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Oblivion (Joseph Kosinski, 2013)

Par Doorama
Oblivion (Joseph Kosinski, 2013) Jack Harper et Julia sont chargés de surveiller et réparer les drones qui assurent la protection des extracteurs d'eau, indispensables à notre survie : nous avons gagné la guerre, mais au prix de notre planète, devenue presque inhabitable... La mémoire effacée de Jack possède quelques troublantes traces d'avant le conflit, et lorsqu'un vaisseau s'écrase sur la Terre, la survivante qu'il va y trouver va réveiller sa mémoire et révéler une vérité oubliée.
Après Jack Reacher, il faut croire que le mois de mai est le mois de Tom Cruise ! La rédaction est loin d'être fan du bonhomme, comme de l'acteur, mais lorsque le scientologue se lance dans un projet, on est quasi certain d'avoir un divertissement de qualité, sinon un blockbuster plus que correct. Oblivion ne se soustrait pas à cette règle et propose un film de SF "somme", plutôt bien fait et tout à fait plaisant à découvrir. La révolution n'aura pas lieu avec Oblivion, mais même si nous n'éviterons pas quelques frustrations, il y a quand même de bonnes choses dans ce Tom Cruise là...
A première vue, Oblivion pourrait presque paraître original... Mais à mieux y regarder, on trouve derrière cette première impression une multitude d'emprunts à une multitude de films de SF. La mémoire effacée de Total Recall, des drones agressifs à la Ed 209 de Robocop, un zeste de The Island, un dépouillement à la Bienvenue à Gattacca,  un petit peu de Tatouine à la Star Wars, un poil de The Cube, un clin d'oeil à la Planète des Singes (les monuments...), etc... etc... il serait très long de citer la longue liste de films qui font "pop" dans nos têtes lorsqu'on découvre Oblivion, mais pourtant on se prend au jeu, et à tant piocher à gauche et à droite, finalement Oblivion ne ressemble à rien de précis, et c'est tant mieux ! Oui c'est un patchwork (auquel il faudra rajouter l'Age de Cristal, Zardoz, Planète HurlanteMoon... on continue ?), mais il faut bien reconnaître que Joseph Kosinski en maîtrise parfaitement la technique et que son Oblivion à de la gueule et qu'il fonctionne parfaitement.
Sa première partie est minimaliste, on adore sa station translucide dans les airs, sa très belle vision de notre planète bleue devenue désert, la rareté de ses dialogues et son beau travail sur l'ambiance... Oblivion séduit, intrigue, c'est certain, il s'inscrit non sans classe dans une veine de SF pure et sait ne pas rechercher la surenchère visuelle inutile en limitant son action à quelques beaux moments distillés avec soin. Cerise sur le gâteau, une belle bande-son "french touch" de M83 (après Daft Punk pour son Tron), quelque part située entre du Tangerine Dream old-school et de l'ambient tendance dream-pop de qualité, qui participe à donner à Oblivion une véritable personnalité (malgré sa personnalité composite !). Le spectacle est là, Oblivion se pose en divertissement de qualité qui ne lâche que rarement le spectateur (mais quand il le lâche, c'est la totale ! comme "sa cabane au canada" ou son manque de courage à conclure Oblivion sur un sacrifice qui l'aurait définitivement élevé au-dessus du simple blockbuster !).
Comme nous venons de l'évoquer, il ne manque pas grand-chose à Oblivion pour qu'il ait pu se hisser au-dessus du lot : un poil plus de courage, quelques assombrissements de son scénar et la suppression de ses "habitants" auraient pu en faire une petite bombe ! Mais le Système commercial veille, Oblivion ("avec Tom Cruise"...), se devait de rester facilement compréhensible par tous et se refuse donc à trop entrer dans la SF d’ambiance ou intellectuelle. "Frustration" se mélange donc avec "Plaisir", Oblivion passe deux heures à éviter de chauffer nos neurones en recollant sans cesse à une intrigue moins exigeante que sa belle mise en image l'aurait permis. Patchwork divertissant d'excellente facture, Oblivion est bridé par le système qui l'a fait naître. Belle victime involontaire, pleine de charmes et de contradictions, il faudra se contenter de ce qu'il a à offrir, et dans son genre, avec ses limites, c'est globalement plus réussi qu'un Prometheus...
Oblivion (Joseph Kosinski, 2013)

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