L’instant d’un album, le mythique duo électronique français, Daft Punk, vient émoustiller nos sens afin de nous ramener à une époque où boules de disco et musique étaient synonymes de religion.
Random Access Memories marque un retour pour le groupe qui a fait tourner le vinyle depuis plus de vingt ans dans les mégas discothèques de la planète. Thomas Banhalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sortent leur premier disque depuis sept ans et seulement leur quatrième en tant qu’extraterrestres sonores. Après avoir fait le tour du monde en 97 avec Homework, les deux Français sont devenus les principales causes des lendemains de veille du début des années 2000 avec la chanson One More Time. C’est que le seul remède au son contagieux du duo est bonne dose de déhanchements à la lumière des stroboscopes. Si bien qu’en quelques années, Daft Punk est devenu au funk électronique ce qu’était Led Zeppelin au rock.
Le retour des Français sur la platine est rapidement devenu un sujet de discussion inévitable pour n’importe quel féru de musique. Et tout indique que celui-ci est un tour de force. Avec de nombreux invités, dont les succès ont fait vibrer les palmarès des années 70 jusqu’aux années 2000, Daft Punk a pris d’assaut les studios d’enregistrement dans le but de faire le meilleur album conçu en 2013. Et contrairement à certains « prodiges » de la musique actuelle, le duo a refusé de faire des cueillettes sonores pour concevoir ses chansons.
À l’écoute de Random Access Memories, on a parfois l’impression qu’il n’y a plus rien d’humain chez Thomas Banhalter et Guy-Manuel de Homem-Christo. C’est comme si les deux Français s’étaient enfermés dans une capsule intemporelle pour analyser toute la musique des quarante dernières années et qu’au bout de leur expérience, Random Access Memories était né. Tout d’abord, le disco, un style de musique qu’on croyait mort et enterré, fait un retour remarqué sur ce disque. Les chansons Get Lucky et Lose Yourself to Dance, toutes deux chantées par l’Américain Pharell Williams, sont des succès inattendus. À elles seules ces deux pièces ont le pouvoir de remettre les boules de disco à la mode et de faire danser les douchebags sur autre chose que de la pop sans saveur. Pour les musiciens invétérés, Giorgio by Moroder et Contact démontrent qu’il est inutile de jouer plus rapidement que son ombre pour faire de la musique progressive intéressante. Et que dire de Within et Instant Crush. Ces deux morceaux ont plus de sensualité que la scène de sexe de votre film préféré. En plus de tous ces morceaux, le groupe a même trouvé le moyen d’écrire le nouvel hymne du cowboy contemporain avec Fragments of Time.
Le plus étonnant dans l’énumération des styles de Random Access Memories est que ce disque ne peut pas venir en pièces détachées. Il s’agit d’une platine indivisible où chacune de ses pièces se démarque et se complète. S’il fallait un jour envoyer une capsule dans l’espace pour prendre contact avec une autre forme de vie intelligente, Random Access Memories serait le meilleur diplomate pour la musique des quarante dernières années. Cet album représente tout ce qu’il y a de pur dans la musique. Un clin d’œil innocent à ce qui nous permet de danser un peu chaque jour.
Note: Amazed /10