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[Critique] LA FLEUR DE L’ÂGE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LA FLEUR DE L’ÂGE

Note: ★★☆☆☆

Origine : France
Réalisateur : Nick Quinn
Distribution : Pierre Arditi, Jean-Pierre Marielle, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Artus de Penguern, Radivoje Bukvic, Thibault Vinçon, Cyril Gueï…
Genre : Comédie
Date de sortie : 1er mai 2013

Le Pitch :
Gaspard Dassonville, présentateur de télévision assez réputé, partage sa vie avec de jeunes trentenaires et les plateaux télé. Du jour au lendemain, il se voit contraint de recueillir son père chez lui. Ils vont alors apprendre à se redécouvrir et à repartager des choses ensemble, avec l’aide de Zana, une aide soignante peu ordinaire…

La Critique :
La Fleur de l’âge : un film sur les relations intergénérationnelles qui aurait pu être prometteur. Oui, qui aurait pu… À l’heure où les liens sociaux se défont, où l’âge a tendance à devenir une véritable barrière, un film portant sur ce genre de thème est plus que désirable. C’est porteur, et on pouvait s’attendre à en voir découler des éléments positifs, mais voilà ; la réalisation de Nick Quinn se dirige rapidement vers la facilité et le déjà vu.

On assiste à une énumération de gags parfois douteux, pas souvent bien appropriés et rarement drôles. En prenant qu’un seul exemple : la scène de la douche (au début du film), ne présente pas grand chose de drôle, et pourtant c’est bel et bien tourné en dérision. On comprend bien que le réalisateur a voulu faire passer un certain message, que le but recherché était louable, mais ça ne passe pas très bien. On imagine aisément ce désir de prendre cette situation avec humour, mais il y a quelque chose de quelque peu dérangeant qui en ressort. Et l’ensemble du film n’échappe pas à un type d’humour assez désagréable.

D’un point de vue général, on a un film sans réel fond, on brasse beaucoup de vent dans La Fleur de l’âge et on ne peut pas dire que les personnages de l’histoire servent à démêler les pinceaux. Nous sommes en plein dans la caricature, à un degrés plus ou moins fort.
Le personnage de Zana, l’aide soignante, qui s’immisce dans la vie du père et du fils, est tellement grotesque, qu’on en oublie que le réalisateur est sérieux dans sa démarche. Julie Ferrier ne sait pas trop quoi faire. Elle essaye, mais ça ne prend jamais. Peut-être un jour lui accordera t-on un rôle à contre-emploi ? La légèreté souhaitée à travers son personnage et ce côté envoûtant sont asphyxiés par le ridicule. Ces caractéristiques qui se voulaient touchantes et particulières sont tout au plus risibles. Toujours dans la caricature, on n’évoquera que très brièvement les deux personnages que sont Cyril Cox et Thibault Vinçon, respectivement interprétés par Cyril Gueï (le deuxième présentateur) et Fabrice Poulain (le patron de Gaspard Dassonville). Avec eux, on surfe carrément en pleine parodie ! Particulièrement avec le personnage de Fabrice Poulain. La fausseté n’épargne pas non plus l’actrice Audrey Fleurot dans son jeu.

Le film peine et se noie dans la superficialité. La profondeur et la finesse désirées sont absentes, hormis sur deux ou trois scènes bien précises, qui apportent un peu de lumière et de gaité à ce film globalement si fade. L’intelligence et la subtilité indispensables quand on désire traiter un sujet comme celui-ci, sont vite jetées aux oubliettes. Le temps qui passe, les relations familiales difficiles et conflictuelles entre générations sont des thématiques riches et intéressantes, qui n’ont pas été exploitées à leur juste valeur. Tant pis !

On observe aussi que concrètement, il n’y a pas de réel scénario ! Il est d’une simplicité effarante. Ici, on ne sent pas de vie, on ne raconte rien, on montre et c’est tout. Il n’y a pas non plus de vive émotion. Deux ou trois scènes appropriées ne peuvent pas faire un bon film. La nuance est absente de ce long-métrage ennuyeux qu’on oubliera vite. On est effleuré, jamais interpellé.

Au final, on assiste perplexe, à un dénouement assez impromptu, grossier et on a l’impression d’avoir manqué un épisode. Alors qu’est-ce qui empêche ce film, qui se voulait profondément honnête dès le départ, d’être classé directement dans la catégorie des navets ?
Probablement un Jean Pierre Marielle touchant et à son aise, qui essaye tant bien que mal d’apporter quelque chose de particulier au film. Malgré tout, ça ne suffit pas. Pierre Arditi, qui essaie de donner corps à l’histoire est assez attendrissant aussi et ne s’en sort pas trop mal. Ces deux acteurs plutôt talentueux, nous auront au moins offert une belle scène de profonde tendresse, où l’amour est vraiment palpable. Dommage que la complexité de la relation père- fils ne soit pleinement exploitée qu’en de très rares et courts instants.

On relèvera également quelques détails intelligents bien choisis, mais qui ne se cantonnent regrettablement qu’à de brefs clins d’oeil. Cela ne rattrape pas un long-métrage relativement bâclé et traité avec beaucoup trop de légèreté. La sincérité du réalisateur n’est pas remise en question, ça devait être certainement un sujet très important pour lui, mais le feeling n’est pas passé.

@ Audrey Cartier

FLEUR+DE+L'AGE
Crédits photos : Mars Distribution


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