Magazine Cinéma

Excalibur

Publié le 11 mai 2013 par Olivier Walmacq

Issu d'un adultère entre le roi Uther Pendragon et Ygraine l'épouse du Duc de Cornouaille, Arthur accède au trône d'Angleterre par l'expulsion de la pière de la légendaire épée Excalibur. A partir de là, il va essayer de former une armée de chevaliers en vue de trouver le Graal...

Excalibur : affiche John Boorman

La critique arthurienne de Borat

John Boorman appartient à ces réalisateurs inégaux, mais dont on se souvient du nom en temps voulu. Pour tout vous dire, on lui doit aussi bien le survival tenduDélivrancequeL'exorciste la suite! En 1981, il s'attaque à un gros sujet, à savoir le Roi Arthur et cela de sa naissance à sa mort. Néanmoins, le réalisateur n'hésite pas à s'attaquer aux mythes pour faire entrer son film dans un côté Heroic Fantasy redoutable. En ce qui concerne le casting, on retrouve Nigel Terry, Helen Mirren, Nicol Williamson, Cherie Lunghi, Nicholas Clay, Paul Geoffrey, Robert Addie, Liam Neeson, Gabriel Byrne et Patrick Stewart.Excalibura eu un certain succès auprès du public (un des rares films d'heroic fantasy des années 80 où l'audience fut forte avecConan le Barbarede John Millius), mais a difficilement convaincu les critiques. Ce qui n'a pas empêché le film d'être devenu une certaine référence dans le genre. Un film dont Antoine Fuqua aurait bien fait de regarder avant de faire le pitoyableRoi Arthuravec pourtant Clive Owen. Rares sont les films ayant réussi à bien utiliser ce mythe (on n'a jamais été sûr de l'existence d'Arthur, donc le mieux reste de garder les pincettes!). Au hasard, on citeraMerlin l'enchanteur(même si cela reste avant tout un film d'apprentissage), dans un certain sensSacré Graal,mais beaucoup citerontLes chevaliers de la table rondede Richard Thorpe. 

Excalibur : photo John Boorman

Reste que le mythe d'Arthur a souvent inspiré le cinéma, maisExcaliburreste une pièce de choix indéniable. Boorman commence son récit par une guerre entre Uther Pendragon, seigneur aidé par le magicien Merlin et le Duc de Cornouaille. Les deux hommes aiment une même femme Ygraine et Pendragon cherche à l'avoir pour lui tout seul. Dès le début, la magie a un rôle prédominant puisque Arthur naît grâce à la transformation d'Uther en Duc, corrompant ainsi la jeune femme. Le personnage de Merlin est assez fascinant puisqu'il est à chaque fois la cause et la conséquence des événements. Il permet à Uther de coucher avec Ygraine mais en échange il prend Arthur. Quand il décide d'apprendre à Morgane sa magie, il ne se rend pas compte qu'il déclanchera une fureur inarrêtable. Ce qui fait de Merlin un personnage complexe auquel on ne sait pas trop se fier. Pour Arthur, il apparaît aussi bien comme un ami (il l'aide à trouver les chevaliers et le fait rentrer dans le droit chemin) que comme un ennemi (il lui ammène sa soeur sur un plateau). C'est toute la richesse de ce personnage, d'autant que le jeu souvent monolithique de Williamson sème le trouble chez le spectateur. Arthur est également un être tourmenté et n'échappant pas à une histoire le mettant sans cesse à l'épreuve.

Excalibur : photo John Boorman, Liam Neeson

Notamment son amour pour Guenièvre. Le second acte joue largement sur le triangle amoureux et irréversible Arthur/Guenièvre/Lancelot. Ce dernier est le meilleur chevalier de la Table ronde mais aussi le plus fervent ennemi de coeur de son roi. Lancelot s'en veut de cet amour et son exil est mal perçu par d'autres chevaliers. Ce qui donnera lieu à une scène de combat redoutable, mais aussi à une scène d'amour digne de l'Eden. Mais le passage le plus long et le plus intéressant reste la quête du Graal. A partir de ce moment, Boorman n'hésite pas à opter pour des scènes vraiment peu ragoutantes en prenant le point de vue de Perceval. Le plus jeune des chevaliers va être mis à rude épreuve par Morgane, demi-soeur d'Arthur et son fils qui est aussi celui du roi. Le moment est la renaissance pour la plus belle des morts. Boorman signe un film sublime plastiquement (le plan merveilleux où la Dame du lac amène l'épée semble sorti de l'affiche deDélivrance) et qui se révèle être la quête d'un roi en proie aux doutes, à la faiblesse et l'amour. Le jeu des acteurs peut parfois semblé théâtral, néanmoins le casting se révèle excellent. On pense notamment à Helen Mirren, merveilleuse en diablesse totale. Sans compterO Fortunaqui tourne toujours au bon endroit, au bon moment.

Un somptueux film sur le plus célèbre roi d'Angleterre.

Note: 18/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines