Film le plus long de la Sélection officielle (2h55), La Vie d’Adèle, Chapitre 1 et 2 met en scène Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos dans le rôle d’un couple de vie qui découvrent l’amour lesbien. Rencontre avec Léa et Abdellatif Kechiche, le réalisateur.
Léa, comment avez-vous appréhendé le travail avec Abdellatif Kechiche?
J’ai un rapport particulier à la caméra, je suis très timide. J’avais très envie de travailler avec Abdel, ça m’intéressait beaucoup parce qu’il a une vérité, un réalisme qui ressort de ses films. J’ai toujours eu l’impression que je ne jouais pas de façon naturelle mais grâce à Abdel, je pense que parfois, j’ai réussi à oublier la caméra.
Les scènes de sexualité sont très intimes, était-ce prévu dans la scénario?
C’est sûr que ce que vous voyez, on l’a fait (rire). On a tourné très longtemps ces scènes. C’était un challenge que de faire ça.
Seriez-vous prête à tourner deux chapitres de plus de cette vie d’Adèle?
Oui, après il y aura le chapitre 5,6,7 (rire). Ce qui est passionnant avec Adèle, c’est qu’on n’est jamais arrivé au bout, il y a des millions de possibilités. On a tourné beaucoup et longtemps et je pense qu’avec les rushes, il pourrait même monter un autre film. Abdel a une façon de faire des films qui est unique au monde, c’est une expérience unique pour une actrice.
Abdellatif, votre film a-t-il une dimension politique, spécifique avec les événements récents en France sur le Mariage pour tous?
Quand j’ai eu l’envie de raconter cette histoire, ce contexte politique n’était pas présent. On n’a pas fait ce film pour répondre à un contexte politique. Je n’ai pas eu envie de faire un film militant avec un discours sur un thème précis. S’il est vu comme ça, ça ne me dérange pas.
Le titre comporte la mention « Chapitre 1 et 2″. Est-ce une promesse?
En fait, j’ai toujours eu envie de revoir les personnages, à penser ce qu’ils sont devenus 10 ans après. J’ai donc commencé à imaginer beaucoup de chapitres. Je ne sais pas s’ils existeront mais ça me plait bien d’y penser.