Ils ont pas froids aux yeux aux Matins de France Culture.
Faire une émission sur les tsiganes à pareille époque, c'est heurter de front les préjugés.
Dans cette émission on apprend beaucoup de choses : ainsi la Roumanie a reçu de l'Union Européenne une bonne partie des 17 milliards d'euros destinés à améliorer le sort des Roms sur son territoire.
Comment a été utilisé cet argent ?
Les Roms sont des tsiganes mais tous les tsiganes ne sont pas plus Roms que les gitans ne sont Roms. En revanche les Bohémiens, les Manouches, les Zingaros, les Romanichels sont bien des tsiganes eux aussi.
Et ils ne sont pas tous loin s'en faut, des gens du voyage.
Une centaine de gamines achetées par la mafia sont dressées - et battues -pour détrousser les voyageurs du métro parisien ou les personnes qui retirent de l'argent à leur distributeur de billets habituel. Et ce sont les 20 000 Roms, dont 6 000 sont installés dans des camps de fortune en Seine Saint Denis, qui sont traités comme des voleurs
Ces 20 000 Roms, qui ne sont pas tous originaires de Roumanie, et qui vivent dans la plus grande précarité ont-ils leur place en France ?
A mon sens la réponse est non. Pourquoi ?
Parce que les français partagent avec les roumains, et bien d'autres peuples européeens, un trait commun : les mêmes préjugés. Les roms ne peuvent donc pas s'assimiler au peuple français tout simplement parce que la volonté de s'intégrer à un pays, à une culture, suppose l'acceptation de l'autre, avec ses différences.
Or l'anti-tsiganisme français persiste à travers les siècles (Lire l'article de La République des Idées : La France contre ses tsiganes).
En cela la question des roms roumains n'est donc pas très différente de celle dont les français appréhendent celle de l'immigration d'origine maghébine et africaine dans notre pays. Une question qui se pose de manière d'autant plus aigüe en période de restriction des finances publiques (fin de l'Etat Providence), de défiance à l'égard de la démocratie représentative (sensée être contraire aux revendications des droits individuels), et de vindictes à l'encontre des institutions publiques nationales, et internationales, parce que jugées inefficaces ou contre performantes.
Et l'Union Européenne est la première visée, à juste titre.
Plume Solidaire
Je m’appelle Anina, j’ai 22 ans et je suis Rom. J’ai connu la misère, les insultes, les camps sordides. En France je n’ai pas toujours mangé à ma faim, j’ai même dû faire la manche dans la rue pour survivre. J’en suis humiliée à jamais. Mais je voudrais aussi vous raconter mon autre histoire. J’ai appris le français avant d¿obtenir mon bac et j¿étudie à l¿université de la Sorbonne pour devenir magistrat. Quand on a surmonté ce que j’ai connu, c’est que l’on a la rage de réussir, de prendre une revanche sur la vie..
Je n’ai jamais oublié d’où je viens et, à travers mon histoire, je voudrais faire comprendre qui nous sommes vraiment. Bien sûr il y a des problèmes, des drames, mais les Roms ne sont pas seulement des " voleurs de poules ". C’est une communauté qui a une culture et une histoire fortes. Il ne faut pas en avoir peur, mais essayer de nous donner une chance. Comme celle que j’ai eue en France... Le parcours d’une jeune Rom, un récit émouvant au-delà des préjugés.