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[À vous de voir !] Trance ou Gatsby le Magnifique ?

Par Anaïs

Toujours aucun retour pour mon disque dur mais, comme vous le voyez– et pour parodier une célèbre pièce de théâtre , Nyx fait de la résistance !Au programme cette semaine, deux films qui traitent des faux semblants : Trance, le nouveau Danny Boyle (vous savez, le monsieur à qui l'on doit Trainspotting, Slumdog Millionaire et plus récemment 127 heures) et Gatsby le Magnifique, adaptation du célèbre roman de Francis Scott Fitzgerald (que je n'ai pas lu, je précise car cela a son importance) et dernier rejeton de Baz Luhrmann (Romeo + Juliette, Moulin Rouge, Australia).C'est donc également un combat au sommet entre deux grands noms du cinéma. D'un côté, Danny Boyle donc, dont je dois dire que j'affectionne assez le travail en règle générale, de l'autre, Baz Luhrmann qui m'a lui en revanche que très rarement cueillie (pour ne pas dire jamais). Je fais d'ailleurs partie de la minorité d'incompris qui a détesté, que dis-je, vomi Moulin Rouge (eh oui !).Mais le schéma s'est-il répété cette fois ?


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Trance (Danny Boyle)Un sombre et vertigineux dédale cinématographique dans lequel un commissaire-priseur amnésique a recours à l'hypnose pour recouvrer la mémoire et ainsi, retrouver le tableau qu'il a volé pour payer ses dettes. Adapté d'un téléfilm britannique éponyme, Trance révèle avec brio la frontière ténue entre le vrai et le faux et autopsie plus largement les notions de perception et de mémoire. Ce long-métrage qui, accessoirement, aurait pu s'intituler L'hypnothérapeute, le patient et le truand est donc une partie de poker cinématographique où la duperie côtoie la réalité et où l'illusion effleure la vérité. Si le scénario abracadabrantesque peut laisser perplexe les plus rationnels et frustrer les plus clairvoyants  il est prévisible mais personnellement j'estime que savoir qui manipule qui n'est pas rebutant si le pourquoi est, lui, préservé ce qui est le cas ici  ce casse-tête psychédélique happe totalement le spectateur grâce à son overdose de twists. Transcendée par une sublime et envoûtante bande originale (signée Rick Smith, qui avait déjà participé à celle de Trainspotting), Trance jouit en outre d'une excellente mise en scène (acidulé et inventive) et d'un trio d'acteurs époustouflant (James McAvoy dévoile ici toute l'étendue de son talent). En résumé, un thriller psychologique non exempt de défauts mais singulièrement bluffant.
En deux mots : hypnotique et sibyllin.Le petit plus : la retour de Vincent Cassel à l'écran, après une trêve cinématographique de deux ans. Dans Trance, son personnage (Franck) était initialement prévu pour Michael Fassbender. Malheureusement pour lui et heureusement pour notre frenchie, son emploi du temps ne concordait pas avec les dates de tournage.N'hésitez pas si :
  • vous êtes sensible aux performances d'acteurs (McAvoy, Cassel et Dawson sont extraordinaires) ;
  • les mises en scène sophistiquées vous fascinent ;
  • vous aimez les scénarios tirés par les cheveux ;
Fuyez si :
  • vous n'aimez pas les thrillers psychologiques ; 
  • l'hypnose (son fonctionnement, ses techniques etc) vous intéresse particulièrement (bien qu'au cœur du scénario, ce sujet n'est que peu approfondi) ;
  • vous attendez un casse-tête à la hauteur d'Inception (soyons réalistes, c'est impossible !) ;
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Gatsby le Magnifique (Baz Luhrmann)Une histoire d'amour contrariée entre un mystérieux milliardaire dont le train de vie alimente mille et une légendes et une femme mariée. Une romance malheureusement convenue  le triomphe dela superficialité et du mensonge sur l'amour sincère et pur, j'ose espérer que le chef d'œuvre de Fitzgerald ne se réduit pas à ça... – et mièvre (on se serait bien passé du défilé d'étoiles filantes, entre autres) qui engourdit assez significativement la psychologie des personnages et est desservie par une distribution inégale : si Mulligan est décevante – stop au combo "larmes aux yeux/moue tristounette"  McGuire, lisse au possible, Edgerton et DiCaprio sont en revanche bluffants. À mon sens, les défauts du film proviennent majoritairement du sacrifice opéré par Baz Luhrmann : le fond au profit de la forme. Dans ce drame baroque, il reflète en effet l'après-guerre et son exubérance uniquement par la mise en scène, qui est volontairement fastueuse, les costumes et les décors, somptueux et la bande originale, constituée de tubes anachroniques qui fonctionnent assez bien dans leur grande majorité. Ces nombreux effets visuels et sonores, combinés à une 3D inutile (pour changer) peuvent toutefois lasser certains spectateurs, plus enclins à saisir cette critique de l'apparat dans le scénario et/ou les dialogues. En résumé, une "mascarade kaléidoscopique" – comme le dit si bien le personnage de McGuire – prévisible qui a toutefois, et ce uniquement grâce à la prestation de DiCaprio, le mérite de ne pas laisser indifférent.

En deux mots : exubérant et mièvre.Le petit plus : Gatsby le Magnifique marque les retrouvailles de Baz Luhrmann avec Leonardo DiCaprio, plus de dix ans après Romeo + Juliette mais aussi de Tobey McGuire et Carey Mulligan après Brothers.N'hésitez pas si :
  • vous appréciez tout particulièrement les romances ;
  • la mode des années 20 vous a toujours fasciné (les costumes devraient vous combler !) ;
  • les voix off ne vous dérangent pas ;
Fuyez si :
  • vous avez horreur des mièvreries ;
  • les effusions de paillettes, vaisselles en cristal, alcools et fleurs, très peu pour vous ; 
  • vous recherchez une étude approfondie de la génération perdue (ce thème n'est qu'effleuré malheureusement et de manière très superficielle au demeurant) ;
Verdict ?Résistez à l'appel Cannois et courez-voir Trance qui ne restera sans doute pas aussi longtemps que Gatsby le Magnifique à l'affiche (et dont l'hypnotique bande originale ne quittera plus vos oreilles). 
Au passage, j'ai également vu Mamá, un film d'horreur avec entre autres Jessica Chastain (Zero Dark Thirty) et Nikolaj Coster-Waldau (oui oui, Jaime dans Game of Thrones) mais, comme je suis novice en la matière (et que la trouillarde que je suis passe plus de temps la tête dans son écharpe que rivé sur l'écran) (on ne rit pas je vous prie !), je me voyais mal vous en parler. Personnellement, j'ai essuyé quelques frayeurs (moins que d'habitude cela dit) et ai trouvé le film potable dans son ensemble mais l'ami qui m'accompagnait et qui, lui, est un spécialiste n'a pas adhéré du tout et a ri tout du long. À vous de voir !

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