Afin de réduire les inégalités entre familles plus ou moins favorisées, de nombreuses écoles équipent leurs élèves d’ordinateurs personnels. Une étude semble pourtant montrer que l’accès à un ordinateur à domicile n’améliore pas les résultats à l’école.
Cela fait déjà quelques années que le numérique et l’informatique pénètrent lentement mais surement la salle de classe. De nombreuses écoles américaines s’équipent d’ordinateurs et de tablettes en tous genres, afin d’assurer l’ubiquité de l’accès aux NTIC à l’école, et adoptent des méthodes pédagogiques de “blended learning,” qui mêlent enseignement traditionnel et supports numériques. Cependant, de nombreux enseignants sont préoccupés: 9 millions d’élèves entre 10 et 17 ans n’ont pas d’ordinateur à domicile. Certaines études suggèrent que ces disparités creusent les inégalités entre élèves de familles favorisées ou non. Une étude publiée par le National Bureau of Economic Research (5NBER) postule, au contraire, que l’accès ou non à un ordinateur à la maison n’a pas d’impact sur les performances scolaires.
Un impact nul
Pour palier les inégalités entre élèves, certaines écoles ont lancé des programmes visant à tous les équiper d’ordinateurs à la maison. L’idée étant que l’accès à un ordinateur à la maison pourrait permettre aux élèves de continuer leurs devoirs, les aider à faire des recherches pour les cours, et améliorer leurs compétences informatiques et cognitives. Ces programmes sont coûteux, et c’est pour évaluer leur utilité que le NBER a mené une expérience d’un an sur des élèves californiens. Equiper les 55 millions d’élèves d’écoles publiques américaines avec des ordinateurs personnels reviendrait à des milliards de dollars pour l’Etat. Le NBER a ainsi fourni des ordinateurs à 1123 élèves de 15 écoles californiennes, pendant 1 an, sans les former ni leur donner d’instructions particulières. A la fin de l’année scolaire, il s’est avéré que si le temps d’utilisation des ordinateurs chez ces élèves avait largement augmenté, leur impact sur les performances scolaires était inexistant; ni positif, ni négatif.
La nécessité de subventions publiques en question
L’étude a pris en compte plusieurs facteurs de réussite scolaire: notes aux examens, scores aux tests nationaux, nombre de crédits validés, assiduité et sanctions disciplinaires. Il semblerait qu’aucun de ces facteurs n’ai été affecté par l’introduction d’ordinateurs à domicile. Ainsi, l’étude conclut que l’accès à un ordinateur à la maison ne constitue pas un handicap par rapport aux autres élèves. Les élèves passent plus de temps sur l’ordinateur, pour des activités scolaires mais également extra-scolaires (jeux vidéo, réseaux sociaux, etc.) qui ne se révèlent d’ailleurs pas nocives pour la réussite scolaire. En somme, le NBER considère que l’Etat doit faire preuve de prudence et être “réaliste” quant à l’efficacité des politiques visant à réduire l’écart digital entre les élèves des familles favorisées et les autres.