Trois ans après Similies qui voyait Matthew Cooper pousser la chansonnette, on revient aux basiques avec Nightmare Ending, son septième album studio, qui prend la forme de 14 chansons ambient pour un total de plus de 80 minutes. Ce disque a de quoi effrayer plus d’un, 80 minutes ça peut paraître long, surtout pour de l’ambient, mais cet homme originaire de Portland est décidément extrêmement doué.
Il aura suffi que les premières notes de Don't Get Any Closer débutent pour entrer dans le monde si précieux d’Eluvium. On se laisse porter par cette longue et lente ascension de 9 minutes ou quelques notes de piano, passées en boucle, résonnent dans nos têtes. Nourries par les sons noisy qui accompagne presque en continue le disque, Cooper réussit à donner à ses chansons, mêmes les moins évidentes, un souffle libérateur. Ce qui aurait pu être un cauchemar éveillé se transforme en un voyage réconfortant. Sans cesse baigné par ce qui pourrait se rapprocher d’une heureuse brise, Nightmare Ending convoque à chaque instant la nature. On s’imagine face à l’océan, au bord d’une falaise à-pic, entouré par des plaines désertiques peuplées de hautes herbes, le regard rivé vers l’horizon. Plus que jamais, la musique d’Eluvium est vivante.
Là où ses précédents albums étaient marqués par une mélancolie très forte, Nightmare Ending évoque étrangement un sentiment de plénitude. La recette est pourtant la même, on évolue constamment entre des mélodies de piano déchirantes et des titres plus vaporeux qui prennent tous leurs sens au gré des minutes écoulées. Ce qui n’a pas changé, c’est que ce septième album n’est pas une expérience collective mais solitaire. Sa musique ne se partage pas mais se vit seule, c’est une musique qui évoque nos souvenirs passés et nos désirs futurs. Celle si rare, qui nous fait regarder en arrière sans regretter et nous permet d’affronter l’avenir sereinement.
Nightmare Ending est d’une grande puissance émotionnelle et c’est en cela que Matthew Cooper a sûrement réussi son disque le plus beau et le plus abouti. C’est surtout un album qui s’approprie et où chacun en fera son interprétation. Certains y trouveront sûrement une œuvre tragique tandis que d’autres verront la lumière qui se cache derrière ses compositions. Ce qui est sûr, c’est que peu de gens resteront insensibles à ce Nightmare Ending, incroyablement fort.
Sortie le : 14 mai 2013
Label : Temporary Residence Limited
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Indie Rock Mag
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