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This is not a Love Song - Paloma Festival de Nimes (1ère édition) - 22/05/13

Publié le 24 mai 2013 par Oreilles
This is not a Love Song - Paloma Festival de Nimes (1ère édition)  -  22/05/13
En ce jour d'inauguration de ce qui sera sans doute l'un des grands festivals français par ici, et dans l'enceinte superbe et avenante du Paloma découverte lors de la venue de l'ébouriffant Ty Segall, groupes français et internationaux sont à l'honneur et vont se succéder au sein du club et de la grande salle de 20H30 à 2:00 AM.
Au sein d'une foule bigarrée parmi laquelle et entre autres sosies parfaits de Devendra Benhart et d'un Woodkid plus vrai que nature, nous retrouverons moult freaks et ados attardés de nos connaissances viscéralement noués au stade anal Freudien qui leur fait encore et encore acheter des disques par kilos et des billets de concert par liasse, nous apprenons un premier forfait, les britanniques de Peace dont nous ignorions jusqu'à l'existence.
Passés rapidement sur la paire Flou-Fantôme, qui ouvre dans la petite salle à qui nous trouvons DJ Masculine Feminine (décidément de toutes les sauteries) et moi-même de faux airs de Mazzy Star en forcément moins bien.
  Puis c'est au tour des britanniques de Egyptian Hip Hop (aucun lien avec l'affreux gauchiste altermodialiste du blog) qui n'ont d'égyptien et de hip hop que le patronyme, d'officier dans la grande salle. L'on décernera au groupe de façon générale le prix spécial du no-look, élevé au rang d'art ; la prime revenant au chanteur, affublé d'un pantalon de golf façon Tintin, de soquettes blanches, d'une chemise chasuble informe, d'un gilet bouffant qui ne l'est pas moins ; un look aussi insignifiant, ce n'est pas rien et confine à l'exercice de style !
  D'ailleurs, et c'est pour dire, lorsque le chanteur va dans la fosse, on s'aperçoit à peine de sa présence. La musique ? Une sorte de tournerie psychédélique assez entêtante et franchement pas désagréable pour lancer une soirée, mais à laquelle manquent les chansons.
Où l'on retrouve Connan Mockasin et son impayable band à peignoir à fleurs : dans une grande salle surchauffée et offerte, à laquelle ne manquent ni les benêts poussant des cris de rut pendant les morceaux (!) et les connasses qui une fois contemplé le visage des musiciens ("oh, trou chou çui-là", "l'est trop mimi") n'en finissent pas de casser les c.......... en bavassant tout le concert sans écouter une note (remarque émanant du vieux con que je suis je sais !), nos kiwis préférés balancent un condensé de l'album déjà ancien puisque réédité une première fois, qui les a fait connaître.
  Evidemment "....Milky Way..." et "It's Choade My Dear" sont les grands vainqueurs de l'applaudimètre, mais Connan déçoit un peu dans le grand format peu intimiste d'un festival, où tout est (trop) minuté, et où les parfois longues intros empiètent sur le reste d'un répertoire qu'on eût aimé entendre.
  Néanmoins, l'on est  satisfait de retrouver la même section rythmique élastique, ces deux superbes zicos qui nous avaient enthousiasmé naguère, et également de découvrir un nouveau morceau (autre que ceux du concert de Marseille) appelé à figurer sur le nouvel album, et que le le groupe, dans sa new-wave blanche et impavide, baignée de chorus et de phaser,  réussit quasi à faire swinguer !
Une paire de bières plus tard, et sur la foi de recommandations de connaisseurs, nous allons découvrir un groupe londonien 100% féminin aux allures de furieuses rrrrrrrriotgrrrrls, les toutes de noir vêtues Savages. Alors, effectivement, les donzelles valent le déplacement : ça balance, ça joue, le son est énorme et les influences növö post-punk sont là. Probablement trop, puisqu'on reconnait tout au long du set la guitare larsenée de Bauhaus, le chant habité de la grande prêtresse Siouxsie, et le son de basse de Joy Division. D'ailleurs, un morceau entier repose sur le riff que Peter Hook usinait dans "Colony". Ca n'est pas grave, car comme disait l'autre, mieux vaut piquer un bon riff qu'en inventer un mauvais, mais enfin lorsque ces très accortes demoiselles composeront leurs propres chansons, leur répertoire live déjà très excitant n'en sera que meilleur.
A chaque journée de festival, sa tête d'affiche : ce soir, nous nous débarrassons de notre pucelage tardif de spectateurs d'un concert d'Animal Collectif ; disons le tout net.... il était temps !
Dans un décor de poufs et ballons gonflables reproduisant les visuels du dernier album, nos quatre new-yorkais livrent un show d'anthologie. Anthologie, car riches d'un répertoire pléthorique et d'une qualité mélodique qui enfonce définitivement nombre de leurs contemporain.
  Anthologie car en dépit des filtres, des fréquences radio liées à leur dernier opus, des bidouillages divers et autres artifices sonores, c'est bel et bien à un superbe groupe pop, probablement l'un de ceux dont on se remémorera les méfaits dans 20 ans quand d'autres de leurs contemporains auront disparu des  mémoires.
  Filtrées ou pas, les  tessitures de voix de Panda Bear, d'Avey Tare qui se taille la part du lion - et à un degré moindre celle de Deakin - se livrent à un exercice de haute voltige : c'est particulièrement vrai sur l'infernal "Today's Supernatural" et la superbe et sexy "Applesauce" issues de leur Centipede Hz à réévaluer d'urgence - une chronique était prête mais la lecture et la relecture de celle de MPP de Dave en forme de chef d'oeuvre m'en a momentanément dissuadé....
Le groupe, évidemment interprète principalement son excellent dernier oeuvre, ponctué de quelques singles dont le non moins réussi "Honeycomb" et quelques (évidemment trop rares) extraits de Merryweather Post Pavillion.
  C'est peu de dire qu'Animal Collective dégage une force....... collective impressionnante, ne laissant aucun répit à l'auditoire, envoûtant fatalement de ses riches harmonies vocales ; rien n'est jamais convenu ni surfait, ces mecs jouent et envoient les boucles là où on ne les attendait pas.
Si l'on osait....Animal Collective serait la progéniture hybride d'un Kraftwerk pour le parti-pris électro - mais un Kraftwerk qui se voudrait organique et non systématiquement organique (ceci n'est évidemment pas une critique envers le génial groupe de Düsseldorf - et des Beatles, voire des Beach Boys pour cette insolente capacité à vocaliser, à créer ces climats si particuliers et uniques, et à l'unisson ce qui est exceptionnel !
Tiens, savez-vous que c'était Panda Bear qui juché derrière sa batterie chantait la partie lead du classique "My Girl" et que Avey Tare en assurait le contre-chant ! Pendant que bien sûr, Geologist et son impayable lampe frontale et Deakin éjaculaient loops et bleeps en fusion.
Voila une prestation qui aura eu raison de la fatigue, de nos crampes, et de la blaserie de devoir se lever à 6H le lendemain. Exceptionnel, on vous dit.
Evidemment, aucun programmateur sensé n'aurait songé à faire passer quiconque après ça. Suite de nos aventures lors de la soirée de clôture du samedi 25 mai !

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