Magazine Beaux Arts

L’exposition « De l'Allemagne »

Publié le 10 mai 2013 par Louvre-Passion

Affiche de allemagne Pour tout dire j’ai trouvé cette exposition plutôt « intello ». Son titre complet est « De l'Allemagne, 1800-1939. De Friedrich à Beckmann », ce qui nécessite déjà un décryptage. « De l’Allemagne » est un ouvrage écrit par Germaine de Staël (1766-1817) une femme de lettres française célèbre pour son œuvre qui a exercé une profonde influence sur la littérature romantique. « De l'Allemagne », publié en 1813 évoque la naissance du « Sturm und Drang » (tempête et assaut), un mouvement littéraire qui marque le début du romantisme et exalte le sentiment, l’individualité et la nature, en réaction à l’importance excessive accordée par les Lumières à l’esprit et à la raison.

Quand au sous-titre « De Friedrich à Beckmann », il fait référence au peintre Caspar David Friedrich, (1774-1840) qui fut l'un des plus grands représentants du romantisme et à Max Beckmann (1884-1950), un peintre et graveur dont l’œuvre présentait une vision très critique de la société allemande, opposé au nazisme il émigra aux Etats-Unis.

Historiquement, le fil conducteur de l’exposition est la constitution de l’unité allemande à partir du XIXe siècle. A la différence de la France dont l’unité politique se forge dès les Moyen-âge, l’Allemagne est une mosaïque d’Etats très disparates jusqu’au XVIIIe siècle. Paradoxalement c’est Napoléon qui est, en partie, l’un des artisans de cette unité. L’occupation des Etats allemands par les armées impériales déclencha un fort sentiment nationaliste parmi la jeunesse et les artistes.

A la fin du XVIIIe siècle, sous l’influence de Johann Joachim Winckelmann et de son ouvrage « Histoire de l'art de l'Antiquité » (1764), l’Allemagne se révèle « Grecque » comme en témoigne ce tableau de 1787 « Goethe dans la campagne romaine ».

En 1808 à Vienne un groupe de jeunes artistes fonde la confrérie Saint Luc « Lukasbund » pour poser les bases d’un nouvel art Allemand. Entre 1800 et 1820 les frères Grimm, Clemens Brentano et Achim von Arnim recueillent les contes populaires pour préserver le passé germanique légendaire et populaire. Ils publient le « Knaben Wunderhorn Alte deutsche Lieder » qui se traduit en français par « Le Cor merveilleux de l’enfant », un recueil d'environ mille chants populaires.

Au fil de l’exposition se déroulent les thèmes qui ont fait la diversité de l’art allemand. Le patrimoine symbolisé par les représentations de la cathédrale de Cologne, le paysage avec la forêt, abri des anciens Germains, les tombes de guerriers et d’ancêtres héroïques, les fleuves et les montagnes. Tout au long de l’exposition l’image de Goethe est très présente.

Au début du XXe siècle les artistes vivent le choc de l’hécatombe de la première guerre mondiale, les œuvres deviennent alors tourmentées. Viennent ensuite la crise économique et politique. Avec l’arrivée au pouvoir des nazis l’art est sommé de se mettre au service de la nouvelle idéologie. Ceux qui refusent sont poursuivis où s’exilent et leur art considéré comme dégénéré.

On finit ou on commence par un « Atlantik Wall » une œuvre commandée, pour l’occasion, à l’artiste contemporain Anselm Kieffer.

Cette exposition qui s’inscrit dans la commémoration du 50e anniversaire du traité d’amitié Franco-Allemand se déroule jusqu’au 24 Juin 2013 dans le Hall Napoléon, sous la pyramide.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Louvre-Passion 308 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte