Le constructeur finlandais a dévoilé ce matin, à New Delhi, un nouveau modèle de la gamme Asha, le 501, feature phone dédié aux marchés émergents. De quoi rassurer les actionnaires, qui montrent clairement des signes d’impatience? Pas si sûr…
Des modèles de transition pour des consommateurs qui n’en veulent déjà plus...
Etrange, cette vision particulière qu’à Nokia du monde du mobile depuis quelques années. Focalisé sur les Windows Phone, après avoir mis à la corbeille les modèles sous Symbian, ceux-là mêmes qui généraient le volume d’affaires le plus important, Nokia fait un demi-pas en arrière, avec sa gamme Asha, qui tient le rôle de feature phone. Dédiée aux marchés émergents, ou considérés comme tels relativement au pouvoir d’achat des potentiels clients dans ces zones du monde, on peut la comparer à une sorte de Symbian évolué, mais qui reste néanmoins bridé par rapport à des smartphones Android.
Les récentes analyses de ces soit-disant marchés à faible pouvoir d’achat par tête de pipe, mais doté d’un volume de client élevé montrent qu’il est déjà trop tard pour parvenir à séduire avec des produits de ce genre, puisque même au fin fond de la brousse, on veut avoir un smartphone évolué. Un marché rêvé pour les produits Android tout droit arrivés de chine, eux aussi, à faible coût.
La démarche de Nokia, ce matin, en s’adressant à l’assemblée réunie à New Delhi, s’inscrit dans le désir de la firme de conquérir un marché au potentiel élevé. En théorie, du moins. Stephen Elop y a présenté le Asha 501, dont on retiendra surtout un prix, annoncé à 99$ hors taxes, une autonomie de 17 heures en conversation et 46 en veille, tandis que son interface tactile semble probante, ou encore que l’accès mobile à Facebook sera gratuit avec certains opérateurs.
Hier, cependant, lors de l’assemblée des actionnaires de la marque à Helsinki, Stephen Elop devait sans aucun doute se sentir un peu moins à l’aise, face à une impatience des actionnaires plus que palpable :
« Vous êtes quelqu’un de bien et l’équipe de direction fait de son mieux, mais de toute évidence, ce n’est pas assez, a déclaré Hannu Virtanen, un actionnaire, au patron Stephen Elop. Vous êtes conscient que ce sont les résultats qui comptent ? La route vers l’enfer est pavée de bonnes intentions. S’il vous plaît, changez de route. » (Reuters)