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Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Publié le 19 mai 2013 par Chatquilouche @chatquilouche

(Extrait du film « Grease », 1978)Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Kenickie : Eh, je sais pas si vous l’avez vue, mais y a une nouvelle venue, elle au moins elle n’a pas des flotteurs en toc comme les autres.

Sonny : Sans blague, ses nichons sont plus gros que ceux d’Annette ?

Kenickie : Tu rigoles, y a jamais eu de nichons plus gros que ceux d’Annette !!!!

Annette Funicello est née le 22 octobre 1942 de parents italo-américains.  Tôt dans sa jeunesse elle s’est passionnée pour la musique et la danse.  À l’âge de 12 ans, elle a été remarquée dans un concours par Walt Disney lui-même qui l’a recrutée pour faire partie de son émission de variétés, The Mickey Mouse Club.  Elle fut, et demeure à ce jour, la « Mouseketeer » la plus populaire et la plus aimée du public américain.

Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Annette Funicello

La jeune femme est ensuite devenue actrice de cinéma, jouant dans la série populaire de films de plage dans les années 60 aux côtés de Frankie Avalon  – j’y reviendrai tout à l’heure – et a poursuivi  sa carrière d’actrice jusque dans les années 80.

En 1987, alors qu’elle tournait un film nostalgique dans lequel elle retournait à la plage avec Frankie Avalon, un hommage à leurs films des années 60, elle reçut une nouvelle fatale : elle était atteinte de sclérose en plaques.

Ses apparitions se sont faites de plus en plus rares par la suite.  Ses mouvements devenaient difficiles, douloureux.  Je me souviens l’avoir vue à la télé dans les années 90, dans une entrevue où elle avait peine à ouvrir les lèvres pour parler et où elle se déplaçait en fauteuil roulant (poussée par quelqu’un).  Ce fut là la dernière fois que je l’ai vue.

Le 8 avril dernier, Annette Funicello mourrait des suites de sa maladie contre laquelle elle se battait depuis plus de 25 ans.  En entrevue, Frankie Avalon s’est dit soulagé que sa vieille amie soit enfin libérée de son calvaire.  Selon ses dires, les dernières années furent extrêmement difficiles pour l’actrice et il s’est dit heureux de savoir qu’elle pouvait maintenant danser et chanter à nouveau là où elle se trouvait.  Elle est enfin libérée.

Mes amis sur Facebook ont pu remarquer que je mets souvent en image de couverture des photos des films de plage de Frankie et Annette.  Et ceux qui me suivent sur Twitter peuvent voir que mon fond d’écran sur le site est une photo de l’acteur Harvey Lembeck dans son rôle d’Eric Von Zipper, toujours tirée de cette série de films.

En fait, pour tout dire, je suis un peu accro à ces films.  Et au charme de Frankie et Annette.

Mon introduction à Annette fut probablement par le biais de Grease, de cette citation en ouverture de chronique.  Et j’ignorais alors qui était cette « Annette ».

Plus tard dans ma jeunesse, j’ai vu le duo (Avalon/Funucello)  dans leur film de 1987, Back to the Beach.  Un très mauvais film qui les réunissait à la plage après plus de 20 ans.  J’ignorais à cette époque que ceci allait être leur dernier film ensemble, leur dernière excursion à la plage.  Le dernier film d’Annette…

Ce n’est qu’au milieu des années 2000, lorsque j’ai acheté un coffret dvd contenant la majorité des films de plage de Frankie et Annette, que j’ai enfin pu voir pour la première fois ces films classiques et comprendre véritablement de quoi il s’agissait.  Loin d’être de grandes œuvres, ces films forment un innocent – et disons-le irréaliste – portrait d’une époque que je n’ai pas connue, mais qui m’a toujours plu.

Les films sont pleins de défauts, ils sont ridicules et les scénarios n’ont souvent ni queue ni tête.  Mais on les regarde et on se laisse bercer, que ce soit par les nombreuses chansons qui traitent de surf et de filles (certaines ont été écrites par Brian Wilson des Beach Boys), par les scènes de danse, ou par le comique enfantin des situations.

En fait, ce n’est pas tellement différent que de regarder les films de la coccinelle Choupette ou ceux de la Panthère Rose.  C’est absurde, mais on y retourne avec plaisir, comme on enfile un pyjama et des pantoufles, ou comme un bon chocolat chaud.  C’est confortable et réconfortant.

Tout comme les deux Grease une quinzaine d’années plus tard, les films de plage de Frankie et d’Annette mettaient en vedette des adultes (mi-vingtaine), parfois mariés, voire déjà parents, qui jouaient des personnages adolescents.  C’est ridicule, mais je m’en fous.

J’adore le personnage du motard Eric Von Zipper et sa bande d’incompétents.  J’aime les brèves apparitions de vedettes du cinéma telles que Vincent Price, Boris Karloff, Peter Lorre, Buddy Hackett, Mickey Rooney.  J’aime beaucoup les nombreuses apparitions si délicieusement absurdes de Buster Keaton.

Et que dire des performances musicales d’artistes tels que Dick Dales & His Del-Tones, Little Stevie Wonder, James Brown, Leslie Gore et plusieurs autres.

Il y a également ces scènes de surf, mélange de « stock footage » et d’écrans verts…

Et puis il y a Frankie et Annette, ce couple continuellement en train d’essayer de rendre l’autre jaloux.  Annette avec ses coiffures statiques et Frankie avec ses habits qui n’ont probablement jamais été à la mode.  Leur attitude est celle d’un vieux couple prude et ennuyant, et pourtant ils sont les leaders d’une bande de jeunes qui fêtent et qui surfent tout l’été !

Et malgré tout leurs défauts, ces films me rendent heureux.  Je continue de les regarder régulièrement.  Je suis passionné.  Au fil des ans j’ai non

Frankie Avalon

Frankie Avalon

seulement acheté les dvds ci-haut mentionnés, mais également des disques vinyles de Frankie et Annette, des vhs de certains de ces films, et autres.

Le 8 avril dernier, j’ai été triste d’apprendre le décès d’Annette.  Très triste.  Je le suis toujours.  Et puis je repense aux mots de Frankie Avalon, au fait qu’elle est libre maintenant, et puis je retourne à mes vieux films et je souris.

Je vous laisse sur cette image magnifique qui fut publiée sur Facebook dans les heures suivant le décès d’Annette.  J’ignore l’identité de son auteur.  C’est d’une grande beauté.  Et ça dit tout.

Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…
Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par

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la suiteverslesArts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)

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