Hannibal, S01E07, Sorbet, réalisé par James Foley et écrit par Jesse Alexander & Bryan Fuller.
Série créé par Bryan Fuller, basé sur le roman Red Dragon de Thomas Harris.
Un septième excellent épisode qui continue très bien l'intrigue initiée dans l'épisode précédent, "Entrée". Alors que depuis le début de la série, Hannibal restait légèrement en retrait, mystérieux, c'était Will qui occupait le devant de la scène. Il nous permettait d'entrer facilement dans l'intrigue et d'introduire progressivement Hannibal Lecter sans que cela soit trop brutal ou étrange. Nous ne sommes pas dans Dexter où les crimes du personnage principal servent de narration. Ici, c'est d'avantage la psychologie étrange d'Hannibal, ses passions et son métier.
A la suite des évènements de l'épisode précédent, l'ombre du Chesapeake Ripper rôde au dessus de Jack et Will, l'un assoiffé de vengeance, l'autre fasciné par sa psychologie complexe. Je trouve intéressant d'introduire cette enquête parallèle en la concentrant autour du Chesapeake Ripper alors qu'il n'y a vraiment aucun lien entre les deux. Cela permet de conserver l'intrigue globale de la saison tout en ayant des petites intrigues subsidiaires. C'est d'ailleurs récurrent depuis le début de la saison et cela permet d'aérer la narration. Ici l'intrigue est mineure et sert de miroir par rapport aux tribulations d'Hannibal. Lecter utilise un criminel ramasseur d'organes comme bouc émissaire, lui permettant de faire en un rien de temps le plein de denrées spéciales pour un repas mondain fabuleux. J'ai vraiment aimé entrer sans ménagement dans les coulisses des meurtres, découvrir l'envers du décors, des meurtres à la découpe de la viande. C'est extrêmement esthétique, terriblement bien monté (avec l'alternance des séquences d'Hannibal et la confusion des enquêteurs) et vraiment passionnant à regarder. Il n'y a clairement plus aucun doute sur la double vie d'Hannibal depuis un moment déjà mais le voir exécuter son "art" (si on peu audacieusement appeler ça de l'art) est vraiment magique. Complètement immoral, peut être un peu macabre, mais terriblement efficace.
J'ai été un peu étonné de la première séquence et principalement de l'introduction (ou réintroduction puisque aperçu dans le pilote) de Franklin, le patient d'Hannibal. La dynamique que cela lance soudainement m'a vraiment surpris. En plus d'explorer les activités culinaires d'Hannibal, on en apprend un peu plus sur sa vie personnelle, son lien avec les autres, ses "amitiés" mais aussi le fait qu'il consulte un psychologue lui même et qu'il n'est pas forcément très différent de Franklin en cherchant l'amitié de son psy, la seule personne avec qui il pourrait s'ouvrir ne serais-ce qu'un tant soit peu. (J'ai beaucoup aimé l'introduction de Gillian Anderson dans le rôle du Dr. Bedelia Du Maurier, une très bonne actrice qui a une classe toute particulière). Cela éclaire également pas mal de choses sur la relation qu'il entretient avec les différents personnages de la série. On comprend petit à petit que le lien entre Hannibal et Alana remonte à longtemps et qu'elle est probablement sa seule amie de longue date. J'ai trouvé marrant de les voir cuisiner ensemble, étant donné ce que représente la cuisine pour Hannibal. Mais la relation vraiment mise en avant c'est celle qu'il entretient avec Will. On sent qu'il porte une attention toute particulière à cette amitié naissante et cette fascination mutuelle. J'ai trouvé intéressant sa déception lorsque Will ne se présente pas à son rendez-vous. En tout cas les choses s'installent bien et je remarque quelques regards intrigués de Will dans la direction d'Hannibal, très certainement car au fond de lui il doit comprendre qu'il y a quelque chose de différent chez le psychologue.
J'ai trouvé cet épisode vraiment génial. Il introduit de nouveaux personnages qui permettent de faire la lumière sur la personnalité d'Hannibal tout en faisant une très belle démonstration de son cannibalisme, qui n'a probablement jamais été aussi esthétique ! Le rapide rappel de l'affaire Hobbs avec la vision d'Abigail m'a beaucoup plu et je suis content que l'on oublie pas le personnage. J'ai également apprécié la légèreté (en terme de narration) de l'enquête ce qui permet un montage en parallèle très intéressant. On vient de passer la mi-saison et on va désormais avancer à grand pas vers le final qui promet d'être à la fois surprenant et fascinant.