Magazine Cinéma

[Critique série] GIRLS – Saison 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique série] GIRLS – Saison 2

Titre original : Girls

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Créatrice : Lena Dunham
Réalisateurs : Lena Dunham, Richard Shepard, Jesse Peretz, Claudia Weill
Distribution : Lena Dunham, Jemima Kirke, Allison Williams, Zosia Mamet, Adam Driver, Christopher Abott, Alex Karpovsky, Becky Ann Baker, Peter Scolari…
Genre : Comédie
Année de production : 2013
Diffusion en France : Orange Ciné Max
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
Retour des quatre jeunes femmes new-yorkaises : Hannah, Marnie, Jessa et Shoshanna et de leurs aventures trépidantes. Hannah se voit confier une mission prometteuse, Marnie retourne à la case départ, on va en savoir plus sur Jessa, et Shoshanna file le parfait amour avec Ray…

La Critique :
Parmi les fans les plus accros et les autres, se devinait comme un vent d’appréhension quant à la saison 2 de la pétillante série Girls. Et si cette nouvelle saison (qui s’est clôturée aux États-Unis, et chez nous sur Orange Cinéma Série le 19 mars) est toujours de qualité, on ne peut nier la perte concrète d’un certain intérêt. En réalité, c’est toujours aussi drôle, si tant est qu’on aime un certain type d’humour, davantage axé sur les mots et tout ce qui peut se rattacher aux mœurs. Le tout accompagné de quelques moments des plus cocasses.

Le principal souci de cette saison c’est qu’on ne sait pas où elle va. Dès le début, on ne sait pas pourquoi Hannah rejette si violemment Adam, pourquoi également à chaque épisode, on a l’impression de vivre une histoire unique. Cela donne un aspect très peu coordonné à la globalité, comme si les créateurs nageaient en eaux troubles, sans trop savoir où tout ceci finira.

GIRLS-SEASON-2-EPISODE-7-RECAP-facebook

Lena Dunham et tout ceux qui travaillent sur la série, sont toujours aussi doués. L’humour et la franche qualité qui avaient fait la grandeur de la série, sont toujours au rendez-vous. Mais ces riches composantes sont vite étouffées par certains automatismes, qui, s’ils étaient innovants au départ, deviennent vite des caricatures. À commencer par le personnage de Shoshana qui devient absolument insupportable. Le jeu de l’actrice Zosia Mamet tourne en rond, n’apporte rien de nouveau et ce qui était drôle au début, est tout simplement devenu imbuvable. Pour résumer, ce personnage, est devenu la caricature de lui-même.

Toujours dans la caricature (car elle est très présente ..), et sur le thème de la psychologie, qui est traité dans cette saison, d’autres personnages ne sont pas en reste. Par exemple, la relation de Jessa (incarnée par Jemima Kirke) avec son père nous a offert un moment de psychologie « bas étage », pas du tout à la hauteur de cette prestigieuse série. D’un point de vue qui se veut objectif, et en essayant de ne pas tomber dans une certaine injustice, il faut tout de même reconnaître que c’était assez facile. On prendra aussi l’exemple d’Adam, qui à force de puiser dans ce qui a déjà était fait, et d’user des mêmes ressorts, devient une véritable parodie. Adam Driver est de toute façon un acteur de grand talent, qui a fortement manqué à ce début de saison, mais au final, la profondeur de son personnage n’est jamais exploitée. Pourtant la saison 1 avait ouvert la voie, de manière très claire. De nombreuses possibilités donc, qui ont juste été balayées d’un revers de la main, et on se demande encore pourquoi .. Facilité ? Flemme ? Erreur non souhaitée ? Manque de travail de profondeur ?

La richesse de nouveaux thèmes n’apparaît réellement que sur la fin de saison, avec la découverte des nouveaux troubles compulsifs d’Hannah. C’est profondément intelligent d’avoir abordé un sujet aussi complexe que celui-ci, et on peut dire que cela a été traité avec finesse et intelligence.
Et ces troubles concernent Hannah !
Hannah, Hannah, Hannah, toujours Hannah ! À croire qu’il n’y a que son personnage qui a de l’importance ! Comme si les autres protagonistes étaient là uniquement pour servir son évolution. Notre chère et appréciée Hannah papillonne avec différents jeunes hommes dès le début, on suit ses aventures en ayant l’étrange impression qu’il n’y en a que pour elle. Soyons clairs, Lena Dunham qui interprète la jeune femme est une très bonne actrice et une créatrice hors norme, mais il serait judicieux qu’elle accorde plus d’intérêt et de place aux autres, pour les prochaines saisons de Girls (la troisième saison étant déjà lancée).

GIRLS-SEASON-TWO-facebook

Un autre défaut conséquent de la saison est son impressionnante inégalité. Girls ne peut pas se contenter de quelques épisodes « escapades ». Plus précisément, on aurait eu besoin pour une série de cette trempe, d’un suivi concret. D’une part, les épisodes n’ont presque rien à voir les uns avec les autres, ils ne se suivent pas réellement. D’autre part, de nombreux nouveaux personnages font leur apparition, et n’ont ni forcément un grand intérêt, ni n’apportent une avancée intéressante dans l’intrigue. De plus, ils disparaissent assez vite. D’ailleurs, on sait d’ores et déjà que Christopher Abbott qui incarne Charlie quitte la série.

Ici, on peut dire que les premiers épisodes, sont plutôt bien réalisés, drôles mais que la seconde moitié laisse un peu à désirer. Force est de constater qu’il n’y a plus cette fraîcheur, cet élan qui avait fait la force de la série dans les premiers temps. Sans vouloir faire de répétition, la qualité est toujours là. Les scènes sont drôles, bien jouées, bien filmées avec une musique toujours aussi bien choisie. Mais la somme des défauts énoncés au dessus a pris le pas sur tous ces bons éléments, et Girls est davantage devenue une série qui se regarde « comme ça ».

La série reste atypique et intéressante, espérons que ce ne soit rien qu’une mini mauvaise passe car l’essence profonde made in Lena, est toujours là. Un élément important c’est que Girls sort toujours des sentiers battus, ça, ça ne change pas, c’est toujours très drôle et ça fait toujours du bien ! La bande son reste exceptionnelle. L’esthétisme aux couleurs new-yorkaise toujours attrayant, et on ne peut nier la grande qualité de réalisation. D’un point de vue technique ça reste très bon, c’est le fond qui gêne. Et on a presque envie de dire que c’était prévisible, il fallait bien prendre le virage. Girls l’a loupé et a fait fausse route. De plus, la fin de saison est carrément prévisible ! On voit arriver le dénouement à des kilomètres. Une fin des plus grotesques, apparemment désirée comme telle dont on se serait bien passé. Vraiment.

Espérons que la saison 3 se reprenne et nous fasse quelque peu oublier celle-ci, qui est finalement en globalité assez décevante, et très inégale. Hormis certains thèmes porteurs, on a droit à un enchaînement d’histoires courtes, il ne se passe pas grand-chose et on brasse du vent. La seconde saison se laisse regarder, mais c’est tout.
Lena Dunham a gagné des prix prestigieux pour sa pépite, dont le Golden Globe de la meilleure actrice, et celui de la meilleure réalisatrice, on est donc obligé d’être un peu exigent. Avec un peu de volonté, de travail et de profondeur, Girls retrouvera peut-être, le chemin de la quasi perfection.

@ Audrey Cartier

GIRLS-ALLISON-WILLIAMS-CHRISTOPHER-ABBOTT-facebook
Crédits photos : HBO


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines