L’extrême-droite et les piscines, c’est une longue tradition. Qu’ils s’y cassent le cul ou qu’ils y noient leurs adversaires, les fascistes ont toujours aimé les piscines. Ils en sont souvent propriétaires dans leurs gentilhommières des beaux quartiers, parce qu’un fasciste est, bien souvent, issu des beaux quartiers même si les dirigeants des officines factieuses savant mettre en avant quelques communs issus du peuple comme alibis à leurs idées toutes en défense de l’oligarchie. Bref, nous avons appris que l’héritière de Montretout ne déroge pas à la règle. Elle s’est cassé les os dans sa propre piscine et pas celle d’Hénin-Beaumont.
L’extrême-droite et la bataille idéologique, ce n’est pas une longue tradition. Cette mouvance politique, quand elle est prise au piège d’une argumentation bien rodée, ne trouve d’échappatoire que dans l’anathème, la menace et, pour finir, la violence physique. Mon ami Alexis Corbière en a fait régulièrement l’expérience. Tout récemment, c’est mon tout aussi excellent ami Alain Bousquet qui a pu le mesurer grâce à la vilénie de pseudos journalistes œuvrant pour un site Internet.
De retour après avoir déposé une main-courante suite à la publication du dernier billet de mon blog et l’avalanche de tweets d’insultes, de menaces, et de coups de fil anonymes qui me sont tombés dessus après que les « journalistes » d’info-bordeaux aient la magnifique idée de publier mon nom, mon adresse, ma photo et mon numéro de téléphone sur twitter.
Voilà ce que je découvre, ce matin, en jetant mon œil habituel sur facebook, entre le café et les infos télévisées. Là, mon sang ne fait qu’un tour. On ne s’en prend pas impunément à mon ami Alain. En même temps, je le connais, je le sais capable de coups de sang, tête dure qu’il est. D’un autre côté, comme moi, il est incapable de dépasser les lignes rouges. Nous ne sommes pas de ces gauchistes qui s’amusent à se faire peur. Alain, singulièrement, est de ceux qui pèsent chaque mot avant de les poser sur le fichier. J’ai donc été lire sa prose, commençant par un titre qui claque : « Puisque la Le Pen a des os, il faut les lui briser ! ».
Oh, le méchant titre que voilà, l’appel à la violence à peine déguisé ! Honte sur l’auteur de cette exhortation à s’en prendre à une faible femme ! Evidemment, je déconne. Parce qu’il faut lire Alain jusqu’au bout pour saisir le fil de sa pensée :
La truie a des os, qui s’ordonnent autour de la finance et de la loi du plus fort, la truie a un squelette qui charpente une masse informe qui répand la haine et la confusion !
Qu’elle se casse le croupion dans une piscine vide ne doit pas que nous réjouir, c’est bien évidemment le bon moment pour lui botter le cul !
La nouvelle joueuse de flûte de Hamelin
Voilà sa conclusion. Le squelette de la Le Pen, c’est le service de l’oligarchie. Sa graisse, qui masque ces os et leur articulation, c’est un langage qui se veut peuple. Dans une interview accordée au quotidien Midi libre, un ancien militant de l’ultra-droite détaille ce mode de fonctionnement : comment les mots sont travestis pour faire passer comme banale une pensée qui ne l’est pas.
Nous considérions que les médias mentaient tous, que nous vivions dans un Etat « ripoublicain », corrompu par des élites mondialistes, que la race blanche était en danger, tout ça. Et comme on était peu nombreux, on a surtout utilisé internet. C’était pratique pour faire passer nos messages, et ça ne coûtait pas d’argent. Je sais qu’au Bloc (Bloc identitaire, NDLR) et au FN ils ont des méthodes analogues, l’essentiel de celles que nous utilisions venaient d’ailleurs de leur fascicules de formation des militants.
Plus loin, le « repenti » enfonce le clou. Il démonte le système d’arguments de l’extrême-droite qui n’a pour but que de protéger l’oligarchie :
Je vois maintenant une grande confusion des genres entre un discours qui prétend défendre les petites gens, les bons Français qui travaillent honnêtement, et le fait qu’on ne parle que d’insécurité, de montée de l’islamisme etc. au moment où il faudrait surtout parler d’économie et de salaire, qui est le nœud du problème. Pour moi, pendant des années, j’ai contribué à créer l’écran de fumée qui protège ceux contre lesquels je me battais vraiment au fond de mon cœur : les profiteurs.
C’est pour avoir dénoncé, sans fard et sans gants, cette réalité que mon ami Alain est aujourd’hui harcelé et menacé par une bande de lâches qui avancent masqués. A tout le moins, nous, nous signons de nos noms chaque mot que nous postons sur la toile. Parce que nous incarnons le bloc des idées que nous défendons.
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Bonus vidéo : Billy Bragg « All You Fascists Bound To Lose »