La seconde partie de la saison 3 couvre les épisodes 9 à 16.
Précédemment sur Geek me hard : The Walking Dead - Saison 3 (première partie)
Laissée en plein cliffhanger de mi-saison, la série n'a à ce moment jamais semblé aussi excitante, dure et légitime que dans cet affrontement entre deux groupes de survivants. La reprise nous plonge cette fois-ci dans le vif du sujet avec le gros morceau attendu par beaucoup : le gouverneur, enfin révélé, et l'inévitable confrontation qui en découle. Pour se venger, pour avoir le dernier mot, puisque plus rien n'a de sens dans cet ordre nouveau.
Cette seconde partie de saison brasse de plus en plus dans son vivier de personnages pour approfondir son étude méthodique : Hershel, seul être encore sensé, se bat contre des fantômes, et les questions des justes choix à faire tiraillent tout le monde. De Andréa, apprentie diplomate à Woodbury à Carl, le fiston de Rick, qui vire à l'adolescent à tendance sociopathe, jusqu'au personnage de Michonne, enfin tirée de son mutisme. L'amazone au sabre devrait d'ailleurs se montrer une alliée précieuse pour un hypothétique futur, ce qui devrait réjouir les amateurs du comic-book, jusque-là peu satisfaits du traitement lui étant réservé.
David Morrissey, Gouverneur inquiétant
La série, omnisciente quant à ses personnages, court le risque de ne rien avoir à raconter tellement elle se montre en prise avec ses dilemmes. Or, on nous montre tout précisément parce que l'humain est au cœur du sujet. Mais cette seconde partie de saison parvient à surprendre, entre un "vilain" ouvertement traité comme tel, la menace zombie mise en marge, et les évolutions progressives de certains personnages clefs.
À ce titre, le rôle de Merle, bête noire du groupe abandonnée au cours de la première saison, concentre une partie des enjeux : retrouvé en début de saison 3, c'est à lui de révéler au groupe leur perte progressive d'humanité, et de condenser à lui seul les particularités de l'ordre nouveau hérité de la fin du monde : pour survivre, il a dû prendre parti et se salir les mains. Sans se chercher d'excuse, le personnage expose clairement les problématiques qu'il a surmonté, le tout dissimulé derrière une attitude crâneuse de redneck qui lui attire évidemment les regards désapprobateurs des autres membres du groupe.
Le cœur, très littéral, de ce récit, c'est le couple composé de Glenn et Maggie. Touchantes et parfois pudiques, les quelques scènes leur étant consacrées ne racontent rien de moins que la naissance d'un nouvel espoir : l'amour, un semblant de vie de couple, les nouveaux dilemmes et les confrontations nécessaires. Mais aussi Les prises de risques et les instants d'intimité, loin du monde. Confrontés très directement au gouverneur dans la première partie de saison, Glenn et Maggie font partie intégrante du récit, en tant que bras armés et conscience du groupe. On aura aussi droit à un petit clin d’œil au comic-book, lorsque le couple enfile des tenues anti-émeutes lors d'un assaut.
La résistance s'organise
La série avait d'ailleurs largement de quoi prendre son inspiration dans le comic-book dont elle s'inspire. Mais plutôt que d'y remédier, le show choisit une issue plus psychologique que physique, qui aurait malgré tout pu l'occuper sur plusieurs épisodes. Faut-il y voir une prise de position ou une concession devant ce qui risquait de tirer le budget de la série vers le haut ? Qu'importe la réponse, tant le segment sait se montrer efficace. Car pour une fois, on arrête enfin de regarder sa montre devant The Walking Dead : les péripéties de ses personnages et leurs tourments intérieurs trouvent enfin une résonance concrète au monde qu'ils parcourent et redécouvrent. Conscient du palier à présent dépassé, la série réussit de plus en plus insidieusement faire glisser son générique anxiogène après quelques plans présentant les émois du moment. On ne sait jamais vraiment comment résumer un épisode, qui s'apprécie sur le fil de plusieurs segments mis bout à bout… avec cette saison 3, la série prend une vitesse de croisière vraiment agréable.
Si on aime à s'imaginer que tous ces personnages ont une vie autonome dont ils disposent, le retour à la réalité est plus brutal. Fidèle à ses rapports de gestion houleuse qui nous parviennent épisodiquement, le network américain s'est débarrassé de Glen Mazzara, showrunner de la saison 3. Le nouvel élu, Scott M. Gimple, ne fait pas énormément rêver - un jugement absolument gratuit alors que le monsieur a scénarisé 5 épisodes de la série qui nous intéresse aujourd'hui… mais qui a aussi officié sur les séries FlashForward, Life et la nouvellement diffusée Da Vinci's Demons (dois-je vraiment rajouter Ghost Rider 2 à ses faits d'armes ? On me souffle que oui). Alors que la série atteint des sommets inattendus sur la conclusion de la saison 3, Scott M. Gimple sera-t-il un nouvel homme de paille de la chaîne, appelé à disparaître après une saison et demie, comme ses prédécesseurs ?
Avant de s'inquiéter de nouveau pour le sort de la série, que tout le monde se détente, c'est la pause !