- Perrine, Arnaud, qui êtes-vous et pourquoi avez-vous décidé de résider au Collège ?
Nous sommes tous les deux traducteurs littéraires à plein temps et avons décidé de venir au Collège pour profiter d'un cadre de travail différent du nôtre et rencontrer d'autres traducteurs.
- À quand remontent vos débuts dans la traduction littéraire ?
Perrine : J'ai commencé à traduire en 2008, un an après avoir terminé le Master de Traduction Professionnelle de Charles V. Je m'intéressais à la traduction depuis plusieurs années déjà, je l'avais d'abord étudiée d'un point de vue théorique à l'université, en maîtrise et DEA de Lettres Modernes, puis d'un point de vue pratique en M1 et M2 d'anglais.
photo: Philippe Soubias
Arnaud : J'ai justement commencé à goûter à la traduction au moment où Perrine préparait le test d'admission au Master. À ce moment-là, je m'y suis intéressé de façon un peu lointaine, ludique. J'étais bien loin de m'imaginer que j'en ferais un jour mon métier. Nous habitions Dublin à l'époque et c'est là que j'ai vraiment pris goût à la langue anglaise. Une fois revenus en France, après divers petits travaux de traduction, j'ai décidé de me former sérieusement. La journée je travaillais dans une bibliothèque, le soir et le week-end je travaillais la traduction.- Depuis quand traduisez-vous à quatre mains ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?
Perrine : Notre première collaboration remonte à 2011, ça a été un coup de chance : Flammarion m'a proposé un livre avec un délai tellement court qu'ils cherchaient un deuxième traducteur. Arnaud venait de terminer sa formation et hop, on s'est retrouvés à traduire ce livre à quatre mains. L'expérience a été tellement concluante pour tout le monde que nous travaillons désormais en binôme pour eux !
Arnaud : Le grand avantage de travailler à deux est de pouvoir partager ses doutes et ses questions avec quelqu'un qui connaît le texte aussi bien que nous et qui est totalement engagé dans ce travail. Chacun compense les faiblesses ou les fatigues de l'autre, c'est vraiment un bon travail d'équipe. Intellectuellement c’est très stimulant. Le seul inconvénient est financier... on n'est pas payé deux fois plus !
- Parlez-nous un peu de l’auteur et du roman que vous traduisez, et éventuellement des questions de traduction qu’il soulève.
Arnaud : L'auteur que nous traduisons, Helen Walsh, est née en 1977 à Liverpool. Elle a écrit trois romans, nous avions traduit son troisième l'année dernière et il s'agit ici de son premier, jusqu'alors resté inédit en français et qui s'intitule Brass. Il est centré sur deux personnages d'une vingtaine d'années, Millie et Jamie. C'est en quelque sorte le portrait d'une jeunesse en perdition.
Perrine : Ses romans se situent à Liverpool, ce qui pose bien des problèmes de langue. Du point de vue de la traduction, la plus grosse difficulté de ce texte est sans doute l'utilisation du « scouse », le dialecte propre à la ville de Liverpool.
- Quelles sont vos impressions sur le quotidien au Collège ?
Arnaud : La résidence est un lieu extraordinaire ! J’avais un peu peur de la vie en communauté et puis les choses se sont très bien passées. Nous avons fait de belles rencontres et nous avons bénéficié de merveilleuses conditions de travail. Ça a du bon de sortir de sa tanière !
Perrine : D'excellentes impressions ! Les conditions de travail sont optimales, l'ambiance très amicale. Il y a une véritable émulation entre les traducteurs.
- L’auteur que vous rêveriez de traduire ?
Tous les auteurs ! Chaque livre pose des problèmes particuliers et de ce point de vue, c'est toujours enrichissant.