Si je devais écrire une biographie de Michel Houellebecq, je l’écrirais sous l’angle de la psychanalyse. Certes, je ne crois pas à la psychanalyse et, avec Onfray, je pense que Freud était un sacré imposteur. Pourtant…
Quand on connaît les rapports de Michel avec sa mère on se dit qu’il y a des choses à en tirer en prenant le point de vue analytique, partant du principe qu’une théorie, même fausse, permet d’approcher la réalité psychique des individus tourmentés et même des autres. L’astrologie, la cartomancie, la voyance, la lecture des entrailles de moutons, des selles des chèvres et du marc de café, la numérologie, le pendule du radiesthésiste, la graphologie, l'astrologie, la chiromancie, l'encromancie, la géomancie, la méduimnité, le maraboutisme, l'oniroromancie et l'interprétation des rêves, les runes et les ruines... toutes les pythies, les publicitaires, les marketeurs, tous les charlatans en sont la preuve.
Michel écrit : «Lorsque j'étais bébé, ma mère ne m'a pas suffisamment bercé, caressé, cajolé ; elle n'a simplement pas été suffisamment tendre ; c'est tout, et ça explique le reste, et l'intégralité de ma personnalité à peu près, ses zones les plus douloureuses en tout cas».
Délaissé par sa mère, Lucie Ceccaldi [photo], Michel est élevé par sa grand-mère maternelle dont il prend le nom de jeune fille, Houellebecq. Lucie Ceccaldi explique : «C'est ma belle-mère qui lui a instillé la haine de sa mère. Le prototype de la conne, haineuse, méchante. Il a été élevé chez des gens bêtes, qui bouffaient du lapin, trop de lapins, des porcs.» Elle prononce «porques», comme un crachat.
Pas d'amour perdu donc... Et voici ce que Michel pense des femmes en analyse. Texte extrait de Extension du domaine de la lutte et envoyé par un fidèle lecteur qui a croisé Jacques Salomé au salon des arts divinatoires.
Véronique était en “analyse”, comme on dit ; aujourd’hui, je regrette de l’avoir rencontrée. Plus généralement, il n’y a rien à tirer des femmes en analyse. Une femme tombée entre les mains des psychanalystes devient définitivement impropre à tout usage, je l’ai maintes fois constaté. Ce phénomène ne doit pas être considéré comme un effet secondaire de la psychanalyse, mais bel et bien comme son but principal. Sous couvert de reconstruction du moi, les psychanalystes procèdent en réalité à une scandaleuse destruction de l’être humain. Innocence, générosité, pureté… tout cela est rapidement broyé entre leurs mains grossières. Les psychanalystes, grassement rémunérés, prétentieux et stupides, anéantissent définitivement chez leurs soi-disant patientes toute aptitude à l’amour, aussi bien mental que physique ; ils se comportent en fait en véritables ennemis de l’humanité. Impitoyable école d’égoïsme, la psychanalyse s’attaque avec le plus grand cynisme à de braves filles un peu paumées pour les transformer en d’ignobles pétasses, d’un égocentrisme délirant, qui ne peuvent plus susciter qu’un légitime dégoût. Il ne faut accorder aucune confiance, en aucun cas, à une femme passée entre les mains des psychanalystes. Mesquinerie, égoïsme, sottise arrogante, absence complète de sens moral, incapacité chronique d’aimer : voilà le portrait exhaustif d’une femme “analysée”.