« Batwoman : Hydrologie » est le premier tome du fameux relaunch New 52 de Batwoman et regroupe d’ailleurs les épisodes #0 à #5 de la saga. Dans le cas de Batwoman, il s’agit cependant plus d’une renumérotation que d’un nouveau départ car ce récit est la suite directe de Batwoman : Elégie, histoire d’ailleurs rééditée par Urban Comics sous le numéro "0".
Il vaut donc mieux avoir lu ce prologue reprenant les épisodes #854 à #860 de Detective Comics, dessinés par J H Williams III et écrits par Greg Rucka, avant d’entamer ce premier volet. C’est en effet ce tome 0 qui permet de donner une véritable identité à cet alter ego de l’homme chauve-souris, tout en revenant sur les origines de sa quête vengeresse costumée.
Le départ de Greg Rucka aux commandes du scénario me faisait un peu peur, mais je dois bien avouer que J.H. Williams III et W. Haden Blackman s’en sortent plutôt bien au niveau de l’écriture de ces épisodes. L’intrigue principale, qui invite à suivre Batwoman au sein d’une enquête criminelle parsemée de fantastique, n’est pas des plus originales, mais elle permet de baigner certaines planches de J.H. Williams III dans un univers onirique et brumeux visuellement splendide. L’intérêt principal du récit ne se situe donc pas dans cette histoire de disparition d’enfants faisant écho à une légende urbaine, mais au niveau des intrigues secondaires et de la vie privée de cette héroïne torturée qui assume pleinement son homosexualité. Le lecteur retrouve donc une Batwoman meurtrie par la disparition de sa sœur jumelle, épiée par un Batman cherchant à la recruter pour son organisation "Batman Inc", traquée par une organisation gouvernementale secrète et tentant de guider sa cousine Flamebird dans sa lutte contre le crime. Le récit s’avère donc bien plus dense qu’en apparence et est maîtrisé de main de maître par les deux scénaristes.
Malgré les qualité au niveau du scénario, c’est évidemment à nouveau le graphisme de J.H. Williams III qui décoiffe dans cet album. L’artiste américain est d’une modernité incroyable dans la composition de ses planches et livre de nombreuses doubles pages découpées dans le sens horizontal qui sont à couper le souffle. Ses planches sont de véritables tableaux et quand on sait que le coloriste n’est autre que Dave Stewart, il devient difficile de faire mieux au niveau du visuel.
Bref, un tome visuellement époustouflant et qui tient parfaitement la route au niveau du scénario malgré le départ de Greg Rucka (lisez Queen and Country !!!).
Vivement la suite !!!