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Elena Barozzi

Publié le 24 mai 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Au XVIème siècle, s’épanouissait dans Venise Elena Barozzi, qui appartenait à une famille de patriciens de Venise, présente dans la paroisse de San Moisé depuis le XIIe siècle.

le palais Barozzi (à gauche) et le Bauer Grünwald (à droite)

Née en 1514, du patricien Alvise Barozzi, et morte en 1580, Elena Barozzi était l’épouse du chevalier et musicien Antonio Zantani, de Venise. Sa grande beauté lui valut le surnom de la Barozza.

Nombreux étaient les admirateurs d’Elena, parmi lesquels notons, par curiosité, Lorenzino de Médicis, l’assassin du duc Allessandro, qui s’était réfugié dans la lagune craignant la vengeance du duc Cosimo. Elle eu une fille avec Lorenzino de Médicis, prénommée Lorenza, née en 1547, future Princesse Julio Colonna.

C’est en sortant de son palais, que Lorenzino fut assassiné, sur le Campo San Paolo, par deux hommes armés, Bebo da Volterra et Francesco Cecchino da Bibbona (c.f. L.A Ferrai).

Le capitaine Franscesco Cecchino de Bibbone, un des deux tueurs à gages envoyés à Venise pour le tuer, dit dans son rapport que, avant de pouvoir le saisir, deux fois le sort lui fut contraire : la première fois Lorenzo étant allé chez sa bien aimée la belle Barozza et la seconde s’étant rendu pour dîner à Murano en compagnie du sieur Giovanni della Casa, le célèbre auteur du Galateo, alors nonce apostolique à Venise.

Sa réputation de beauté a été faite par les poètes de son siècle.

Bernadino Licinio, vers 1515(?): Portrait d'une patricienne

La Barozza fut louée par Lodovico Domenichi dans son livre intitulé : La noblesse des Dames (Venise, 1559, page 261 : "Mad. Helena Marozzi Zantani, la quale in belezza pareggia la Greca, & nell’honestà Romana Lucretia" ) et par Vicentio Brusantino dans son poème : L’Angelica innamorata. À son tour, le poète de Viterbo Fortunio Spira, la comparant à une beauté de l’antiquité classique a écrit : "Che dirò di te… madonna Elena Barozzi così bella, così gentile! oh! se al tempo della Grecia tu fossi stata in essere, in questa parte il troiano pastore senza dubbio sarebbe stato inviato dalla Dea Venere, come in luogo dove ella meglio gli havesse potuto la messa attenere!"

Titien et Giorgio d’Arezzo firent son portrait ; ainsi qu’en témoigne l’Aretino dans son Epistolaire où l’on peut lire un sonnet, daté du 29 juillet 1542, où s’entremêlent les louanges à Giorgio d’Arezzo et à la dame qu’il a peinte. Quand au portrait peint par Titien, il avait été commandé par Andrea Boldù, membre de la Compagnia dei Sempiterni.

Les deux peintures, hélas, n’ont pas traversé le temps jusqu’à nous, semble-t’il.

Nous savons qu’Elena rédigea de sa main son testament le 23 janvier 1580 dans le quartier de S. Barnaba et le présenta à Cesare Zibilio, chancelier inférieur. Parmi les témoins, se trouvait un certain Paris Andree "servitor del Clarissimo ser Andrea Boldù."

Ceda nata nel mar Venere, e Amore,
Spegna le faci homai, spezzi li strali,
Chè la bella Barozz’a li mortali,
Trafigge et arde coi begl’occhi ‘l core

(Lelio Capilupi, Ne l’amar e fredd’onde si bagna)

Palma Vecchio, 1515 - Trois soeurs


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