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REVIEW : Barn Owl – V.

Publié le 07 mai 2013 par Vargasama

Barn-Owl-V

BARN OWL

V

Thrill Jockey (2013)

L‘expérimentation et l’improvisation ont toujours été les maîtres mots du duo Barn Owl depuis leur premier album éponyme sorti en 2007. Evan Caminiti et Jon Porras composent une musique baignant entre ambient et drone. La sortie récente de leur dernier opus « V » nous invite encore une fois à plonger dans leurs univers unique.

L’ambient est un style des plus particulier car souvent il nous suffit d’imaginer que le simple fait de superposer des nappes et autres sons planants suffit à composer un titre. L’approche de Barn Owl sur le sujet est bien plus complexe et surtout moins simpliste que l’on peut le croire. Il faut avouer que, contrairement aux précédents albums du groupe, « V » semble baigner un peu plus dans un univers drone, un univers plus sombre. Le recours aux machines et autres synthés est, sur ce disque, omniprésent, laissant quelque peu de côté les guitares et autres effets auxquels le groupe avait régulièrement recours. Ce choix n’en est pas moins intéressant et judicieux. Il est même étonnant à la première écoute du disque de ne pas entendre ces nombreuses couches de guitares. Mais il faut dire ce qui est, le travail de Barn Owl fait vite oublier ce petit changement de direction. Le titre « Void Redux » qui ouvre le disque, nous évoque Lustmord, dans son approche presque minimaliste, tout en nous enveloppant dans un univers sombre, spectral, où mélodies et basses profondes nous submergent petit à petit. On peut même imaginer Tangerine Dream en écoutant « Blood Echo » et ses superpositions de couches synthétiques et de textures rendant le titre à la fois envoûtant et grandiose. « Pacific Isolation » quant à lui nous fait irrémédiablement penser au travail de MGR, aka Michael Gallagher (guitariste d’Isis) ou au drone de Earth.

Le dernier titre du disque, “The Opulent Decline” représente à la perfection le travail de Barn Owl. A l’origine une improvisation de 30 minutes, le groupe a voulu restituer au final un morceau de 17 minutes, nous prouvant que l’ambient n’est pas forcément un style de musique que l’ont compose à l’avance mais qui se vit avant tout. Ainsi nous atteignons peut être ici le summum de l’art du duo, un titre où réside la volonté de faire une musique en perpétuelle évolution, où l’auditeur se retrouverai baladé entre une multitude de textures et d’atmosphères rendant ainsi la musique captivante et loin d’être ennuyeuse.

Barn Owl vient donc une fois de plus de réussir à faire évoluer son style, chose qui, de prime abord ne semble pas des plus facile lorsque l’on aborde le sujet de l’ambient / drone. Très loin des standards musicaux que notre belle jeunesse idolâtre, Barn Owl vient de nous prouver qu’il reste encore un bel avenir à la musique improvisée, à la musique que l’on n’écoute pas, mais que l’on vit.

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