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Daft punk – random access memories [clash : la review pour]

Publié le 20 mai 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

À la rédaction, on a tous écouté l’album de Daft Punk, et on a tous notre avis dessus. Certains détestent, d’autres adorent. On a décidé d’organiser un petit clash entre Ken, qui a pris les deux robots en grippe, et Sinh, qui délaisse son habituelle tenue de hater pour voir les choses de manière plus optimiste. Aujourd’hui, on laisse la parole à Sinh, demain ça sera au tour de Ken.

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Comment parler de la manière la plus juste possible de l’album le plus attendu de l’année, alors que chacun a une histoire particulière avec Daft Punk, un album, un morceau, un instant qu’il préfère ? J’ai abandonné cette idée, mon album préféré étant Discovery, mon morceau préféré Daftendirekt (sur Homework), et mon instant préféré se trouvant dans Giorgio By Moroder (sur Random Access Memories). Aucune cohérence, chacun ses préférences.

Mais alors qu’on attendait un album studio depuis maintenant huit ans, que vaut réellement cet album de 74 minutes, une fois passée la première écoute, forcément extatique ?

Impossible de penser à une éventuelle déception, tant on prend plaisir à redécouvrir Daft Punk et leur malice, là où on ne les attendait pas (et de toute façon le duo parisien a toujours surpris ses auditeurs, alors à quoi bon les attendre quelque part?). Cependant, difficile de crier au génie, tant certains morceaux affaiblissent la teneur de l’album.

Des titres incroyables…

Alors que Giorgio By Moroder, meilleur titre parmi les treize, est une folle épopée synthétique à travers le cerveau embrumé de Giovanni Giorgio «Moroder», alors que Doin’ It Right, où les deux casqués invitent Panda Bear (d’Animal Collective) pour le morceau le plus psychédélique de tous, est une réussite tant l’effet de surprise est efficace, alors que Contact, imparable clôture et incroyable traversée de la stratosphère, avec sa montée hallucinante, vient se placer droit dans le panthéon des chansons qui ne vieilliront jamais (si la démo date d’il y a dix ans et que le morceau sonne aussi actuel maintenant, c’est bien qu’il pourra durer encore cinquante ans), alors que Touch, plus tendre, est comme un doux cocon musical qui se forme autour de nous, hors du temps, avant Get Lucky et le retour à la réalité avec ce tube qu’on a entendu partout (et qui, finalement, n’est pas le plus réussi) ; et alors que le single à venir Lose Yourself To Dance, où Pharrell excelle, est irrésistible, sans doute grâce aux itérations vocodées de «Come on», qui sonnent comme un ordre auquel personne n’oserait s’opposer, en face, on trouve des morceaux fades, comme du simple remplissage, auquel Daft Punk ne nous avait pas habitués.

…et d’autres titres, plus transparents

Si on peut, gentiment, épargner Fragments Of Time pour sa mélodie, Within pour sa délicatesse (merci Gonzales), Instant Crush pour son innocence, et Give Life Back To Music pour son intro, les autres peinent à atteindre le même niveau : The Game Of Love et son abus de vocoder est complètement indigeste dès la troisième écoute, Beyond sonne comme la mauvaise BO d’un mauvais film de série B (adapté d’un mauvais livre de science-fiction), avec de mauvaises scènes de sexe, quand juste après Motherboard ne brille que par sa transparence la plus totale, cinq minutes (d’une mollesse rare) que personne ne remarque lors de cette heure et quart que dure RAM.

Une déclaration d’amour à la musique, touchante mais maladroite

Daft Punk est un duo amoureux de la musique, et encore plus de la pop-music, à laquelle ils font ici une déclaration d’amour tantôt maladroite, tantôt sublime. C’est bien là le propre des déclarations d’amour : quelles qu’elles soient, elles ont toutes leurs instants magiques comme leur points faibles. Mais a contrario de toutes les déclarations d’amour, celle-ci est écoutée, jugée, adulée et détestée par des millions de personnes, ce qui la rend follement vulnérable. Thomas, Guy-Man, continuez à aimer la pop-music comme ça, remixez votre album, continuez à piocher des collaborateurs aussi bien chez les vieux croûtons que dans la jeune pousse, je n’attends pas de vous la perfection, mais simplement des morceaux amoureux de la musique, et vous le faites bien.


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