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Dark Feed (Michael & Shawn Rasmussen, 2013)

Par Doorama
Dark Feed (Michael & Shawn Rasmussen, 2013) Une équipe de tournage investit un ancien hôpital psychiatrique désaffecté pour y tourner un film d'horreur. Il se dégage rapidement de ses murs quelque chose de maléfique. La folie qui habitait le lieu semble pénétrer doucement chaque membre de l'équipe, réveillant leur violence et leurs instincts criminels.
D'indécrottables idéalistes, trop curieux, voilà ce que nous sommes à la rédaction de Doorama ! On le sait, la cohorte de direct to DVD horrifique qui pullule depuis des années est souvent source de déconvenues encore plus brutales que leurs images. On le sait, lorsque l'on vend un film avec "Par le producteur de", ce n'est rarement bon signe... Dark Feed nous a donc malmenés durant 86 longues minutes, en accumulant ses instants horrifiques comme un politique les mensonges.
La perle noire à laquelle nous espérons nous heurter en tentant des films comme Dark Feed est quelquefois chèrement payée ! Dark Feed s'amuse avec une équipe de tournage qui pète les plombs, comme lentement pénétrée par le liquide noir qui ronge cet ancien institut psychiatrique et qui les transforme en tueurs. On a du mal à trancher pour savoir si c'est le film supposé être tourné dans Dark Feed, ou bien Dark Feed lui même qui est le plus mauvais. L'entrepôt désaffecté dans lequel prend place le film ne ressemble en rien à une ancienne institution médicale, les horreurs qui s'y seraient passées resteront obscures pour le spectateur, tout comme cette indécrottable connerie qui habite ses personnages et qui consiste à systématiquement pointer vers le couloir le plus sombre dans lequel un bruit s'est fait entendre... Ca erre interminablement dans des couloirs pour aller chercher les coups, oubliant toute autre considération scénaristique. Pénible !
Ne cherchez pas de but ou de motivation aux actions des personnages : il n'y n a pas. Ne cherchez pas non plus à comprendre pourquoi Dark Feed s'obstine à isoler ses personnages dans des couloirs où ils n'ont aucune raison d'aller, vous auriez alors toutes les peines du monde à comprendre comment une équipe de tournage n'est jamais composée de plus de 3 personnes... A peine maintenus dans le cadre, dirigés à coup de "ils regardent un écran, et là, ils entendent un bruit, alors ils vont voire..." les pauvres acteurs de Dark Feed ont toutes les peines du monde à assurer les transitions entre deux plans supposés horrifiques.Il n'y a rien d'autre dans Dark Feed qu'un décor désaffecté qui à fait germé dans une tête l'idée d'y tourner un film d'horreur : "waow, génial ce décor ! idéal pour un film d'horreur !". Dark Feed décide donc que ce décor serait appelé "ancien asile", et qu'il serait "hanté par des horreurs passées", et qu'il sera la source des horreurs à venir" : ces trois postulats signent l'idée de départ - et d'arrivée ! - de Dark Feed, le reste ne sera que remplissage laborieux totalement dénué de toute inspiration, jusqu'à ses moments sanglants, à peine distrayants.
Proche techniquement de la qualité d'un projet d'étudiant en cinéma (mais plutôt celui du cancre au fond le la classe...), Dark Feed tente maladroitement d'intégrer les vaques souvenirs de films d'horreur de son réalisateur (mais aime t'il ce genre ?) et tente de les intégrer dans son non-scénario : croyez-nous, la mission est impossible ! L'ennui de met pas plus de 10 minutes à venir nous chatouiller, la proposition de Dark Feed est indigente, tant pour l'amateur éclairé de ciné de genre que le consommateur occasionnel et peu exigeant. Aussi irritant que ses murs sont décrépis, ce tournage dans un ancien asile s'avère consternant du début à la fin : "fidèle lecteur, toi qui appuie sur la touche play de ta télécommande pour découvrir Dark Feed, abandonne tout espoir !". S'il y a quelque chose de réussi dans Dark Feed, c'est sa stupéfiante capacité à vider le genre de tout enjeu et de tout plaisir. Dark Feed propose au spectateur d'assister à un spectacle horrifique total, à un immense jeu de massacre dont les premières victimes ne sont autres que le scénario, la mise en scène, l'ambition et le langage cinématographique ! Et après la longue liste des métiers du cinéma, la prochaine victime de Dark Feed : c'est vous ! Interminable, indigent, indigne et vide, il n'y a hélas rien à sauver dans ce triste spectacle : vous voilà prévenus.
Dark Feed (Michael & Shawn Rasmussen, 2013)

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