Henri Droguet publie
Maintenant ou jamais, chez Belin. Poezibao
propose également aujourd’hui une note de lecture du livre par Etienne Faure.
Grandeur nature
ici biaises clartés crépusculaire
et le clignotis basse tension fragile
d’une étoile lointaine ici
la fureur vaine d’un troupeau
que l’œstre turlupine
mains déchirées au sang
à même un mur un aveugle s’échine
s’acharne et gratte illisiblement
puis il repleut
à quelque pas un homme s’interroge
à haute et intelligible voix :
« Le bousier dort-il quelquefois ? »
« Quels lieux faudra-t-il à la fin
vider ? »
une cloche bourdonne à la chapelle et
dans un recoin qu’imprègne puamment
le tétraméthyldiaminodiphénylméthane
une saine amputée polychrome anonyme
que ronge la vrillette (autrement nommée
horloge de la mort)
prie pour nous dans les siècles des siècles
les derniers nuages les impalpables
linteaux hors-sol
courent sous la chair
et l’on s’engouffre
cœur cou /
pé ras tondu cœur à nu
et l’on écoute
le bougement sonore écumant de la mer
où se déploie le tentaculaire octopode.
11 février 2007
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Banalités
Quoi s’éloignait là ?
disais-tu
le vent fouettard à son branle
qui tombait dans l’éparse grâce de la mer
le soleil entre l’ombre et l’ombre
tout feu tout flamme déboulé
dans un panier de nuages
la neige à venir et l’herbe à Robert
un improbable accès aux replis des collines
les menues semences
l’eau douce à la saulaie
les grandes nuits lointaines
c’est ça le vrai jour et l’aboi neuf
ça râpe et ça rit
ça rabote
2
mai 2008
Henri Droguet, Maintenant ou jamais,
coll. l’Extrême contemporain, Belin, 2013, 17€, pp. 28 et 29, 81.
Sur ce livre, lire la note de lecture d’Etienne Faure
Henri Droguet dans Poezibao :
Bio-bibliographie,
extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait 4, fiche
de lecture de Avis de Passage, extrait
5, extrait
6, Off (parution), extrait
7, extrait
8, extrait
9, ex.
10, Boucans,(par
Bruno Fern), Boucans,
(par Roger Lahu), ext.
11 , Avis de grand frais