir un tel film sur ses épaules. Les acteurs sont parfaits, et même si le film a des faiblesses assez énormes (la fin est tellement ratée !), il vaut le coup d'être vu uniquement pour leur performance. On ne le dira jamais assez, mais Vincent Cassel est vraiment excellent. Rosario Dawson et James McAvoy assurent également. 

Trance-03.jpg

On pourra aussi souligner le fantastique travail de montage, qui parvient à jouer avec le spectateur sans qu'il s'en aperçoive. La photo est extraordinaire, certains pourront trouver les effets de filtres bleus et orange un peu trop kitsch, personnellement j'ai beaucoup apprécié l'aspect envoûtant qui en découle. Gros effort sur le son également. Bref l'emballage est parfait. Il faut certes aimer ce que fait Danny Boyle d'habitude, mais quand même, ça a de la gueule et c'est surtout totalement justifié et dans l'esprit du film. 

Trance est le genre de film qui en fait peut-être un peu trop, mais qui donne envie de le revoir. Le spectateur ne reste jamais passif devant ce film, il se prend au jeu, il reconstruit dans sa tête l'histoire. Si vous aimez Memento ou Inception, vous devriez apprécier Trance, le dernier délire d'un réalisateur toujours surprenant.

 

Ma note (sur 5) :

4

Note moyenne au Palmarès (sur 4 notes) :

3,25


 

Trance 01

Titre original

Trance

Mise en scène 

Danny Boyle

Production 

Cloud Eight & Film4

Distribué en France par

Pathé

Date de sortie France 

8 mai 2013

Scénario 

Joe Ahearne & John Hodge

Distribution 

James McAvoy, Vincent Cassel & Rosario Dawson

Durée 

95 min

Musique

Rick Smith

Photographie

Anthony Dod Mantle

Support 

35 mm

Image 

2.35:1 ; 16/9

Son 

VF & VO DD 5.1

Synopsis : Commissaire-priseur expert dans les œuvres d'art, Simon se fait le complice du gang de Franck pour voler un tableau d'une valeur de plusieurs millions de dollars. Dans le feu de l'action, Simon reçoit un violent coup sur la tête. A son réveil, il n'a plus aucun souvenir de l'endroit où il a caché le tableau. Ni les menaces ni la torture ne lui feront retrouver la mémoire. Franck engage alors une spécialiste de l'hypnose pour tenter de découvrir la réponse dans les méandres de l'esprit de Simon ...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vance 6006 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine