Magazine Culture
Vincent Mauger n'hésite pas à hisser en haut de la salle d'exposition une plaque de contreplaqué découpée, un serre-joint et un tasseau de bois et à se tenir droit à l'aplomb pour deviser sereinement avec des visiteurs.
Je n'ai pas eu le loisir d'entendre la présentation que l'artiste a faite à l'occasion du vernissage de sa dernière exposition. Je n'ai pas voulu l'interroger spécialement, préférant découvrir toute seule les oeuvres qu'il a crées spécialement pour le lieu.
Pour évoquer son travail on emploie les termes de démesure, d'apesanteur, d'attraction ou de répulsion, de réel et de virtuel. Pourtant, si les sculptures de Vincent Mauger sont souvent monumentales elles sont toujours équilibrées.
Vous ne serez pas pénalisé puisque vous allez l'entendre grâce à ce petit film et j'espère que cela vous donnera envie d'aller voir de plus près ce que fait cet artiste hors normes. Et vous verrez à la fin combien il peut se risquer sur la notion de l'équilibre, avec talent, et avec humour.
Les découpes hypothétiques de Vincent Mauger par Mediapart
Il donne la vie à des matériaux inertes empruntés à l'univers du chantier : briques, PVC, parpaings ou gaines plastiques qu'il découpe, visse, plie, brûle, colle scie ou meule ...
S'il parle très agréablement de ce qu'il fait il ne va pas jusqu'à nommer ses oeuvres. Aucune n'a de titre. A nous de jouer donc. J'ai entendu ce soir qualifier le ballon de foot ces plaques de mélaminé brûlé, diamètre 1,30 m, 2010 de "ballon de foot du PSG".
Sur le mur et réalisées sur des planches de découpe millimétrées, des compositions géométriques évoquent des chutes de papier.Le catalogue permet juste de savoir quelle est la matière employée. Ici ce sont des plaques de stratifié compact gris et de l'inox pour former une sorte de météorite d'un diamètre supérieur à deux mètres.Là du PVC semblant avoir absorbé l'impact d'un objet.
Certaines sont massives et compactes, d'autres laissent le regard les traverser.
Les plaques d'inox et les tubes d'aluminium pourtant immobiles, donnent l'impression d'être en mouvement.
De l'intérieur, la façade du Micro Onde est trouée d'obus tirés par un canon.Mais à l'extérieur rien ne transparait ... ou si peu.
Il faut avoir été initié pour discerner quelque chose.
L'Onde présente une compilation d'oeuvres autonomes, de nouvelles productions et d'oeuvres conçues in situ. Le résultat est étonnant, puissant, inattendu, fragile ... et poétique.
Abscisses désordonnées de Vincent Mauger à l'Onde (78) jusqu'au 5 juillet 2013
du mardi au vendredi de 13h à 19h, le samedi de 10h à 16h
et 1h avant chaque représentation
fermeture dimanche et lundi