Producteur, réalisateur et scénariste, Pierre Drouot est également directeur du V.A.F., le fonds audiovisuel flamand. Nous sommes allés à sa rencontre sous le soleil de Cannes pour prendre un peu la température chez nos amis flamands.
Pierre, la Flandre, à l’instar de la Wallonie et de Bruxelles, rayonne moins cette année à Cannes. Pas trop déçu?
L’explication est que l’on soutient peu de films, environ 8 à 12 par an. On ne peut donc pas espérer que chaque année, l’un d’eux soit présenté à Cannes, c’est se rendre malheureux inutilement. De plus, nous avons un problème de concurrence interne avec nos amis belges francophones. Vu de l’extérieur, les longs et courts métrages sont belges. Point. Sur un festival français, notre position est donc plus compliquée que sur d’autres festivals. Par exemple à Montréal, on nous remarque plus, sans doute grâce à la similarité entre le Canada et la Belgique au niveau des différences linguistiques. Et puis, les néerlandais ont attendu 38 ans pour se retrouver en Sélection officielle, on peut donc s’estimer contents.
Vous présentez cette année à Cannes « Screen Flanders », en quoi consiste cette initiative? Est-ce comparable à une entité belge francophone?
Il s’agit d’une démarche très comparable à Wallimage. Le fédéral, à travers son Tax Shelter, demande un multiplicateur de dépenses en Belgique. Wallimage a ainsi favorisé le développement des tournages en Wallonie. Avec « Screen Flanders », nous disons aux producteurs qu’ils peuvent également dépenser leurs sous en Flandre (rire).
Vous avez financé le prochain Lars von Trier, est-ce une volonté de s’élargir à l’international?
C’est en réalité Caviar qui est devenu partenaire du film. En réalité, « Screen Flanders » n’existait pas encore à l’époque, c’est donc le V.A.F. qui a apporté son soutien et nous n’avons pu leur fournir qu’une petite somme, 100.000€. Aujourd’hui, avec « Screen Flanders », ils auraient pu recevoir 400.000€. Donc, oui, « Screen Flanders » a notamment pour objectif d’inscrire nos activités dans un cadre international.
Quels sont les films que vous avez pu voir ici à Cannes?
Malheureusement, à part Borgman, rien. J’ai trop de rendez-vous et vois donc trop peu de films. C’est mon grand regret. Hormis Cannes, le film que je souhaiterais vraiment voir, c’est Stoker. J’adore Nicole Kidman, c’est une grande actrice qui a une aura incroyable. Elle est une star mondiale mais pas une célébrité américaine, elle, elle ose.